Découverte au Maroc d’un fossile de lézard marin “cauchemardesque” de l’âge des dinosaures
Des scientifiques ont découvert les fossiles d’une nouvelle espèce préhistorique au Maroc, un lézard marin d’une curieuse apparence qui dominait les mers il y a 66 millions d’années, à l’époque où les dinosaures peuplaient la Terre.
Découverte au Maroc d’un fossile de lézard marin “cauchemardesque” de l’âge des dinosaures
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Le 7 mars 2024 à 12h28
Modifié 7 mars 2024 à 13h52Des scientifiques ont découvert les fossiles d’une nouvelle espèce préhistorique au Maroc, un lézard marin d’une curieuse apparence qui dominait les mers il y a 66 millions d’années, à l’époque où les dinosaures peuplaient la Terre.
Baptisée Kinjaria acuta, cette créature gigantesque mesurait environ 8 mètres de long, selon les scientifiques qui ont étudié ses restes. Son crâne, à la forme inhabituelle, mesurait à lui seul environ 1 mètre de bout en bout, rendant sa taille et celle de son corps comparables à la taille d’une orque contemporaine.
Nick Longrich, maître de conférences en biologie évolutive à l’Université de Bath, a dirigé l’étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue spécialisée Science Direct. Les plus grands requins blancs connus de l’époque moderne mesurent environ 6 mètres de long, indique le chercheur sur son blog. Lui et ses collègues estiment que cette grande espèce était probablement un prédateur au sommet de la chaîne alimentaire telle qu’elle existait il y a 66 millions d’années, à la fin de la période Crétacée. La créature aurait donc vécu à peu près au même moment de l’histoire que le Tyrannosaure et le Tricératops, qui ont vécu sur Terre pendant les 10 dernières millions d’années du Crétacé. La période s’est achevée brusquement environ un million d’années après l’époque durant laquelle le Kinjaria acuta parcourait les océans du monde, avec l’extinction de masse des dinosaures.
Sur son blog, Nick Longrich décrit le Khinjaria acuta comme "une nouvelle espèce bizarre... avec un visage de démon et des dents [ressemblant à] des couteaux". Le nom lui-même, que Nick Longrich et ses collègues ont choisi, provient d’une combinaison de mots arabes et latins qui se traduisent ensemble par "dague tranchante" ou "couteau aiguisé".
"Ses yeux sont petits et brillants, le visage court et massif, l’arrière du crâne étrangement étiré", lit-on dans l’article de Nick Longrich. "Les mâchoires étaient puissantes, avec des dents longues, droites et aplaties sur les côtés à l’avant des mâchoires, comme un ensemble de dagues, lui conférant un sinistre sourire."
Bien que le Kinjaria acuta a vécu aux côtés des dinosaures, il n’était pas réellement un dinosaure lui-même. Il appartenait plutôt à une espèce unique d’énormes reptiles aquatiques appelés mosasaures, dont les descendants incluent probablement le dragon de Komodo. Issus d’une lignée de lézards et de serpents marins particulièrement gigantesques, ces "monstres marins" sont connus des scientifiques pour leur apparence généralement effrayante. Le Kinjaria acuta, lui, était une race de mosasaure dont les allures "cruelles" lui conféraient un aspect "démoniaque", écrit encore Nick Longrich.
Selon l’équipe de chercheurs, cette créature peuplait des parties de l’océan Atlantique oriental, près de ce qui correspond aujourd’hui au Maroc. Cette étendue d’eau aurait abrité d’autres prédateurs préhistoriques au sommet de la chaîne alimentaire, dont les fossiles ont été découverts précédemment dans la même région.
"C’est l’une des faunes marines les plus diversifiées que l’on ait pu observer, n’importe où et à n’importe quelle époque de l’histoire. Elle existait juste avant que les reptiles marins et les dinosaures ne disparaissent", a déclaré Nick Longrich à la BBC. "Cette incroyable diversité de prédateurs au sommet dans le Crétacé tardif est inhabituelle ; nous ne voyons pas cela dans les communautés marines modernes."
Pris ensemble, les fossiles découverts au Maroc et ses environs amènent les scientifiques à suggérer que d’autres grandes créatures prédatrices auraient pu habiter les mêmes mers que le Kinjaria acuta. Des recherches complémentaires doivent encore être menées à ce sujet.