Quels sont les grands projets structurants de la feuille de route 2023-2030 concoctée par les experts du ministère de tutelle et de la Confédération nationale du tourisme (CNT) qui seront opérationnels d’ici 2026 ?

Médias24 a saisi l’occasion d’une rencontre de presse organisée par la Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT) pour soulever cette question.

Le directeur général Imad Barrakad a exposé,  pendant plus d’une heure à une douzaine de journalistes spécialisés, les performances réalisées par cette institution publique au cours des douze dernières années, ainsi que ses projections.

Voici ce qu’il nous a dit.

"40.000 lits supplémentaires et 2.000 nouvelles TPME en 2026"

Ainsi, la SMIT table sur une création additionnelle de 40.000 lits dans les trois prochaines années, dans l’objectif d’atteindre une capacité litière totale de 330.000 lits disponibles à l’horizon 2026.

Dans le même temps, elle prévoit également d’accompagner 2.000 nouvelles entreprises.

Des TPME, pour la plupart, qui seront porteuses de petits projets surtout consacrés à l’animation (gastronomie...), qui manque encore dans un certain nombre de destinations touristiques.

A l’appui de son optimisme sur la réalisation de ces objectifs, le directeur général de la SMIT tient à rappeler qu’une partie non négligeable de ces engagements avaient commencé à être exécutés avant la sortie de la feuille de route, et que le reste des projets pourra être réalisé rapidement, soit en moins de trois ans.

"Le grand Palais des congrès de Marrakech sortira de terre en 2026"

Sur les projets structurants en sommeil depuis des années, comme le Palais des congrès doublé d'un parc des expositions de la ville ocre, qui devrait permettre de développer le tourisme M.I.C.E. et de ne plus dépendre des marchés des touristes étrangers de séjour (TES) souvent volatiles et sensibles aux conflits géopolitiques comme celui du Proche-Orient, Imad Barrakad a reconnu qu’il avait pris beaucoup de retard.

Mais une chose est certaine selon lui : le Palais des congrès sortira bien de terre avant 2026.

La raison est que ce projet ne requiert pas d'énormes d’investissements et que le montage financier entre les partenaires institutionnels est déjà arrêté et les financements mobilisés.

Il faut accélérer la cadence de prise de décision si l'on veut que le projet sorte avant 2026 et que ce nouvel édifice, de classe mondiale, s’ajoute aux trois autres de taille plus modeste qui sont déjà fonctionnels à Marrakech, souligne Imad Barrakad.

Sa rapidité d’exécution dépendra donc de la volonté politique et de celles des autorités locales.

"13 projets locomotives sur 14 seront livrés dans les temps"

En dehors du parc d’attraction grandiose de Marrakech, qui nécessite 3 milliards de dirhams d’investissement et ne sera pas prêt en 2026, mais plutôt vers 2030, les 13 autres projets-locomotives initiés dans le cadre de la feuille de route seront livrés dans les temps.

Et de citer comme exemples le Dino Park situé à Béni Mellal, le village familial d’attractions et de loisirs de Bouznika et le Parc national d’Ifrane, "entre autres".

Si les projets évoqués avancent bien, c’est, selon le DG, parce qu’ils sont à taille humaine, avec un coût de revient compris entre 50 et 600 MDH.

Bien plus onéreux, le parc à thème de Marrakech qui requiert plusieurs milliards de dirhams voit sa réalisation retardée par plusieurs facteurs astreignants comme la difficulté de trouver un foncier approprié et surtout des investisseurs privés intéressés par un projet qui demande des décennies avant d’amortir la mise de départ et d'engranger des bénéfices.

"80% des infrastructures programmées par la feuille de route sont en bonne voie"

L’accélération de ces grands projets structurants s’expliquerait aussi par la performance des Lions de l’Atlas au dernier Mondial 2022 et l’obtention de la co-organisation du Monde de football en 2030 qui, selon Imad Barrakad, a totalement changé la perception et la dimension géopolitique du Maroc dans le reste du monde.

"Partant de ce constat, je suis très confiant dans la réalisation d’au moins 80% des objectifs de la feuille de route d’ici 2026", conclut le directeur général de la SMIT, non sans rappeler la progression historique du nombre d’arrivées et du montant record des recettes en devises réalisé durant l’année écoulée.