Consultations au Conseil de sécurité sur le Sahara ce mercredi, le blocage politique persiste

ROUND UP. Une session de consultations sur la MINURSO, et donc la situation au Sahara, est prévue le mercredi 19 avril par le Conseil de sécurité de l'ONU. Permettra-t-elle de relancer le processus politique des tables rondes, bloqué par l'Algérie ? Retour sur un contexte politique de plus en plus tendu, de plus en plus bloqué, à la veille des consultations du Conseil de sécurité.

Consultations au Conseil de sécurité sur le Sahara ce mercredi, le blocage politique persiste

Le 18 avril 2023 à 17h22

Modifié 18 avril 2023 à 18h16

ROUND UP. Une session de consultations sur la MINURSO, et donc la situation au Sahara, est prévue le mercredi 19 avril par le Conseil de sécurité de l'ONU. Permettra-t-elle de relancer le processus politique des tables rondes, bloqué par l'Algérie ? Retour sur un contexte politique de plus en plus tendu, de plus en plus bloqué, à la veille des consultations du Conseil de sécurité.

Ce mercredi 19 avril, le Conseil de sécurité des Nations unies prévoit une session de “consultations” avec la MINURSO, en présence d’Alexander Ivanko, représentant spécial de l'ONU pour le Sahara et chef de la MINURSO, ainsi que l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura.

Ces consultations sont très attendues au regard du blocage que vit le processus politique censé mener vers une “solution durable, mutuellement acceptable et basée sur le compromis” ; il se retrouve en effet bloqué par l’Algérie qui rejette le processus des tables rondes pourtant considérées comme “sans autre alternative” par le Conseil de sécurité, et auxquelles elle avait déjà participé par le passé.

Et pour cause, seules les tables rondes ont permis par le passé d’avancer sur la voie tracée par le Conseil de sécurité. En effet, sous la houlette du précédent envoyé personnel Hörst Kohler, deux tables rondes ont été tenues à Genève, en décembre 2018 et en mars 2019. Elles ont vu la participation du Maroc, de l'Algérie, de la Mauritanie et du polisario. Mais ce processus, interrompu par la démission de Hörst Kohler, est désormais confronté au blocage par l’Algérie.

Derniers préparatifs : consultations bilatérales informelles

A noter que l'envoyé personnel au Sahara a convoqué, à New York, les représentants du Maroc, du polisario, de l'Algérie et de la Mauritanie, ainsi que les cinq pays membres du Groupe des amis du Sahara (France, Russie, Espagne, Royaume-Uni et Etats-Unis), pour des consultations bilatérales informelles avant son exposé bi-annuel prévu demain, mercredi 19 avril.

De Mistura a indiqué que le but visé par les consultations bilatérales informelles était de discuter des enseignements tirés du processus politique, d'approfondir l'examen des positions et de continuer à chercher des formules mutuellement acceptables pour faire avancer le processus politique.

Quelques mois auparavant, le 23 novembre 2022, le Roi Mohammed VI avait reçu le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. A cette occasion, la question du Sahara avait été abordée, notamment à la lumière de la résolution 2654 du Conseil de sécurité des Nations unies, adoptée un mois plus tôt, précisément le 27 octobre 2022.

Le Roi Mohammed VI avait alors “réaffirmé la position constante du Maroc pour le règlement de ce différend régional sur la base de l'initiative d'autonomie, dans le cadre de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du Royaume”, comme le rapporte un communiqué du cabinet royal, relayé par l’Agence MAP.

“Le Souverain a réitéré le soutien du Royaume aux efforts du secrétaire général et de son envoyé personnel, M. Staffan de Mistura, aux fins de la conduite du processus politique, ainsi qu'à la MINURSO pour l'observation du cessez-le-feu”, poursuit-on de même source.

Quelques jours seulement avant l’adoption de la résolution 2654 du Conseil de sécurité, celui-ci avait reçu le traditionnel rapport préliminaire (et factuel) du secrétaire général, concernant les principaux événements dans la région au cours de l'année écoulée. Ce rapport avait permis de mettre en lumière deux principaux éléments :

- l'affirmation publique, internationale, visible, du caractère bilatéral algéro-marocain et du rôle décisif joué par l'Algérie ;

- l'existence d'une dynamique internationale, notamment en Europe, en faveur du plan marocain d'autonomie.

C'est aussi ce que retient le Maroc dans sa lecture de cette résolution au sujet du Sahara et de la MINURSO, dont le mandat a été prolongé d'une année. Pour le Maroc, "l'adoption de cette résolution intervient dans un contexte marqué par les percées significatives réalisées, sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, dans le dossier au cours des dernières années”, comme le souligne le communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Elle est également considérée comme une résolution de confirmation qui réaffirme le cadre du processus politique, ses acteurs et sa finalité ; puisque dans le paragraphe préambulaire n° 4 de la résolution, le format des "tables rondes" est le seul cadre de discussion en vue de parvenir à une solution définitive au différend régional sur le Sahara marocain.

La résolution a mandaté également (dans son paragraphe opératif n° 3) l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU, de "faciliter" le processus politique en "bâtissant sur... le cadre instauré par l'ancien envoyé personnel", à savoir les deux "tables rondes" tenues en 2018 et en 2019.

Contexte politique sous davantage de tensions

Mais pour Staffan de Mistura, la tâche s’annonçait compliquée dès sa prise de fonction en octobre 2021, comme le rappelle le Security council report. L’envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies a été “confronté à des dynamiques régionales complexes”. “Deux mois seulement avant sa prise de fonction, l’Algérie a suspendu ses relations diplomatiques avec le Maroc”, rappelle-t-on de même source.

Quelques mois après sa prise de fonction, soit en mars 2022, “l’Espagne a changé sa position de longue date de ‘neutralité active’ sur le Sahara en déclarant qu’elle soutenait le plan d’autonomie du Maroc pour le territoire que l’Espagne a gouverné jusqu’en 1975”.

En juin de la même année, “l’Algérie a annoncé la suspension de son traité de coopération avec l’Espagne, en vigueur depuis 2002, en raison de la reconnaissance, par l’Espagne, du plan d’autonomie du Maroc”.

Ces derniers mois ont été marqués par la visite, au Maroc, le 5 janvier dernier, du haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell qui a souligné le soutien de l'UE au processus onusien sur le Sahara. Les 12 et 13 mars, il s'est rendu en Algérie où il a appelé à mettre un terme aux obstacles au commerce entre l'Algérie et l'Espagne.

Le 20 mars, le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a rencontré, à Washington, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita. Selon un communiqué de presse diffusé après la réunion, Blinken note que les Etats-Unis continuent de considérer le plan d'autonomie du Maroc comme sérieux, crédible et réaliste".

Au final, les consultations prévues de longue date pour ce mois d'avril auront bien lieu. Les membres du Conseil de sécurité, présidé ce mois-ci par la Russie, prendront connaissance des rapports qui leur seront faits. Et constateront la persistance du blocage. Des sources internationales non officielles n'excluent pas une déclaration de la présidence du Conseil. On le saura mercredi.

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