Malgré une modeste baisse de 1% en 2023, les prix des services bancaires restent relativement élevés
Depuis son instauration en 2011, l’Indice des prix des services bancaires (IPSB) s’impose comme un indicateur de référence pour suivre l’évolution des coûts des services bancaires. En 2023, cet indice a enregistré une légère baisse de 1% par rapport à 2022. Cependant, malgré ce modeste recul, le coût des services bancaires reste élevé, atteignant des niveaux comparables à ceux observés entre 2017 et 2022.
Malgré une modeste baisse de 1% en 2023, les prix des services bancaires restent relativement élevés
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Badr Elhamzaoui
Le 2 novembre 2024 à 13h00
Modifié 2 novembre 2024 à 11h56Depuis son instauration en 2011, l’Indice des prix des services bancaires (IPSB) s’impose comme un indicateur de référence pour suivre l’évolution des coûts des services bancaires. En 2023, cet indice a enregistré une légère baisse de 1% par rapport à 2022. Cependant, malgré ce modeste recul, le coût des services bancaires reste élevé, atteignant des niveaux comparables à ceux observés entre 2017 et 2022.
Selon le rapport annuel 2023 de Bank Al-Maghrib sur "Les infrastructures des marchés financiers et les moyens de paiement, leur surveillance et l’inclusion financière", l’indice des prix des services bancaires (IPSB) a atteint un niveau de 125,09, soit une baisse de 1% par rapport à l’année précédente.
Frais de tenue de compte : -8%
Ce léger recul intervient après un pic historique enregistré en 2021, où l’IPSB avait atteint 128,35, marquant des sommets dans le coût des services bancaires. Cette baisse, modeste mais notable, est attribuable principalement à la réduction des frais de tenue de compte, avec une diminution de 8%, et à celle des frais de "package" qui ont baissé d’environ 1%.
Frais des cartes bancaires: +3%
En revanche, cette baisse a été partiellement contrebalancée par l’augmentation des frais relatifs aux cartes bancaires, qui ont progressé de 3%.
Cette évolution, bien que faible en amplitude, relance les discussions autour des coûts bancaires, considérés par de nombreux acteurs et analystes comme étant parmi les plus élevés de la région. Les services bancaires marocains, souvent perçus comme peu accessibles pour une large part de la population, sont au centre d’un débat où l’on oppose accessibilité financière et rentabilité bancaire.
En termes de pondération dans le panier des services bancaires, trois services représentent plus de 80%. Il s’agit des frais relatifs au "package", des frais de tenue de compte et des cartes bancaires. La pondération de ces trois services a été en 2011, année de base, de 80%. En 2022, la pondération des trois services s’est élevée à 83%, avant de s’ajuster à 81% du panier de services de l’IPSB en 2023, ce qui explique que leur impact sur l’indice soit majeur. Cette variation de pondération est due à l’élargissement du périmètre des banques considérées dans le calcul de l’IPSB.
Le calcul de l’IPSB repose sur une méthodologie de Laspeyres, permettant de mesurer les variations annuelles du coût d’un panier représentatif de services bancaires. Ce choix de méthodologie, couplé à une structure du panier relativement stable, entraîne des variations de coût plus visibles.
À noter également que l’indice est affecté par les fluctuations de la demande sur certains services, comme les virements instantanés, qui ont pris de l’ampleur ces dernières années. Ce nouveau service, devenu indispensable pour les particuliers et les entreprises, génère des coûts additionnels qui, bien que légèrement amortis par la gratuité initiale d’une partie des services, pourraient augmenter en fonction de la croissance de la demande.
L'enjeu de l’inclusion financière en toile de fond
Dans ce contexte, l’IPSB est également un baromètre de l’inclusion financière au Maroc. Alors que les initiatives pour l'inclusion financière progressent, notamment via le développement des services digitaux et l’expansion de l’accès aux points de services, le coût reste un frein pour de nombreux usagers.
Ainsi, le Maroc affiche l'un des ratios de cash en circulation par rapport au PIB les plus élevés au monde. Parmi les premières solutions envisagées pour réduire ce phénomène figure une baisse des frais relatifs aux services bancaires, qui contribuent au volume élevé de cash en circulation et aux faibles niveaux d’inclusion financière dans le pays.
Il convient de noter que, depuis 2026, la directive 2/G/2012 relative à l’indice des prix des services bancaires définit trois services bancaires gratuits, établis après une concertation entre les membres du GPBM et Bank Al-Maghrib.
Ces services comprennent :
- Opposition sur chèque volé ou perdu ;
- Opposition sur carte bancaire ;
- Frais d’abonnement à la banque sur Internet.
Certes, cette directive marque un progrès significatif. Cependant, les services gratuits ne répondent pas encore pleinement aux attentes des consommateurs. D’autres services essentiels, comme les opérations de virement interbancaire, pourraient également bénéficier de révisions tarifaires dans un futur proche.
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