Situation économique : Ahmed Lahlimi dresse un nouveau tableau sombre

S.N. | Le 10/7/2019 à 8:24

Le HCP table sur une croissance économique de 2,7% en 2019 et de 3,4% en 2020. Aléas climatiques, lente reprise des activités non agricoles, demande intérieure satisfaite par les importations, hausse de l’endettement public, l’institut d’Ahmed Lahlimi dresse un nouveau tableau sombre.

Le Haut Commissariat au Plan (HCP) a présenté, ce mardi 9 juillet, son budget économique exploratoire où il a livré ses estimations de la croissance économique en 2019 et ses prévisions pour 2020.

Le tableau dressé est plutôt sombre. Il l'est encore plus par rapport au budget exploratoire présenté l'année dernière. Voici les principaux indicateurs prévisionnels présentés :

- La croissance économique devrait s’établir à 2,7% en 2019 dans un contexte mondial difficile (croissance de la demande adressée au Maroc de 3,5%), de baisse de la production céréalière et de faible redressement des activités non agricole. Le HCP tablait auparavant sur une croissance de 2,9%. Bank Al-Maghrib, après avoir annoncé une prévision de 2,7%, a relevé ses attentes et parle désormais de 2,8%.

- La valeur ajoutée agricole devrait baisser de 2,9% à cause d’une récole céréalière en baisse de 40%, à 60 millions de quintaux, parallèlement au bon comportement des autres filières agricoles.

- Grâce au bon comportement de la pêche, le secteur primaire devrait limiter la baisse de sa valeur ajoutée à 2,1% contre une croissance de 2,7% en 2018.

- La croissance du secteur secondaire devrait se limiter à 3,5% (contre 3% en 2018) et celle du secteur tertiaire à 3% (contre 2,7%).

- La croissance des activités non agricoles devrait ainsi s’établir à 3,2% contre 2,8% en 2018.

- Du côté de la demande, la demande intérieure devrait contribuer avec 3,2 points à la croissance économique (contre 3,9 points en 2018). Elle est toujours le moteur de croissance mais subit un ralentissement : +2,8% contre 3,9% en 2018.

- La croissance de consommation finale des ménages devrait s’établir à 3,5% (contre 3,3% en 2018) et celle des administrations de 2,9% (contre 2,5%).

- La croissance de l’investissement devrait chuter à 1,7% après 5,9% en 2018.

- La demande extérieure, malgré une bonne progression des exportations (+7,2% contre 5,8% en 2018), devrait toujours contribuer négativement à la croissance (-0,4 point) compte tenu de l’importance des importations qui évoluent de 6,5% contre 7,5% en 2018.

- Compte tenu d’une croissance économique inférieure à la progression de la consommation, la différence est satisfaite par les importations. D’où le maintient d’un besoin de financement de l’économie à un niveau élevé.

- L’épargne nationale devrait ralentir à 27,3% du PIB (contre 27,6%)

- En raison du ralentissement de l’investissement (32,6% du PIB contre 33,5% en 2018), le besoin de financement de l’économie devrait s’établir à 5,3% du PIB contre 5,5% en 2018.

- Le déficit budgétaire devrait s’établir à 4,5% du PIB en 2019 contre 3,7% en 2018, en raison de dépenses incompressibles et de recettes difficiles à mobiliser en masse. Avec les privatisations, le déficit budgétaire sera limité à 3,6%.

- D’où une aggravation de l’endettement. La dette du Trésor devrait atteindre 65,3% du PIB (contre 64,9% en 2018) et la dette publique 81,3%.

- Ces indicateurs devraient être réalisées dans un contexte d’une inflation faible : le prix implicite du PIB devrait augmenter de 0,8%.

- Le taux de chômage devrait augmenter à 10% après 9,8% en 2018.

L'année 2020 ne sera guère meilleure

Pour 2020, le HCP s’attend à une croissance de 3,4%, en raison des éléments suivants :

- Une croissance de la demande mondiale qui devrait se maintenir à 3,5%.

- Un effet de base positif pour le secteur primaire en raison de la prévision d’une campagne céréalière moyenne.

- Le secteur primaire devrait enregistrer une croissance de 4,6% à cause de cet effet de base.

- Le secteur non agricole devrait enregistrer une croissance légèrement plus faible qu’en 2019 : +3,1%.

