Bank Al-Maghrib maintient le taux directeur inchangé à 3%

| Le 19/3/2024 à 14:25
Comme anticipé par le marché, le conseil de Bank Al-Maghrib a décidé, à la suite de sa première réunion de l'année 2024, de maintenir le taux directeur inchangé à 3%.

Le Conseil a jugé que le niveau actuel de 3% du taux directeur reste approprié pour renforcer l’ancrage des anticipations d’inflation et soutenir son retour à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix.

En conséquence, il a décidé de le maintenir inchangé tout en continuant de suivre de près l’évolution de la conjoncture économique et de l’inflation.

Ralentissement de l'inflation domestique

Dans son communiqué publié à l'issue de la réunion, le Conseil explique "avoir relevé en particulier la résilience globale de l’économie mondiale en 2023, malgré le resserrement monétaire et les tensions géopolitiques, ainsi que l’atténuation des pressions inflationnistes à un rythme plus rapide que prévu".

Au niveau national, "après la décélération qu’elle aurait connue en 2023, la croissance non agricole devrait s’améliorer graduellement, soutenue notamment par les investissements publics, alors que la production agricole continue de pâtir de la récurrence des sécheresses et de l’accentuation du stress hydrique".

"Pour ce qui est de l’inflation domestique, (...) elle poursuivrait son ralentissement pour s’établir à 2,2% cette année et à 2,4% en 2025. Sa composante sous-jacente a suivi une trajectoire similaire, passant de 6,6% en 2022 à 5,6% en 2023, et devrait osciller autour de 2,3% cette année et en 2025".

Le Conseil a également pris note qu’après deux trimestres successifs de baisse, les anticipations d’inflation à moyen terme, telles qu’elles ressortent de l’enquête trimestrielle de Bank Al-Maghrib auprès des experts du secteur financier, ont connu une quasi-stabilité au premier trimestre de 2024.

Sur le plan de la transmission de la politique monétaire, les taux débiteurs se sont stabilisés au dernier trimestre de 2023, l’accroissement total depuis le début du resserrement monétaire se maintenant ainsi à 112 points de base contre 150 points pour le taux directeur. La hausse des taux a concerné davantage les entreprises que les particuliers, et a été moins importante pour les TPME que pour les grandes entreprises.

Une croissance économique qui devrait se limiter à 2,1% en 2024

Le Conseil ajoute qu'au niveau national, "selon les projections de Bank Al-Maghrib, la production céréalière avoisinerait 25 millions de quintaux contre 55,1 millions une année auparavant. Dans ce contexte, la valeur ajoutée agricole se contracterait de 6,4% en 2024, avant de rebondir de 12,8% en 2025, sous l’hypothèse d’un retour à une récolte céréalière moyenne de 55 millions de quintaux".

"Quant aux activités non agricoles, leur rythme de progression s’améliorerait de 2,6% en 2023 à 3% en 2024, puis à 3,5% en 2025, reflétant en particulier la dynamique attendue de l’investissement en lien avec les différents chantiers engagés et prévus".

Au total, la croissance économique aurait été proche de 3% en 2023 et devrait se limiter à 2,1% en 2024, avant de s’accélérer à 4,3% en 2025.

Sur le plan des comptes extérieurs, le Conseil prévoit ce qui suit :

  • Le déficit du compte courant se creuserait à 2,3% du PIB en 2024 et à 2,8% en 2025, en lien principalement avec la hausse des importations qui avoisinerait 7,5% annuellement, tirée essentiellement par les achats de produits alimentaires et des biens d’équipement.
  • La facture énergétique s’allégerait de 5% en 2024 avant de s’alourdir de 4,7% en 2025 à 121,4 MMDH.
  • Les exportations s’accroîtraient de 4,1% en 2024 et de 8,5% en 2025.
  • Les recettes voyages continueraient de s’améliorer à un rythme autour de 7,5% annuellement pour atteindre 120,8 MMDH en 2025.
  • Les transferts des MRE se maintiendraient à des niveaux élevés, soit 116,5 MMDH en 2024 et 122,4 MMDH en 2025.
  • Les recettes d’IDE, après une baisse sensible en 2023, à l’équivalent de 2,2% du PIB, avoisineraient 3,1% du PIB en moyenne au cours des deux prochaines années.

Les avoirs officiels de réserve se stabiliseraient à 359,8 MMDH à fin 2024, avant de se renforcer à 373,5 MMDH en 2025, soit l’équivalent de 5 mois et 5 jours d’importations de biens et services.

Un déficit autour de 4% en 2025

Sur le volet des finances publiques, l’exécution budgétaire a clôturé l’année 2023 par un net allègement du déficit à 4,4% du PIB.

En dépit des besoins importants, en lien notamment avec la généralisation de la protection sociale, l’accroissement de la masse salariale et le maintien d’un niveau élevé d’investissement du Trésor, ce déficit devrait, selon les projections de Bank Al-Maghrib, reculer à 4% du PIB en 2025, après une quasi-stabilité en 2024.

Cette évolution reflèterait notamment le renforcement des rentrées fiscales, la forte mobilisation des ressources provenant des mécanismes de financement spécifiques ainsi que le repli de la charge de compensation.

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