Médias24 a sollicité un spécialiste du voyage sportif qui nous a fait part de ses prévisions pour l'édition 2030.

"1 million d’arrivées étrangères et 4 millions de nuitées"

Impliqué dans la préparation du déplacement de dizaines de milliers de supporters marocains lors du précédent Mondial du Qatar, ce membre important de la Confédération nationale du tourisme nous rappelle tout d’abord que chacun des trois pays organisera une trentaine de matchs.

"Partant du fait que chacun des 30 matchs aura lieu dans des stades pouvant accueillir 60.000 participants, dont 50% sont étrangers, le Maroc recevra au moins 900.000 touristes étrangers", avance notre interlocuteur. Ce dernier table plutôt sur un million de visiteurs qui se déplaceront en fonction des qualifications de leur équipe favorite au Mondial.

"4 millions de nuitées qui généreront un chiffre d’affaires global de 8 milliards de dollars"

Sachant que durant les précédentes coupes du monde de football, la durée moyenne de séjour d’un supporter était de 4 nuits, le secteur hôtelier devrait donc générer 4 millions de nuitées qui s’ajouteront à celles des autres touristes étrangers de séjour, des MRE et des visiteurs domestiques.

Facturées chacune à 1.000 dollars, les 4 millions de nuitées permettront de réaliser 4 milliards de dollars de recettes auxquels il faudra ajouter un indice multiplicateur de 2 qui correspond à toutes les dépenses annexes, à savoir le transport aérien, la nourriture, la location de voiture…

Au total donc, 8 milliards de dollars de retombées touristiques en estimation haute, un chiffre d’affaires supérieur à celui de l’Espagne qui s’attend à engranger 5,5 milliards d’euros en termes de dépenses touristiques.

"De nombreux chantiers devront être menés à terme"

Confiant en la capacité du Maroc à accueillir et satisfaire les besoins du million de supporters attendus, l’opérateur met en avant les très nombreux chantiers à mener à terme pour y arriver, à l’instar de la rénovation de plusieurs stades ainsi que l’extension des lignes du TGV jusqu’aux villes de Marrakech, Agadir et Fès…

Selon notre interlocuteur, la Maroc ne doit cependant pas suivre l’exemple de l’Afrique du Sud qui avait massivement investi pour le Mondial 2010 dans la construction de nombreux stades flambant neufs qui n’ont jamais été amortis, et dont certains sont désormais désertés ou en ruine.

"Investir dans des infrastructures amortissables"

Il insiste sur la nécessité de n'investir que dans des installations sportives qui pourront être rentabilisées par la suite, avec l’accueil de grands matchs ou de tournois internationaux.

"Si toutes les infrastructures nécessaires sont menées à terme, le chiffre de 16 millions d’arrivées prévu par la feuille de route, bien avant l’annonce de la FIFA confirmant le succès de la candidature tripartite Maroc-Espagne-Portugal, sera certainement très largement dépassé", estime l’opérateur. Ainsi, le tourisme au Maroc devrait bénéficier selon lui d’un effet positif post-Mondial, comme cela a été le cas au Mexique et en Espagne.