Cession de 8% de Maroc Telecom : l’opération pourra rapporter jusqu’à 9,5 milliards de dirhams à l’Etat

M.M. | Le 31/5/2019 à 17:36

Ce montant correspond à 8% de la capitalisation boursière de l’opérateur. Le montant peut varier à la hausse comme à la baisse selon la valorisation qui sera retenue par la commission d’évaluation instaurée par le Roi.

 

L’Etat se prépare à céder jusqu’à 8% des parts qu’il détient dans Maroc Telecom. L’opération interviendra dans les semaines à venir.

C’est l’opérateur télécom dirigé par Abdeslam Ahizoun qui a annoncé la nouvelle au marché, suite à la réception d’un courrier de la part du ministre de l’Economie et des Finances l’informant de l’intention du Royaume du Maroc de procéder à cette cession.

L’opération se fera à travers des cessions de blocs d’actions couplées à une offre publique de vente. L'OPV pourra théoriquement avoir lieu sur les places de Casablanca et de Paris, où le titre est doublement coté. Mais c'est la piste de Casablanca qui sera retenue, le titre étant peu liquide à Paris. 

Une nouvelle qui sera certainement bien accueillie par les investisseurs, à l’affût de papier frais faute d’opportunités de placement en Bourse.

Au vu de sa capitalisation boursière, fixée à 119,3 milliards de dirhams à la clôture de la séance boursière de ce vendredi 31 mai, la cession de 8% des parts devra rapporter à l'Etat plus de 9,5 milliards de dirhams.

Ce montant peut varier à la hausse comme à la baisse selon la valorisation qui sera proposée par les banques conseils de l’Etat et retenue par la commission d’évaluation désignée il y a quelques semaines par le Roi.

Le titre Maroc Telecom cote actuellement à 135,75 dirhams. Pas très loin de sa moyenne sur une année, où il naviguait dans un couloir situé entre 135 et 155 dirhams. La valorisation du titre ne devra pas s’éloigner de cette fourchette.

La recette pourra également varier à la baisse si l’Etat décide de ne pas aller jusqu’à 8%. Le communiqué n’ayant pas fixé la part à céder, mais s’est contenté de définir le 8% en plafond.

Cette opération cadre parfaitement avec les objectifs du gouvernement qui table dans sa loi de Finances sur des recettes de privatisation à hauteur de 10 milliards de dirhams.

Le reliquat pourra être complété par la cession de Mamounia et de Tahaddart, dont le produit de cession sera d’abord encaissé par les actionnaires directs des deux structures (l'ONCF et l’ONEE), avant qu’une partie ou la totalité ne soit remontée à l’Etat. 


Qui reprendra les 8% de l'Etat ? 

Le capital de Maroc Telecom est détenu aujourd’hui à hauteur de 53% par l’émrati Etisalat. L’Etat est à 30%, pour un flottant en Bourse de 16,69%.

Une partie des titres mis en vente sera servie directement au marché à travers l’OPV. Cette part sera minime et ne dépassera fort probablement pas les 3 milliards de dirhams. «Le marché peut absorber plus. Mais une OPV à plus de 3 milliards, ce sera énorme. Je ne pense pas qu’on dépassera ce niveau », estime à chaud un professionnel de la place.

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Le plus gros donc passera en transactions de blocs. Etisalat pourra décider de renforcer sa participation dans le capital de l’opérateur marocain. Des institutionnels (marocains et étrangers) pourront aussi acheter des blocs d’actions. Mais l’option de l’entrée d’un nouvel opérateur industriel est peu plausible. Aucun opérateur mondial n’acceptera d’entrer dans le capital de Maroc Telecom pour avoir une part ultra minoritaire et faire de la figuration.

Le scénario le plus probable sera donc un achat d’une part importante des 8% par l’actionnaire de référence, Etisalat, couplée au renforcement des positions des institutionnels marocains (OPCVM, Caisses de retraites, organismes de prévoyance, compagnies d’assurances), avec une augmentation de l’actionnariat particulier qui pourra faire ses emplettes en souscrivant à l'OPV.

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