Ciments du Maroc a bien résisté à la conjoncture et devrait garder le cap d’ici fin 2022

| Le 29/8/2022 à 14:05
Malgré le recul de 4,4% des ventes nationales de ciments au S1-2022, Ciments du Maroc a bien résisté, avec une stabilisation de son chiffre d’affaires. Le bon effet prix a permis de combler le fléchissement des ventes et de la demande atone. La saisonnalité fait que le second semestre devrait être légèrement meilleur que le premier. La reprise des chantiers devrait s’accélérer sur la période. Une croissance annuelle de 2% à 3% est attendue.

A fin juin 2022, le groupe Ciments du Maroc a affiché un chiffre d’affaires consolidé en quasi-stagnation (+1%) à 2.024 MDH par rapport à la même période en 2021. Ce résultat s’affiche dans un contexte sectoriel tendu où la consommation de ciments connaît un ralentissement depuis le début de l’année, du fait de la mauvaise conjoncture économique et de la forte inflation.

D’après les derniers chiffres de l’Association professionnelle des cimentiers (APC), la consommation de ciment à fin juillet 2022 a reculé de 7,4% à 7,1 millions de tonnes par rapport à fin juillet 2021.

Une résilience affichée dans un contexte morose

L’année 2022 est attendue sous le signe de l’atonie. Depuis l’éclatement de la guerre en Ukraine et l’envolée des prix des matières premières, de nombreux chantiers ont été impactés du fait de ces hausses et de l’indisponibilité de certains produits sur le marché. La hausse des cours du petcoke, combustible dérivé du pétrole, a déjà impacté en partie la rentabilité des cimentiers en 2021 ; elle s’est encore aggravée cette année avec la forte hausse des cours du baril qui se maintient au-dessus des 100 dollars ce lundi 29 août contre 73 dollars à la même période l’an dernier.

Contacté par nos soins, un analyste de la place interprète les réalisations du groupe au premier semestre. Globalement, le groupe a bien résisté à la conjoncture et a affiché une dynamique attendue. « La consommation de ciment au Maroc a baissé de 4,4% à fin juin 2022, et on sait que les cimentiers ont bénéficié d’un effet prix positif durant le premier semestre, cependant pas dans ces mesures-là. Ce qui signifie que Ciments du Maroc a quelque part gagné des parts de marché et enregistré une croissance dans ses autres activités (bétons, agrégats, etc.). Cela a permis de compenser les baisses de volumes de ciment, et même d'enregistrer une légère hausse de leur chiffre d’affaires consolidé. »

Cependant, à fin juillet, le recul de la consommation de ciment à l’échelle nationale s’est accéléré plus vite que prévu. De fait, cela amènera les analystes à revoir légèrement leurs prévisions. « La baisse à fin juillet a été plus forte que ce que nous anticipions. Elle a atteint 7,5%, nous devrons donc mettre à jour nos prévisions et le potentiel impact sur les acteurs nationaux », explique notre source. Néanmoins, l’effet prix positif devrait permettre à Ciments du Maroc de continuer à compenser le ralentissement de la demande et le recul des volumes de ventes.

Une légère reprise d’activité attendue au second semestre

L’acteur cimentier devrait, malgré l’atonie sectorielle et la baisse de la consommation de ciments affichée à fin juillet 2022, conserver un trend de croissance globalement similaire à ce qui a été observé au premier semestre.

Cela vient notamment de la saisonnalité qui régit le marché des cimentiers et de la reprise des chantiers. « L’activité reprend et nous le savons. Un certain nombre de chantiers avaient été arrêtés en été dans l’espoir de voir les prix baisser. Mais constatant qu’aucune baisse significative n’arrivait, les promoteurs ont décidé de reprendre leur rythme », décrit notre source. Actuellement, les prévisions de l’analyste tablent sur un chiffre d’affaires de 4,4 MMDH de Ciments du Maroc cette année.

