Alliances : Omar Lazraq confiant sur la réalisation des objectifs du business plan 2022-2025
Au sein du marché casablancais, Alliances Développement Immobilier (ADI) est désormais cité comme un cas d’école en matière de redressement de grands groupes. L’endettement du groupe, qui avait avoisiné les 10 milliards de DH en 2016, a baissé à fin juin 2023 à 2,1 milliards de DH, allégeant ce lourd fardeau qui a cassé l’image de cette ancienne star de la Bourse de Casablanca et du marché de l’immobilier.
Début 2022, le top management du groupe a fait une sortie sur le marché pour annoncer de nouveaux engagements, avec un business plan qui prévoit la réalisation entre 2022 et 2025 d’un chiffre d’affaires cumulé de 8 MMDH et d’un RNPG de 1 MMDH sur la même période. Un business plan qui était adossé, comme nous l’explique aujourd’hui Omar Lazraq, directeur général du groupe, à un nouveau business model et à une nouvelle stratégie.
Le titre ADI a gagné 159% en bourse depuis début 2022
Plus d’un an et demi plus tard, le groupe a démontré qu’il était en train de respecter cet engagement. Après la réalisation en 2022 d’un chiffre d’affaires de 1,6 MMDH, en croissance de 13%, et d’un résultat net de 174 millions de DH en progression de 46%, le groupe continue sur le même trend en 2023. À fin juin, son volume d’affaires a augmenté de 21% à 1 MMDH, pour un endettement net qui est passé à 2,1 MMDH.
"Nous sommes en train de respecter à la lettre notre business plan, et nous pouvons vous annoncer que nous sommes confiants par rapport aux objectifs de 2025. Nous allons respecter tous les engagements que nous avons pris vis-à-vis du marché", assure Omar Lazraq.
Ce retour à la croissance, fruit de la nouvelle stratégie, a non seulement donné des résultats sur le plan financier, mais a permis au groupe de retrouver la confiance du marché. Preuve par le cours boursier du titre qui a gagné depuis début 2022 plus de 159%, cotant à l’heure où ces lignes sont écrites à 95,89 dirhams. Et selon plusieurs analystes du marché, cette tendance à la hausse va se poursuivre, car malgré cette forte progression, le titre reste encore mal valorisé.
Comment ADI a-t-il pu réaliser cet exploit dans un marché de l’immobilier morose et dans une conjoncture pour le moins compliquée ?
Les paris gagnants d’Alliances
Selon Omar Lazraq, le changement de business model y a été pour beaucoup. Le groupe, réputé par le passé pour sa forte présence dans le segment du haut standing, notamment à Marrakech et Casablanca, a pris une nouvelle direction depuis 2022.
Premier pari fait : les lotissements. Au lieu de s’engager sur des projets de construction d’unités clés en main, ADI a misé sur ce segment moins gourmand en capital, et qui assure un retour rapide sur investissement. Un segment, nous dit Omar Lazraq, où le groupe a compris qu’il y avait une forte demande.
Deuxième pari : sortir de l’axe Casablanca-Rabat pour aller vers des villes moyennes en plein développement, où la demande est encore présente. L’essentiel des projets réalisés par ADI ces dernières années, ou des projets en cours de livraison ou de lancement, se trouvent à Kénitra, Béni Mellal, Tanger, Fnideq, Mdiq…
"Ces choix n’ont pas été faits par hasard, mais après plusieurs années de réflexion où nous nous sommes mis à l’écoute du marché pour essayer de répondre au mieux aux besoins des ménages. Nous sommes beaucoup plus orientés client qu’auparavant", explique le DG du groupe immobilier.
Autre chose à noter : ces nouveaux projets développés, ou en cours de lancement, de livraison ou de commercialisation sont réalisés sur du foncier qui appartient déjà au groupe, des terrains sécurisés et aménagés par le promoteur.
D'autre part, la diversification géographique ne s’est pas faite seulement au Maroc, mais aussi sur le continent. Au Cameroun par exemple, ADI, nous confie Omar Lazraq, a déjà livré 8 hôpitaux sur les 11 unités qu’il doit réaliser. "Ce sont des hôpitaux accompagnés de logements sociaux que nous avons réalisés de A à Z, de la phase de conception à la construction jusqu’à l’équipement".
ADI est présent aussi en Côte d’Ivoire, où il construit la Tour de l’Entente, un bâtiment de 24 étages qui abritera le siège de cinq Etats membres de la Cédéao.
Ces éléments réunis ont permis à ADI de continuer à produire, à vendre, à encaisser du cash, mais sans trop d’engagements en capitaux, et avec un retour rapide sur investissement.
Premières ébauches du business plan de l’après-2025
Omar Lazraq nous assure ainsi qu’avec l’ensemble des projets lancés, les objectifs du business plan 2022-2025 sont d’ores et déjà garantis. Ce qui lui fait dire qu’il pense, avec ses équipes, déjà au business plan de l’après-2025, dont il nous livre les premières ébauches.
"Nous allons continuer sur la même lignée. Bien entendu, on ne peut pas prévoir dès aujourd’hui des chiffres précis, car l’immobilier est un secteur en constante évolution. Mais notre plus grande force au sein du groupe, c’est notre capacité d’adaptation. Ce qu’on peut dire, en revanche, à propos de notre nouveau business plan, c’est que nous allons lancer, dès l’année prochaine, des projets à Casablanca et Marrakech dans le segment du moyen standing qui est un segment d’avenir. Comme à l’accoutumée, ces projets seront lancés sur du foncier déjà sécurisé", nous révèle Omar Lazraq, qui annonce ainsi le come-back du promoteur dans ses villes de prédilection.
L'autre come-back concernera le haut standing. "Nous investirons dès l’année prochaine dans le haut standing, avec un nouveau projet à Marrakech. Ce segment, nous ne l’avons jamais abandonné, mais en plus d’être capitalistique avec un fort risque commercial, la croissance y était très faible ces dernières années. Aujourd’hui, nous pensons que la demande va reprendre, notamment à Marrakech. Et ce qui nous rassure, c’est que notre projet sera lancé sur un site que nous avons aménagé nous-mêmes. On maîtrise donc bien les choses, on connaît la demande et on a déjà une idée sur le potentiel commercial du projet", explique Omar Lazraq.
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