Colorado résiste dans un environnement peu clément
Hausse des prix des matières premières, contrefaçon, concurrence déloyale… Colorado s’exprime sur les risques majeurs qui entourent le secteur de la peinture de bâtiment. Détails.
Lors de la conférence de presse, organisée le mardi 27 mars, le top management de Colorado a présenté avec satisfaction ses résultats, et a profité de l’occasion afin d’alerter sur les difficultés qui ralentissent l’activité.
Les agrégats financiers de ce spécialiste de la peinture s’avèrent mitigés : le chiffre d’affaires a rebondi de 2,9% à 547 MDH pendant l’année écoulée, tandis que le résultat d’exploitation et le résultat net ont baissé respectivement de 4,4% à 77,31 MDH et 3,8% à 48,25 MDH à fin 2017.
Le top management a tenu à rappeler que le résultat net de 2016 a été impacté positivement par une reprise non courante sur provision de 4,8 MDH. Ainsi, hors éléments exceptionnels, le bénéfice net au titre de l’exercice 2017 serait en hausse de 6,4%.
En 2017, la marge sur achats consommés de la société n’a augmenté que de 1,2%. Le management a expliqué cela par la baisse du taux de marge brute (47,7% à fin 2017 contre 48,5% une année auparavant) qui a été induite par l’augmentation des prix de certaines matières premières stratégiques, en l’occurrence le Dioxyde de Titane.
Hormis l’augmentation des prix de certaines matières premières, le secteur de la peinture de bâtiment est encerclé par plusieurs contraintes. Pendant la conférence, Abed Chagar, Directeur général de Colorado, a évoqué la contrefaçon qui connaît "une accélération incroyable".
"Dernièrement, plusieurs acteurs se sont installés sur le marché en passant par la contrefaçon. Du coup, nous avons plusieurs affaires en justice. Nous essayons également de fédérer avec l’OMPIC [Office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale, ndlr] et nous lui avons même reproché le fait d’avoir donné des autorisations pour des marques qui sont très proches des nôtres", a indiqué le DG de Colorado.
M. Chagar a ajouté : "On laisse ces acteurs s’installer d’une façon informelle sur le marché de la peinture, et ils prospèrent au détriment de l’économie marocaine". Et de continuer : "On mise sur l’innovation au moment où les autres choisissent la facilité".
Il a également souligné que "le marché de l’informel s’accapare 20% de parts de marché, ce qui représente la même taille que Colorado".
Pour sa part, Merième Lotfi, Directrice générale adjointe de Colorado, nous a déclaré que "le secteur du bâtiment connait plusieurs déboires. De plus, la concurrence est très féroce, des fois, elle est même déloyale. Dans la foulée de regagner des PDM, quand le marché se rétrécit, il y a des opérateurs qui optent pour des pratiques concurrentielles qui ne sont pas saines’’.
Mme Lotfi a ajouté : "à cause de l’informel et de la contrefaçon, nous subissions des dégâts que nous ne pouvons pas chiffrer. On copie notre marque, en utilisant des noms quasi-identiques à Colorado, et on met ces produits de mauvaise qualité sur le marché. Cela porte atteinte à l’image et à la notoriété de notre société".
Notre interlocutrice a rappelé que "nous opérons sur un marché qui reste relativement petit. Selon les chiffres officiels que nous détenons à travers l’OMPIC, le marché est estimé à 3 milliards de DH, et il n’y a que sept sociétés qui dominent, à savoir Belhaj (Atlas), Colorado, Prodec, Arcol, Akzo Nobel (Astral), Facop et Midi Peinture". Et de continuer : "nous restons un opérateur transparent. Nous communiquons régulièrement sur nos chiffres, ce qui n’est pas le cas de nos confrères. Nous ne faisons point de sous-facturation et nous n’opérons pas sur le marché noir.
En somme, le métier de la peinture connaît plusieurs problématiques et une forte concurrence. De plus, cette activité reste saisonnière et la conjoncture actuelle du secteur du bâtiment est loin d’être favorable.
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