1er mai: l'allocution de Younes Sekkouri
Voici les principaux points de l'allocution de Younes Sekkouri, ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences à l’occasion du 1er mai.
1er mai: l'allocution de Younes Sekkouri
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Le 1 mai 2023 à 7h54
Modifié 2 mai 2023 à 7h49Voici les principaux points de l'allocution de Younes Sekkouri, ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences à l’occasion du 1er mai.
Dans la traditionnelle allocution du 1er mai, Younes Sekkouri ne pouvait échapper à l'exercice de l'inventaire. Il a donc présenté le bilan du gouvernement dans le domaine social ou en lien avec le dialogue social et l'emploi.
On sait que l'action du gouvernement actuel est placée sous le signe de l'Etat social. Certains éléments de son allocution sont donc déjà connus, d'autres ne le sont pas, ou alors d'une manière imprécise.
Les principaux points
Voici donc les principaux points de l'allocution de Younes Sekkouri, ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences à l’occasion du 1er mai, diffusée dimanche soir 30 avril 2023:
- Le gouvernement a lancé trois réformes fondamentales visant à améliorer les secteurs sociaux de la santé, de l'enseignement supérieur et de l'éducation nationale et de l'enseignement primaire;
- Le gouvernement a œuvré à l'amélioration des salaires et des conditions de travail au profit de larges catégories de fonctionnaires qui étaient lésés;
- Il a été procédé à la suppression de l’échelle 7 pour les assistants administratifs et techniques;
- Le quota de promotion dans ce grade a été porté à 36% dans la fonction publique, outre la création d'un congé de paternité rémunéré de 15 jours dans la fonction publique;
- Le gouvernement œuvrera à l'augmentation de 5% du salaire minimum dans les secteurs de l'industrie, du commerce et des professions libérales, tout comme dans l'agriculture. Ici, Sekkouri fait allusion à la suite de l'accord d'avril 2022 où il était question de 5% de hausse du SMIG en septembre 2022 et 5% en septembre 2023, à condition d'une adoption d'un projet de loi sur la grève et d'une réforme du code du travail. Mais ces deux points n'ont pas été réalisés. De sorte que la hausse du SMIG en septembre prochain n'est pas certaine. Il faudrait que ces deux engagements (loi sur la grève et code du travail) soient réalisés (voir nos révélations sur les conclusions du dialogue social d'avril 2023).
- Le gouvernement a résolu une problématique touchant plus de 80% des retraités qui étaient incapables de satisfaire le seuil de cotisation de 3.240 jours auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), et ce en ramenant ce seuil à 1.320 jours de cotisation;
- Quelque 57.884 litiges individuels ont été traités, 65.450 plaintes sur 129.383 ont été réglées (51%), et 4.930 salariés licenciés ont été réintégrés;
- Quelque 2,4 millions de travailleurs non salariés ont été inscrits à l’Assurance maladie obligatoire (AMO) durant les 18 derniers mois, outre 340.000 membres de leurs familles, soit un total de 2,74 millions de travailleurs et ayants droit;
- Il a été aussi procédé à l’inscription de 3,76 millions de bénéficiaires dans le cadre de l’AMO Tadamon;
- Il a été convenu de créer un comité de veille sociale composé de représentants du gouvernement et des partenaires sociaux pour élaborer une vision intégrée au sujet de l’amélioration du pouvoir d’achat de la classe ouvrière, dans la perspective de l’élaboration de la loi de Finances 2024;
- Le gouvernement a injecté cinq milliards de dirhams dans l’Office national de l'Electricité et de l'Eau Potable pour maintenir les prix de l’électricité au Maroc à leur niveaux actuels;
- Le gouvernement a subventionné le gaz butane à raison de plus de 22 milliards de dirhams.
En chiffres, les revalorisations et promotions dans les domaines de la santé et de l'enseignement
Le ministre a relevé qu'il a été convenu d'améliorer le statut des médecins avec la modification de la grille indiciaire des médecins, pharmaciens et dentistes en accordant aux personnels concernés l’indice 509, une mesure appliquée sur deux ans à raison de 50 % chaque année.
M. Sekkouri a ajouté que le rythme de promotion des infirmiers et des techniciens de santé sera accéléré, notant qu'un décret a été publié dans ce sens, et que les sommes dues aux personnes concernées seront payées dès que le ministère recevra les fonds financiers alloués pour la promotion.