A fin juin, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 2 MMDH. Il est à noter que le maintien anticipé de l’activité du cimentier découle également de la saisonnalité. « Généralement, le second semestre est plus important que le premier dans cette industrie. Cependant, avec la baisse observée à fin juillet, nous pourrions revoir cela légèrement à la baisse. In fine, le trend devrait demeurer quasi similaire avec une croissance quasi flat en 2022, autour de 2% ou 3% », précise notre source.

Concernant les ventes de ciments à l’échelle nationale, la consommation d’ici fin 2022 est attendue en retrait de 4% à 5%. « Il y a cependant beaucoup de variables à prendre en compte, qui rendent les projections assez complexes, donc il faut rester vigilant », conclut notre source. En effet, une hausse plus prononcée de l’inflation par exemple pourrait compromettre la croissance attendue au S2-2022.

Notons que le groupe a inauguré en juillet dernier son nouveau centre de broyage à Nador. Cela ne devrait pas lui permettre d’accroître ses ventes de ciment, mais plutôt de marquer sa présence dans le nord du pays.

« L’avantage logistique d’avoir le centre de broyage à côté du marché final, c’est une grande économie sur le coût du transport. Cela nous permet d’utiliser le clinker produit à Agadir, de l’envoyer à Nador, de le mélanger avec les minéraux locaux pour en faire du ciment que nous vendons sur le marché local », indiquait le directeur général du groupe, Matteo Rozzanigo, dans un précédent article.

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 6/5/2024 à 15:48

    Auto Hall : légère croissance du marché attendue cette année, bonne perspective sur les VUL

    En 2023, le groupe détenait 39,2% de part de marché sur le segment des véhicules utilitaires légers (VUL). Les ventes en volume de ce segment sont en forte hausse à fin avril. Le groupe devrait tirer profit de cette croissance. Le léger recul des taux débiteurs à la consommation au T4-23 et le portefeuille diversifié du groupe devraint lui assurer une bonne résilience. Auto Hall peut aussi compter sur le marché de l’occasion en croissance.
  • | Le 6/5/2024 à 15:04

    Mutandis : chiffre d’affaires stable à fin mars

    Le segment produit de la mer a connu une contre-performance du fait d’une forte baisse des volumes dans un contexte de manque de stock. Les revenus du segment boissons ont en revanche fortement progressé du fait de la bonne performance de l’eau minérale et des jus de fruits. La dette bancaire recule légèrement de 2,45% par rapport à fin décembre 2023.
  • | Le 3/5/2024 à 16:28

    BTP : une bonne tenue du secteur attendue cette année

    Anticipée comme bonne par les professionnels du BTP, l’année 2024 devrait confirmer un bon trend dans les mois à venir. Au premier trimestre déjà, l’encours des crédits bancaires au secteur du BTP bondissait de 16% à 96,6 MMDH. Les ventes de ciment à fin avril, elles, progressaient de 3,5% par rapport à l’année précédente.
  • | Le 3/5/2024 à 9:08

    Forte reprise de la consommation de ciment en avril

    Le mois d’avril a connu un sursaut de consommation de ciment. Depuis le début de l’année, les ventes de ciment ont progressé de 3,5% à 4,1 MT.
  • | Le 2/5/2024 à 15:20

    En mars, l'encours des crédits progresse de 69 MMDH sur 12 mois glissants

    L'encours global des crédits en mars a progressé de près de 19 MMDH d'un mois sur l'autre. Les créances en souffrance progressent de 4,8 MMDH sur une année glissante. L'encours des crédits bancaires concernant la branche d'activité du BTP a fortement progressé de 16% à 96,6 MMDH au premier trimestre. Une hausse notable qui provient de la hausse des mises en chantiers des grands projets d'infrastructures.
  • | Le 2/5/2024 à 13:03

    La barre des 400 MMDH de cash en circulation a été franchie en mars (BAM)

    Le cash en circulation a atteint les 400 MMDH en mars 2024. En un mois, il a progressé de plus de 5 MMDH et de plus de 37 MMDH sur 12 mois glissants. Les dépôts bancaires progressent également en mars. En 12 mois, ils ont augmenté de près de 50 MMDH pour atteindre 1.177 MMDH.