Interview. Soumaya Tazi: “le bilan de l’introduction d’Immorente en bourse est totalement réussi”
Dans une interview accordée à LeBoursier, Soumaya Tazi, Directrice générale d'Immorente Invest, nous livre son bilan de l’introduction d’Immorente à la bourse de Casablanca, commente ses résultats du premier semestre 2018 et explique son business model.
- LeBoursier: Immorente a été introduite à la bourse de Casablanca le 11 mai 2018. Cela fait presque cinq mois. Quel bilan en faites-vous?
- Soumaya Tazi: Avant de faire le bilan post introduction, je préfère m’attarder sur le contexte et sur les objectifs de l’IPO d’Immorente Invest.
Immorente Invest représente un nouveau produit dont la volonté est de créer pour des épargnants un loyer tranquille.
Comment on le crée?
Ce loyer tranquille, on le génère à travers la création d’une société d’investissement qui a pour objectif d’acquérir des biens immobiliers professionnels, qui sont loués à des entreprises nationales et internationales de renom. Celles-ci versent du loyer à Immorente Invest. Ce loyer, diminué des charges d’exploitation, est, ensuite, redistribué aux actionnaires en générant un rendement de 6 à 7,5%.
Je tiens à rappeler que ce rendement de 6 à 7,5%, nous l’avons déjà servi sur les années précédentes.
On a fait appel à la bourse dans un double objectif. Lever des fonds pour financer un programme d’investissement, qui se déroule actuellement exactement comme prévu. De plus, ces investissements sont productifs, c’est-à-dire qu’ils génèrent du loyer. Et, aussi, pour créer une nouvelle classe d’actifs alternatifs, qui est la pierre papier représentant l’immobilier financiarisé coté.
Cela étant dit, le bilan se fait en fonction des promesses données. Nous avions promis que nous allions acquérir 2.440 m² de plateau de bureaux à la marina de Casablanca qui était loué à Huawai. C’est chose faite depuis juin 2018.
Nous avons promis que nous allons financer l’investissement qui permettrait de livrer l’usine en built-to-suit de Faurecia. Nous avons à ce jour investi 75 MDH sur les 150 MDH. La livraison définitive est prévue pour le quatrième trimestre de l’année 2018, comme nous l’avions promis. En revanche, la zone de production de l’usine est terminée et déjà livrée. Il s’agit d’une pré-livraison pour que Faurecia puisse installer ses machines et commencer ses tests.
Nous avons promis également que pendant l’année 2018, nous allions louer un des deux locaux commerciaux qui étaient vides. C’est chose faite. Nous avons loué le local situé rue Ali Abderrazak à Casablanca en août.
Donc, nous avons à ce jour des promesses qui sont tenues. Pour nous, le bilan de l’introduction d’Immorente en bourse est totalement réussi.
- Vous avez dédié 80 MDH des fonds levés lors de l’IPO à l’investissement dans un nouvel actif pour l’année 2019. L’avez-vous identifié?
-Effectivement, nous avons des actifs identifiés mais nous ne pouvons pas les dévoiler actuellement, puisque nous n’avons toujours pas conclu de manière définitive les opérations. Nous attendons de sélectionner l’actif le plus performant.
- Comment ça marche en bourse? Quel est votre commentaire par rapport à l’évolution du cours d'Immorente?
-Il faut comprendre d’abord qu’on a créé cette classe d’actif dont le couple rendement risque vient s’installer entre les rendements obligataires et les rendements action. C’est un produit qui a un profil distribuant annuellement et de manière régulière, comme le ferait une obligation. Sauf que notre produit le fait avec un taux de rendement plus élevé.
L’actif sous-jacent porte sur des contrats de bail qui sont sécurisés sur le long-terme.
Ainsi, Immorente se présente comme une valeur défensive, qui n’a pas vocation à varier énormément autour de son prix d’introduction, à la baisse comme à la hausse. La valeur est liée à un sous-jacent qui est le bien foncier immobilier qui fluctue sur le long-terme. La valeur s’encadre donc dans un couloir d’oscillation qui ne doit pas être très ample.
D’ailleurs, depuis son introduction, la valeur a perdu 6,5% au moment où le marché a cédé presque 10%.
- Vous avez prévu d’atteindre un résultat net de 57.600 DH à fin 2018. Néanmoins, vous affichez un résultat négatif au titre du premier semestre. Pensez-vous pouvoir atteindre vos prévisions en termes de résultat d’ici la fin de l’année en cours?
-Oui, nous prévoyons d’atteindre un équilibre d’ici la fin de l’année 2018.
Nous avons acquis les bureaux qui ont été loués à Huawei en juin 2018. Les loyers générés suite à cette opération vont donc absorber les charges d’exploitation et, du coup, dégager un résultat net consolidé à l’équilibre ou même positif.
Par ailleurs, le résultat net comptable n’est pas l’indicateur qu’il faut regarder. Cet indicateur prend en compte des éléments non cash comme les amortissements, ne permettant pas d’apprécier la performance opérationnelle de la foncière. A l’échelle internationale, les foncières ont une comptabilité spécifique.
- Quelles sont vos prochaines actions?
-On se concentre actuellement sur la livraison finale du projet Faurecia. Nous étudions aussi plusieurs opportunités dans différents secteurs d’activité pour nos investissements en 2019.
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