Covid-19 : voici les prévisions de S&P pour l’économie marocaine

| Le 8/4/2020 à 16:01

Un déficit budgétaire représentant 5,2% du PIB en 2020, un PIB en stagnation,… voici les prévisions de l’agence internationale S&P Global Rating pour l’économie marocaine tenant compte la crise actuelle liée à la propagation du Coronavirus.

En tenant compte des mesures prises par le gouvernement marocain afin de contrer les effets économiques du Covid-19 et de l’impact conjoncturel défavorable de cette pandémie, l’agence de notation internationale S&P Global Ratings prévoit, dans un rapport (publié le 3 avril 2020) confirmant la note «BBB-» de la dette à long terme en devises et en monnaie locale du Maroc, que le PIB stagnera en 2020 après avoir augmenté de 2,6% en 2019.

Elle explique que la stagnation du PIB sera due à la contraction des exportations ainsi qu'à la stagnation de la consommation et des investissements.

Une reprise de l’activité est prévue au second semestre 2020 mais elle sera fragile.

Pour sa part, le déficit budgétaire du pays s’élargira à 5,2% du PIB en 2020, d’après les prévisions de S&P.

« Les implications économiques et budgétaires de Covid-19 mettront à l'épreuve l'engagement du gouvernement en faveur de l'assainissement budgétaire », souligne l’agence.

En conséquence, S&P prévoit que le ratio de la dette nette du Trésor au PIB passera à 55,4% du PIB cette année, contre 51,7% du PIB en 2019 avant de se stabiliser à plus de 55% du PIB en 2021-2023. 

Elle indique qu’étant donné l'engagement du gouvernement à privatiser des actifs représentant environ 4% du PIB au cours de la période 2019-2024, la dette nette des administrations publiques diminuerait plus rapidement.

S&P s’attend à ce que le déficit du compte courant du Maroc continuera de baisser sur l’horizon de projection retenu.

Elle prévoit une dette extérieure nette étroite en proportion des recettes du compte courant de 30% à 40% en 2019-2022. Elle prévoit également que les besoins de financement extérieur resteront couverts par les recettes du compte courant et les réserves utilisables au cours de cette période.

Globalement, l’agence de notation pense que le choc économique de Covid-19 pourrait être partiellement atténué par l'élargissement récent de la bande de fluctuation du dirham.

De plus, S&P trouve que la ligne de précaution et de liquidité (PLL) approuvée par le FMI à partir de décembre 2018 est un outil important dans le contexte difficile actuel, ainsi qu'un point d'ancrage politique pertinent. Cet outil va soutenir la stabilité macrofinancière du pays à court terme et les objectifs de politique économique et budgétaire sur notre horizon de prévision à moyen terme. 

En effet, le Maroc a procédé lundi 7 avril 2020 à un tirage sur la LPL pour un montant équivalent à près de 3 milliards de dollars afin d’atténuer l’impact de la crise actuelle sur l’économie.

L’après récession

Selon les prévisions de S&P, la croissance économique du Maroc devrait rebondir en 2021 et permettre au gouvernement de reprendre la mise en œuvre de ses réformes structurelles globales et de sa stratégie budgétaire. 

Pour la période 2021-2022, la croissance du PIB atteindra en moyenne 4,8%, soutenue par le rebond attendu de 2021, l'amélioration des performances dans les secteurs non agricoles et la résilience du secteur agricole.

L’agence s’attend à ce que l'environnement des affaires et la demande extérieure soient rétablis après la récession et soutiennent la reprise régulière de la production non agricole.

« La stratégie du gouvernement pour améliorer davantage l'environnement des affaires, y compris l'accès au financement, devrait renforcer la position du pays sur le classement Doing Business de la Banque mondiale », souligne-t-elle.
 

>>> Lire aussi : L'agence de notation S&P maintient "l'investment grade" du Maroc

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 15/5/2024 à 16:57

    BKGR anticipe une hausse de 13,4% de la capacité bénéficiaire de la cote cette année à 33,2 MMDH

    L’industrie devrait voir sa capacité bénéficiaire progresser de 15,6% à 17,7 MMDH. Les financières devraient enregistrer une croissance de 10,7% à 13,8 MMDH. La capacité bénéficiaire des assurances devrait s’apprécier en 2024 de 14% à 1,7 MMDH. La masse des dividendes en 2024 est également attendue en hausse de 6,3% à 21 MMDH.
  • | Le 15/5/2024 à 16:53

    Auto Hall : hausse de 9,3% du chiffre d’affaires consolidé à fin mars

    Le groupe a affiché à fin mars une hausse de 4,4% de son volume de vente à 4.465 unités, alors que le marché affichait une baisse de 3,1%.
  • | Le 15/5/2024 à 13:51

    Retraites : la CDG dresse le bilan de la CNRA et du RCAC au titre de l'année 2023

    En 2023, la CNRA et le RCAC ont réalisé un résultat net respectif de 135 MDH et 1,1 MMDH.
  • | Le 15/5/2024 à 9:50

    Alliances intègre l’indice MSCI Frontier Market

    Le groupe aura davantage de visibilité aux yeux des acteurs internationaux après cette entrée dans l’indice.
  • | Le 14/5/2024 à 11:15

    TAQA Morocco : hausse de 16,8% du RNPG à fin mars

    Le groupe a affiché à fin mars un taux de disponibilité en baisse à 93,5% contre 97,9% l’année précédente suite à une révision de 11 jours au niveau de l’unité 3. Les revenus reculent de 27,6% sur la période, suite à la baisse des prix du charbon. Le périmètre de consolidation de TAQA Morocco au 31 mars 2024 a connu l’intégration de la filiale TMGE (TAQA Morocco Green Energy).
  • | Le 14/5/2024 à 8:50

    Laprophan se lance sur le marché pharmaceutique européen avec Europhan

    Cette initiative marque une première introduction significative dans le marché pharmaceutique européen. Europhan est établi comme une entité pharmaceutique européenne indépendante et bénéficie d’une autonomie opérationnelle par rapport à Laprophan.