Le Trésor est toujours à l'aise dans son financement à la fin du premier semestre

| Le 17/7/2023 à 15:27
Malgré une forte hausse du déficit par rapport à la même période l'an dernier, à 28 milliards de DH, les finances publiques se portent bien et le taux de réalisation est conforme aux attentes. Aucune pression n'est à prévoir sur le financement du Trésor, et une légère baisse des taux obligataires devrait se poursuivre dans les mois à venir.

La Trésorerie générale du Royaume a publié, le 12 juillet dernier, les charges et ressources du Trésor à fin juin 2023. Il en ressort que, pour la première fois de l’année, les dépenses progressent plus rapidement que les recettes sur 12 mois glissants. Le déficit budgétaire s’est également fortement creusé par rapport au premier trimestre 2022, passant de 14,3 milliards de DH à 27,9 MMDH.

Comment interpréter ces chiffres ? Pour une source du marché, ces chiffres sont, sans surprise, conformes aux attentes.

Une bonne tenue budgétaire qui se confirme à fin juin

Malgré l’accélération du déficit budgétaire à fin juin, par rapport à la même période l’an dernier, et le fait que les dépenses progressent désormais plus rapidement que les recettes, ces signes ne laissent en aucun cas présager une dégradation des finances publiques.

"Les dépenses ont augmenté plus fortement que les recettes, certes. Mais il faut garder en tête que cela est vraiment relatif. En montant, la progression par rapport à fin juin 2022 est similaire, de l’ordre de 8 ou 9 milliards. Le déficit va plutôt s’expliquer sur des décalages au niveau des postes investissements qui, en général, affichent des taux de réalisation assez bas jusqu’à la fin du mois d’août", nous confie notre interlocuteur du marché.

En effet, il faut garder en tête que selon la loi de finances 2023, le déficit devrait atteindre 70 MMDH à fin décembre, ce qui laisse un taux de réalisation de moins de 50% à la fin du premier semestre. "L’accélération de l’exécution budgétaire se fait au niveau des trois derniers mois. Ce qu’il faut regarder, c’est que 28 MMDH, ce n'est pas un chiffre surprenant. Le déficit sur toute l’année est attendu à 70 MMDH donc à fin juin, nous sommes dans les clous. C’est raisonnable car, sur les premiers mois de l’année, nous étions en retard par rapport à l’exécution avec des niveaux de déficit très faibles. En effet, les recettes augmentent plus fortement que les dépenses", explique notre source.

Idem par rapport aux financements extérieurs qui s’affichent à 26,7 MMDH contre un objectif de 60 MMDH à fin d’année. "Encore une fois, nous sommes dans les clous", poursuit notre expert du marché.

De fait, aucune pression sur le financement du Trésor ne devrait être ressentie sur le marché obligataire, et les taux devraient ainsi poursuivre leur légère décrue.

Une accalmie sur les taux est attendue dans les mois à venir

Étant donné les bonnes conditions de financement du Trésor et la sortie à l’international effectuée en début d’année, les pressions sur le financement du Trésor ne sont pas à envisager.

"La sortie à l’international a vraiment fait en sorte que le déficit soit principalement financé de manière extérieure, donc il n’y aura pas de pressions au niveau intérieur. Il y a toujours cette variable d’ajustement que sont les dépenses d’investissement, qui pourraient être ajustées pour rester sur les proportions ciblées en termes de déficit budgétaire", nous explique notre source.

In fine, sur les taux au niveau du marché obligataire, pas de pressions haussières à l’horizon étant donné la position confortable du Trésor. "Sur les taux, on a assisté depuis la fin du mois de mars à une réelle accalmie dans les taux obligataires. Cela s’explique principalement par la levée du Trésor à l’international et le fait qu’aujourd’hui, on a moins de pression sur les finances publiques et sur le financement intérieur de l’autre côté", poursuit-il.

Le Maroc a en effet obtenu la ligne de crédit modulable de 5 milliards de dollars, puis est sorti de la liste grise du GAFI, représentant ainsi une signature internationale plus rassurante et stable. Le Trésor a levé 2,5 milliards de dollars après un roadshow durant le mois de février 2023. "C’est cela qui explique que, depuis les trois derniers mois, on assiste à une accalmie sur le Trésor. Cela a été encore plus soutenu par la décision de la Banque centrale de maintenir inchangé son taux directeur. Tous ces éléments plaident pour une accalmie ou au moins une évolution stable à des niveaux similaires à ce que l’on a observé le dernier mois", conclut notre source.

Sur la partie courte de la courbe primaire, nous voyons d’ailleurs qu’à la dernière séance d’adjudication du mardi 11 juillet, une baisse de 0,02 point de pourcentage a été observée sur le monétaire à 26 semaines, passant de 3,10% à 3,08%. Une détente a également été observée sur les maturités 5 ans et 15 ans avec des retraits respectifs de 0,32 point et 0,25 point.

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