Et d’ajouter que la valeur de l'indemnisation pour les risques professionnels au profit du personnel administratif et technique sera portée à 1.400 dirhams bruts par mois, précisant que cette augmentation est automatiquement décaissée depuis janvier 2023.
Par ailleurs, il a été question de renforcer la Fondation Hassan II pour la promotion des œuvres sociales au profit du personnel du secteur de la santé, a rappelé le ministre, notant qu’un nouveau cycle de dialogue social pour ce secteur a été lancé en mars pour examiner les points en suspens.
Au niveau du secteur de l'enseignement supérieur, M. Sekkouri a fait observer que l'accord lié à ce secteur concerne environ 18.000 bénéficiaires, expliquant qu'il s'agit d'une réforme qui se décline en trois grands axes, le premier ayant trait au renforcement des mécanismes de gouvernance et la motivation des enseignants-chercheurs à travers un nouveau système spécifique qui consacre le mérite et la compétence.
Il s’agit en second lieu de l’initiation d'un programme d'accélération du système d'enseignement supérieur, de recherche scientifique et d'innovation en lançant une réforme pédagogique globale dès la rentrée 2023-2024, en plus de l’ouverture de branches de formation compatibles avec les priorités des secteurs productifs et la spécificité des espaces territoriaux.
Dans le cadre de l’application de cet accord, a noté le ministre, le Département de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation, suivant une approche participative, a élaboré un nouveau statut du corps des enseignants-chercheurs, en reconnaissance des efforts continus déployés par cette catégorie de fonctionnaires de l'État pour former la jeunesse et préparer la relève, le tout dans un souci du ministère de renforcer l'attractivité du métier de professeur en intéressant les meilleurs chercheurs, que ce soit au niveau national ou international.
Le ministre a souligné que le nouveau statut comprend des exigences sans précédent qui concernent l'amélioration de la situation financière des professeurs-chercheurs et leur motivation pour faire plus dans divers domaines d'enseignement, d'encadrement et de recherche.
Dans ce contexte, M. Sekkouri a cité le relèvement du quota de promotion à 40% des professeurs-chercheurs remplissant les conditions requises, afin que ces derniers bénéficient de parcours professionnels attractifs qui stimulent le génie et la créativité dans divers domaines d'enseignement, de recherche et d’encadrement.
Il a indiqué qu'un nouveau grade sera créé pour le corps professoral de l'enseignement supérieur afin de renforcer l'attractivité du métier de professeur, motiver ses praticiens, et d’augmenter la rémunération statutaire accordée aux enseignants-chercheurs de 3.000 dirhams, à verser en 3 tranches à compter du 31 janvier 2023.
Le ministre a également fait état de l’ouverture sur les Marocains du monde en leur permettant de rejoindre, par un concours, l'enseignement supérieur, une mesure, a-t-il dit, qui vise à attirer des chercheurs de l'intérieur et de l'extérieur du Maroc et à investir dans l'expertise et l'expérience qu'ils ont accumulées tout au long de leur parcours professionnel.
M. Sekkouri a estimé que ce nouveau statut est un outil efficace pour renforcer les compétences du capital humain travaillant dans les universités marocaines et attirer des chercheurs de rang mondial capables de développer le système universitaire et l’harmoniser avec les normes et les meilleures pratiques internationales.
S'agissant de l'accord dans le secteur de l'éducation nationale et de l'enseignement primaire, le ministre a souligné qu'il concerne les principes encadrant le statut des fonctionnaires du secteur, notant qu’il s’agit de 9 principes de base visant à préserver les acquis et les cadres actuels, créer de nouveaux cadres, unifier le processus professionnel de tous les cadres et mettre en place une nouvelle ingénierie pédagogique qui assure l'intégration et l'harmonie, ainsi que l'égalité des chances des fonctionnaires et la promotion de leur situation professionnelle et sociale, tout en définissant le processus de mise en œuvre de l’accord et les engagements des parties prenantes.