- La demande intérieure devrait contribuer à hauteur de 3,5 points à la croissance après 3,1 points en 2019, grâce à une croissance de 3,2% (contre 2,8%).

- La consommation des ménages devrait s’améliorer de 3,6% contre 3,5% en 2019, et celles des administrations ralentir à 2,5% contre 2,9% en 2018.

- L’investissement devrait légèrement se redresser avec une croissance de 3%.

- La demande extérieure devrait, elle, contribuer négativement à la croissance : -0,1 point. Et ce, malgré une croissance des exportations (+8,1%) plus importante en pourcentage que celle des importations (+6,7%).

- L’épargne nationale devrait légèrement s’améliorer à 27,5% du PIB.

- L’investissement brut en proportion du PIB devrait baisser à 32,4%.

- D’où une légère atténuation du besoin de financement de l’économie à 4,9% du PIB.

- Le déficit budgétaire devrait légèrement s’alléger à 3,5% du PIB.

- Le taux d’endettement du Trésor devrait baisser à 64,8% du PIB et la dette publique à 80,7% du PIB.

- L’inflation devrait légèrement augmenter à 1% après 0,8%.

- Le taux de chômage devrait se maintenir aux alentours de 10%.

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 10/5/2024 à 14:21

    Groupe Mfadel et Red Med Real Estate lancent un projet à Anfa pour un investissement de 900 MDH

    Suite à un partenariat stratégique en 2023, les deux groupes ont lancé leur nouveau projet "Sohaus" à Anfa. 300 appartements de très haut standing y seront construits avec des prix allant de 2 MDH à près de 10 MDH. A cette occasion, les dirigeants des deux groupes partenaires ont évoqué les ressorts de ce partenariat et confirmé que d’autres projets sont déjà dans le pipe.
  • | Le 9/5/2024 à 15:35

    OPCVM : les investisseurs prennent plus de risques et passent du monétaire à l’OMLT

    A fin mars, les encours OPCVM monétaires et obligataires court terme reculaient de 5,5% et 12,2% respectivement. Les investisseurs opèrent des rachats pour miser sur l’OMLT, plus risqué. Les exigences des investisseurs baissent du fait d’un déséquilibre offre/demande. Le Trésor est très confortable dans le renouvellement de sa dette.
  • | Le 7/5/2024 à 16:12

    Souss-Massa : pour plus d’export et d’investissement, les industriels sont impatients d’avoir le port sec

    Lors de sa tournée des régions dans le Souss-Massa, Médias24 est allé à la rencontre de plusieurs investisseurs et représentants des entreprises privées pour établir l’état de la situation économique, les enjeux et les ambitions de la région. Le port sec est attendu de pied ferme par les investisseurs privés qui voient en lui une opportunité unique pour la région et son dynamisme.
  • | Le 6/5/2024 à 15:48

    Auto Hall : légère croissance du marché attendue cette année, bonne perspective sur les VUL

    En 2023, le groupe détenait 39,2% de part de marché sur le segment des véhicules utilitaires légers (VUL). Les ventes en volume de ce segment sont en forte hausse à fin avril. Le groupe devrait tirer profit de cette croissance. Le léger recul des taux débiteurs à la consommation au T4-23 et le portefeuille diversifié du groupe devraient lui assurer une bonne résilience. Auto Hall peut aussi compter sur le marché de l’occasion en croissance.
  • | Le 6/5/2024 à 15:04

    Mutandis : chiffre d’affaires stable à fin mars

    Le segment produit de la mer a connu une contre-performance du fait d’une forte baisse des volumes dans un contexte de manque de stock. Les revenus du segment boissons ont en revanche fortement progressé du fait de la bonne performance de l’eau minérale et des jus de fruits. La dette bancaire recule légèrement de 2,45% par rapport à fin décembre 2023.
  • | Le 3/5/2024 à 16:28

    BTP : une bonne tenue du secteur attendue cette année

    Anticipée comme bonne par les professionnels du BTP, l’année 2024 devrait confirmer un bon trend dans les mois à venir. Au premier trimestre déjà, l’encours des crédits bancaires au secteur du BTP bondissait de 16% à 96,6 MMDH. Les ventes de ciment à fin avril, elles, progressaient de 3,5% par rapport à l’année précédente.