Les ambitions de Kifal Auto après le rachat par Autochek

B.B | Le 19/5/2022 à 17:09
Le rachat de la startup marocaine Kifal Auto par le nigérian Autochek marque le premier exit de 212Founders. Le CEO de Kifal, Nizar Abdallaoui Maane nous explique les changements stratégiques et la complémentarité que ce rachat amènera au sein de la structure marocaine, et nous éclaire sur les motivations de son acquéreur.

Le 19 mai, la startup nigériane Autochek, qui a pour but de rendre l’achat de voiture plus accessible et plus abordable en Afrique, a annoncé avoir racheté la startup marocaine Kifal Auto, opérant également dans le secteur automobile, pour assurer son expansion en Afrique du Nord.

La nouvelle n’est pas passée inaperçue dans le monde des startups marocaines. En effet, ce rachat marque le premier exit de « 212Founders ».

Kifal Auto est une plateforme d’intermédiation dans l’achat et la vente de véhicules d’occasion, faisant l’expertise, la cotation et le règlement des procédures administratives. Elle a été fondée en 2019 et avait intégré la première cohorte du programme d’accélération « 212Founders » la même année, avant de bénéficier d’un financement début 2020 pour développer ses activités.

Après 3 ans d’existence, la jeune entreprise s’est fait racheter. Une opération qui n’était pas prévue, ni par le management de Kifal, ni par ses actionnaires. « Aucun de nous n’avait l’intention de céder Kifal aussi tôt » nous confie le cofondateur de la startup marocaine, Nizar Abdallaoui Maane. Mais avec une vision commune sur l’évolution de l’industrie des véhicules d’occasion et une nécessité d’être robuste d'un point de vue capitalistique dans ce domaine d’activité, « cela faisait beaucoup de sens de continuer l’aventure avec un autre acteur. Le fait est qu’à deux, on va plus loin et plus vite » explique le cofondateur de Kifal.

Quid de l’avenir de ses activités et que sait-on de son acquéreur ?

Autochek, un acteur d’intermédiation et de financement

Autochek est une startup nigériane déjà présente sur différents marchés Ouest africains et Est africains (Nigeria, Ghana, Côte d’Ivoire, Kenya, et Ouganda). Mais quel est son business model ?  « Le cœur de métier de Kifal Auto est l’intermédiation CtoC. Concernant Autochek, leur marketplace fait de l’intermédiation en CtoB, c’est-à-dire qu’ils mettent en relation des vendeurs avec un réseau de garagistes partenaires. Puis ils mettent par la suite ces garagistes partenaires en relation avec des acheteurs potentiels », nous répond Nizar Abdallaoui Maane.

L’autre atout d’Autochek est également la facilitation de l’accès au financement. « Ils ont principalement construit leur proposition de valeur autour du financement. 90% des véhicules vendus par l’entreprise le sont avec une solution de financement. Ces offres sont opérées par 70 partenaires financiers, dont un détenu par Autochek » précise-t-il.

Cet atout permet à la startup nigériane de vendre un véhicule avec une offre clé en main, dont la mensualité du client comprend l’assurance, la maintenance et la garantie sur ses ventes en BtoC.

Des synergies sont donc attendues de cette opération. L’objectif sera pour Kifal de bénéficier de l’expertise du groupe sur le secteur automobile d’occasion. « Il faut rappeler que l’équipe fondatrice d’Autochek avait déjà créé et vendu par le passé Cars45 qui était un revendeur important de véhicule d’occasion en Afrique. C’est une équipe qui dispose d’une très grande expérience sur le marché automobile et dont nous allons en bénéficier ici » explique le cofondateur de Kifal Auto.

Une expansion nord africaine qui se renforcera davantage

La motivation principale du rachat se situe dans la stratégie d’expansion géographique d’Autochek en Afrique du nord. « C’est un point d’entrée dans un nouveau pays et une nouvelle région. Mais ils reprennent aussi une équipe qui est formée et rodée sur le secteur du marché automobile d’occasion, une marque et une technologie qui peut être customisée et redéployée dans d’autres pays » explique Nizar Abdallaoui Maane.

La société nigériane s’offre donc particulièrement un premier pied en Afrique du Nord. D’ailleurs, elle ne compte pas s’arrêter là. Sans dévoiler les marchés cibles, le cofondateur de Kifal nous confie que « la stratégie est claire et le lancement dans de nouveaux pays se fera dans les prochains mois, avant la fin de cette année ».

Pour ce qui est des activités marocaines, la marque ‘Kifal’ restera ce qu’elle est, elle ne prendra pas le nom d’Autochek.

Quant aux offres, ce qui existe déjà restera. « La partie intermédiation, garantie et le reste de ce qui existe actuellement, continuera d’exister. Il y a néanmoins d’autres produits qui vont arriver, notamment à partir de septembre, concernant la possibilité de racheter immédiatement le véhicule. En clair, nous donnons au client la possibilité de vendre son véhicule et être payé le jour même après visite d’expert. Kifal ou un de nos partenaires professionnels rachètent directement au particulier » explique Nizar Abdallaoui Maane. In fine, c’est une offre CtoB, alignée avec ce que fait l’opérateur nigérian.

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