Sebta et Melilia, “un vestige du passé et un affront au Maroc” (ex-ministre espagnole)
Frémissements, voire dynamique maroco-espagnole, dans la foulée de la nouvelle position de Madrid sur la marocanité du Sahara.
Sebta et Melilia, “un vestige du passé et un affront au Maroc” (ex-ministre espagnole)
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Rédaction Medias24
Le 4 septembre 2022 à 12h45
Modifié 5 septembre 2022 à 15h18Frémissements, voire dynamique maroco-espagnole, dans la foulée de la nouvelle position de Madrid sur la marocanité du Sahara.
Coup double pour l'université Abdelmalek Saâdi de Tétouan, et aussi pour le Maroc, vendredi 2 et samedi 3 septembre 2022, à l'occasion du 1er forum sur les relations maroco-espagnoles organisé par le Centre marocain des études et de recherche en économie et développement, relevant de l’Université Abdelmalek Essaâdi de Tétouan, et qui s'est déroulé durant deux jours dans l'enceinte de l’Ecole normale supérieure de Tétouan.
L’ancien président socialiste du gouvernement espagnol (2004-2011), José Luis Rodríguez Zapatero, était l’invité de marque du forum et il a modéré la séance d'ouverture vendredi en fin de matinée. Il a exprimé un soutien ferme et sans équivoque à la nouvelle position du gouvernement espagnol sur le Sahara.
L'intervenante que l'on n'attendait pas fut María Antonia Trujillo Rincón. Comme Zapatero, elle est membre du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE). Ministre du Logement de 2004 à 2007, elle a marqué son temps ainsi que les mandats suivants. Elle est également juriste, constitutionnaliste. Au cours de son intervention qui portait sur les relations maroco-espagnoles, elle a particulièrement évoqué la question de Sebta, Melilia, les îles et rochers, jugeant cette situation anachronique,
Lors de cette intervention, faite le samedi 3 septembre, elle s'est présentée comme experte de droit constitutionnel, de droit européen, de géographie marocaine, "du nord au sud, y compris les trois régions sahariennes, comme amie et membre de la famille marocaine". A propos de Sebta, Melilia et des rochers, María Antonia Trujillo Rincón s'est exclamée : "Si l'Espagne a modifié sa position traditionnelle sur le Sahara, pourquoi ne ferait-elle pas de même sur ce sujet ?"
Après avoir analysé la question sur les plans historique et juridique, elle a rappelé de précédentes prises de position. "Les ambassadeurs Jaime de Piniés et Máximo Cajal ont établi une position concernant Ceuta et Melilia. L'historien anglais Charles Powell y a réfléchi dans ses livres historiques et le Parti communiste en 1987 a parlé de la rétrocession de Ceuta et Melilla", a rappelé l'ancienne ministre du gouvernement d'Estrémadure. Elle a préconisé de lancer une "carte de réflexion" ou de récupérer "l'esprit de Barajas" qui avait encadré la détente entre Franco et Hassan II à la fin des années 1960.
Estimant que la réponse doit être politique, María Antonia Trujillo Rincón a conclu son intervention sans ambages : "Je pense que les cas de Ceuta et Melilla - et les rochers et les petites îles - sont un affront à l'intégrité territoriale du Maroc. C'est un vestige du passé qui va à l'encontre de l'indépendance économique et politique du Maroc et des bonnes relations entre les deux pays. Le poids relatif des arguments historiques et juridiques s'estompe devant l'évolution des faits qui appellent une réponse politique et morale raisonnable et acceptable pour les deux pays, à travers un dialogue ouvert et honnête. Face aux effets néfastes des frontières malsaines, la réponse politique est le dialogue. La demande marocaine est pleinement justifiée, elle est inscrite dans son idéologie nationale et ne peut être abandonnée."
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