Capital-investissement : les institutionnels appelés à renforcer leur intervention (AMIC)

M. Ett. | Le 9/4/2021 à 15:24

L'Association marocaine des investisseurs en capital a souligné, que les institutionnels locaux sont appelés à prendre le relais pour épauler l’écosystème du capital-investisseur qui reste dominé par les fonds transrégionaux.

L’écosystème du capital-investissement au Maroc reste dominé principalement pas les fonds transrégionaux, d’après une étude du secteur présentée par Omar Benchekroun, Consultant Senior, Fidaroc Grant Thornton, lors d’une visio-conférence tenue, mercredi 7 avril, par l'Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC).

Tarik Haddi, président de l’AMIC, a souligné que « pour que l’écosystème du capital-investissement devienne mature, il faut que nos institutionnels prennent le relais. C’est le gros challenge rencontré au niveau de la profession et au niveau de l’AMIC ».

Les investisseurs institutionnels locaux semblent un peu désintéressés du marché. Le président de l’AMIC explique cela par le fait qu’il y a une problématique de règles prudentielles et de réglementation. Mais elle est en train d’être levée dans le cadre de la loi sur les OPCC (Organismes de Placement Collectif en Capital). Mais, c’est vrai qu’il s’agit là d’un débat à mener avec les autorités de tutelle pour assouplir les réglementations prudentielles afin que les institutionnels puissent venir sur cette classe d’actifs ».

D’autres explications se dressent. Farid Benlafdil, Directeur Associé, Afric Invest,lui, estime que « les institutionnels ne s’intéressent pas au marché du capital investissement peut-être parce qu’ils y a quelques-uns qui ont gardé de mauvaises expériences durant les premières années de démarrage de l’activité au Maroc, mais, dernièrement, on voit qu’il y a des équipes de gestion locale qui ont réussi à lever des fonds de 400 à 500 millions de DH, grâce en partie à des institutionnels locaux ».

Certes, les investisseurs institutionnels locaux investissent quand même dans ce marché, mais leur participation reste très modeste. « C’est vrai qu’il ne s’agit pas là des montants souhaités par toutes les sociétés de gestion, mais il y a toujours un intérêt. Et l’un des chantiers sur lequel l’AMIC travaille est d’aller rencontrer ces institutionnels pour les écouter, et essayer de les pousser à investir plus sur ce segment », souligne-t-il.

Il n’y a pas assez d’opportunités d’investissement

Pour le moment, l’écosystème du capital investissement ne connait pas de problème de fonds. Il y a plutôt un manque de de deal.

« Si on revient sur l’historique de la levée de fonds, on reste sur des niveaux modestes. Il y a toujours plus de 3 milliards de DH à investir, mais il n’y a pas vraiment un besoin en fonds. Le vrai besoin actuel du marché est de trouver de bonnes opportunités d’investissement, et de réaliser de belles transactions », indique Farid Benlafdil.

Tarik Haddi confirme qu’il n’y a pas suffisamment d’opérations sur le marché. « Ce qui est difficile, ce n’est pas vraiment de lever des fonds mais d’avoir un deal flow important ».

Ce problème s’explique, entre autres, par l’écart entre la taille des entreprises et la taille des fonds. « Si on analyse les fonds qui sont en phase d’investissement en cette période, on trouve des fonds qui font du capital amorçage et du capital-risque, dont les tickets portent sur 1 à 15 millions de DH, et les fonds qui se focalisent sur le développement et la transmission mais avec des tickets importants, supérieurs à 100 millions de DH. Sur le marché, il y a des entreprises qui cherchent un financement entre 20 à 60 millions de DH. Mais, il n’y a pas des fonds d’investissement qui touchent ce segment », explique Farid Benlafdil.

A ce stade, « je crois que la réponse à cette problématique viendra du fonds stratégique Mohammed VI. Il y aura des fonds qui vont lever entre 400 et 500 millions de DH et ils vont toucher la vraie PME marocaine ».

Sur le même registre, Tarik Haddi souligne que « l’Etat a un rôle à jouer, comme c’est fait partout dans le monde, à travers des appuis directs comme l’initiative Innov Invest ou le fonds Mohammed VI pour l’investissement, mais aussi en misant sur l’amélioration du cadre réglementaire et fiscal. Nos propositions sont sur la table. Les pouvoirs publics sont conscients de cette situation. Et on dit que l’année 2021 et les années prochaines seront des années du capital investissement. Nous restons donc confiants en toute cette dynamique qui s’installe et qui nous permettra de structurer l’investissement et pour qu’il puisse se développer d’une manière indépendante ».

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