Procès El Fayek : réfractaires, des témoins sous sanctions
Le procès du parlementaire Rachid El Fayek se poursuivra le mardi 2 août à la chambre criminelle de Fès. Les juges ont ordonné d'amener un groupe de témoins ayant fait défaut, malgré les tentatives de convocation et les menaces de sanction.

Procès El Fayek : réfractaires, des témoins sous sanctions
Le procès du parlementaire Rachid El Fayek se poursuivra le mardi 2 août à la chambre criminelle de Fès. Les juges ont ordonné d'amener un groupe de témoins ayant fait défaut, malgré les tentatives de convocation et les menaces de sanction.
La chambre criminelle près la cour d’appel de Fès a renvoyé au mardi 2 août le procès du parlementaire Rachid El Fayek, impliqué aux côtés de 15 autres accusés dans l’affaire de la « mafia immobilière » de la commune d’Oulad Tayeb.
La décision du report a eu lieu à l’issue d’une audience tenue ce mardi 26 juillet. La prochaine audience sera consacrée à « l’audition du reste des témoins », rapporte une source proche du dossier.
L’affaire compte au moins 45 témoins, selon les données publiées sur le site Mahakim.ma. Convoqués de nombreuses fois par la cour, beaucoup ont fait défaut malgré la menace de sanction, les juges ayant annoncé une amende de 2.000 DH pour les cas de non-comparution.
La chambre criminelle (crimes financiers) a de nouveau ordonné d’amener (par la force publique) les témoins pour être entendus lors de la prochaine audience, la huitième de ce procès ouvert en avril 2022. Les témoignages seront suivis par l’étape fatidique des plaidoiries.
L’affaire a été révélée avec l’arrestation en mars dernier de Rachid El Fayek, député RNI. Démarrée en 2019, l’enquête judiciaire présente l’intéressé comme la « la tête pensante » d’une organisation criminelle impliquant également des membres de sa famille, dont son frère. Les faits portent sur des cas de « spoliation immobilière » visant précisément des terres collectives (Soulalyates) situées dans la localité d’Oulad Tayeb, dont El Fayek préside aussi le conseil communal.
Dans la longue liste des accusations, on retrouve l’« escroquerie », « la concussion », « la corruption », le « détournement et dissipation de deniers publics ». Mais aussi « la disqualification de concurrents par des manœuvres fallacieuses », le « faux dans des documents publics et privés », « l’obtention d’écrits et documents contenant des obligations moyennant la violence, la contrainte et le trafic d’influence ». Les accusés sont également jugés pour avoir construit « sans autorisation, un groupement résidentiel sur un terrain appartenant aux communautés soulalyates ».
Pour l’heure, les juges ont rejeté toutes les demandes de liberté provisoire réclamées par la défense d’El Fayek, qui invoque la « santé fragile » de son client.