Le responsable a indiqué que l'accord prévoit aussi une compensation financière pour motiver l'équipe pédagogique des établissements d'enseignement distingués à hauteur de 10.000 dirhams nets par an, ce qui équivaut à 833 dirhams nets par mois, ajoutant qu’un grade d'excellence sera créé au profit des cadres dont le parcours professionnel s’arrête au premier échelon de l’échelle 11, un grade qui entre en vigueur à partir du 1er janvier 2024. Exceptionnellement, ceux qui partiront à la retraite en 2023 seront promus au titre de la même année 2023.
Pour ce qui est de la rémunération complémentaire, M. Sekkouri a relevé que la tâche d'encadrement, de responsabilité, d'excellence et d'équité envers certaines catégories a été prise en compte dans le décaissement, ajoutant qu’elle sera accordée également aux inspecteurs de différentes spécialisations, aux cadres de l’administration pédagogique, aux enseignants agrégés, aux cadres d'orientation, aux cadres de planification pédagogique, aux cadres de gestion financière, assistants techniques et assistants administratifs.
Dans ce sillage, le ministre a indiqué que le coût financier total de la mise en œuvre de l'accord du 14 janvier 2023 pour les quatre prochaines années s'élève à environ 5 milliards de dirhams, en plus des dépenses supplémentaires pour chaque année, ce qui porterait le coût total à 6 milliards de dirhams.
Le ministre a ajouté que les cycles de dialogue social sectoriel se poursuivent entre le ministère et les syndicats de l'éducation qui ont signé le procès-verbal de l'accord du 14 janvier 2023, en vue de poursuivre la mise en œuvre de la feuille de route 2022-2026, notamment en ce qui concerne la valorisation des rôles des femmes et des hommes de l’enseignement, en améliorant leurs conditions professionnelles et sociales et en leur offrant des conditions appropriées, ainsi qu'à tous les personnels du secteur de l'éducation nationale.
D’autre part, il a fait savoir qu'une liste de maladies donnant droit à un congé de maladie de moyenne durée a été fixée, en plus de relever la valeur de l'indemnité familiale pour les quatrième, cinquième et sixième enfants à 100 dirhams par mois au profit des fonctionnaires, personnel militaire, employés de l'État, des municipalités et des institutions publiques.
Code du travail, droit de grève
Concernant la révision du Code du travail, le ministre a indiqué que “nous allons, ensemble, oeuvrer à lancer ce chantier”, notant que le Code du travail n'a pas été mis à jour depuis près de deux décennies.
Ce chantier législatif sera l'occasion de rapprocher les points de vue des représentants des travailleurs et des employeurs afin d'accompagner l'investissement nécessaire à la création et à la protection de l’emploi, a relevé M. Sekkouri.
Pour ce qui est de la loi organique définissant les conditions et les modalités d'exercice du droit de grève, le ministre a affirmé que “nous travaillons assidûment depuis un certain temps à son élaboration dans un cadre consensuel, responsable et conforme aux dispositions de la Constitution”.
Et de préciser que cette loi organique est à même d'établir une relation équilibrée ayant pour priorités la préservation des droits des travailleurs à exercer le droit de grève, sans porter atteinte aux droits légitimes à l'exercice de la liberté de travail et aux priorités de l'économie nationale, comme c'est le cas pour la plupart des pays du monde.
Observatoire, académie de formation
Le ministre a également assuré que le gouvernement a pris toutes les dispositions pour le lancement de l'Académie de formation dans le domaine du travail, de l'emploi et du climat social et de l'Observatoire national du dialogue social, deux organes qui découlent de la Charte nationale pour l'institutionnalisation du Dialogue Social.
Le responsable gouvernemental a évoqué également les personnes qui n’ont pas eu la chance de travailler ou celles à la recherche d'un emploi, étudient, se forment et s'efforcent afin d'intégrer le marché du travail, notant que "le gouvernement a créé un programme ambitieux intitulé Awrach, dont la première édition a bénéficié à plus de 100.000 citoyens et citoyennes, avec près de 60% des bénéficiaires vivant en milieu rural et 30% de femmes.
Pour poursuivre la mise en œuvre de ce programme, le gouvernement s'est efforcé, début 2023, à renforcer la deuxième édition du programme “Awrach” afin de donner à 150.000 bénéficiaires l’opportunité de découvrir pour la première fois le marché du travail et d’acquérir une expérience favorisant l’accès aux opportunités d'emploi disponibles.
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