L’année 2022 s’annonce prometteuse pour le secteur du recrutement

L’année s’annonce prometteuse, en particulier pour les cadres. Les postes à pourvoir tendent notamment à répondre à de nouveaux besoins, notamment dans le domaine de la transformation digitale.

L’année 2022 s’annonce prometteuse pour le secteur du recrutement

Le 1 mars 2022 à 10h26

Modifié 1 mars 2022 à 10h27

L’année s’annonce prometteuse, en particulier pour les cadres. Les postes à pourvoir tendent notamment à répondre à de nouveaux besoins, notamment dans le domaine de la transformation digitale.

Le secteur du recrutement reprend des couleurs. C’est ce que s’accordent à dire la majorité des cabinets de recrutement sondés par Médias24. Les entreprises reprennent donc confiance et s’activent pour honorer leurs engagements, notamment les objectifs en termes de chiffre d’affaires.

Un niveau d’activité supérieur aux deux années précédentes

"L’année 2022 démarre très fort. On peut même dire que nous avons un niveau d’activité supérieur à celui de 2019", l’année qui a précédé la crise engendrée par la pandémie de Covid-19, confie Romain Ferrier, directeur du cabinet H&F Associates.

"Cette reprise s’explique par deux facteurs principaux, selon lui. Le premier est lié au rattrapage des années précédentes. Les années 2020 et 2021 ont été plutôt moroses en termes de recrutement. Il y a donc un rattrapage du retard engendré par la crise."

Le second facteur a trait à la dynamique économique actuellement constatée au Maroc. "Les entreprises sont plutôt confiantes et ont besoin de développer leur recrutement en synchronisation avec leurs stratégies", explique Romain Ferrier.

Un constat confirmé par Amina Ghazi, directrice de recrutement au sein du cabinet ORH Assessment, filiale du groupe LMS Organisation & Ressources humaines. "Nous avons un début d’année prometteur sur le front du recrutement contrairement à 2021 et 2020", souligne-t-elle.

"Nous avons énormément d’ouvertures de postes de cadres et de cadres dirigeants. Le marché connaît une bonne dynamique depuis le mois de janvier 2022. Au cours des deux années précédentes, les entreprises ont été frileuses à recruter et à renforcer leurs équipes parce qu’elles manquaient de visibilité sur ce qui allait se passer après la crise sanitaire."

Et d’ajouter : "Les budgets de recrutement en 2021 étaient très serrés. Cette année là, les principaux objectifs de tous les employeurs, multinationales, TPE ou PME, étaient de stabiliser les ressources pour avoir les moyens de payer les salariés avant de penser au renforcement de leurs équipes."

"Ainsi, tous les recrutements qui n’ont pas pu se faire en 2021 ont été budgétisés pour 2022. On constate donc une croissance assez importante par rapport à l’année passée", nous fait savoir Amina Ghazi. Elle précise que ce constat concerne les sociétés qui passent par des cabinets de recrutement. "De nombreuses entreprises ont recours au recrutement par leurs propres moyens", souligne-t-elle.

Les cadres mieux lotis

Pour Ali Serhani, consultant et directeur associé au sein du cabinet de recrutement Gesper Services, "le marché de recrutement actuellement, c’est du "wait and see". Tout le monde est dans l’expectative. Les recruteurs se posent beaucoup de questions et attendent de voir comment l’ouverture des frontières et la vague Omicron, en phase descendante, vont faire évoluer les choses."

Cependant, ajoute Ali Serhani, "les postes de cadres supérieurs enregistrent une certaine reprise, notamment en ce qui concerne de près ou de loin le secteur commercial. Les postes de directeurs commerciaux et de responsables développement ne connaissent pas la crise".

Un constat confirmé par Abdelaziz Bennis, directeur général du cabinet IBB Executive Search, spécialisé dans le recrutement de cadres dirigeants. Dans ce secteur, "on ne s’est jamais arrêté en réalité", observe-t-il. "Les recrutements se poursuivent sur la même tendance qu’avant la crise du Covid-19."

En revanche, le recrutement caractérisé par le middle management, où il est question de recrutement de masse, connaît pour sa part un fort ralentissement, nous confie une autre source du secteur. "Des recrutements sont annulés, des postes supprimés. Il n’y a plus autant de besoins qu’auparavant." D’après notre source, dans certains secteurs comme le marketing, la communication ou l’événementiel, "les recrutements sont à l’arrêt".

Cela peut s’expliquer, selon Romain Ferrier, par le fait que "très peu de sociétés font appel aux cabinets de recrutement. Au Maroc, très peu de grandes structures opèrent dans ce secteur. Il s’agit davantage de petites structures qui n’ont pas les moyens de faire appel aux cabinets de recrutement".

Nouveaux besoins ou postes de remplacement ?

Sur ce point, les avis sont mitigés. Romain Ferrier estime qu’il s’agit plutôt de nouveaux postes à pourvoir. "Nous avons actuellement peu de propositions pour des remplacements. En revanche, nous avons beaucoup plus de recrutements à pourvoir qui soient des ouvertures de postes".

Même son de cloche chez IBB Executive Search. "Les besoins se sont renforcés dans les entreprises en raison de l’émergence de nouveaux besoins. Il s’agit de profils destinés soit à la gestion de la crise, parce qu’on y est encore, soit à l’accompagnement des nouveaux virages stratégiques des sociétés", explique Abdelaziz Bennis. Ce dernier fait état "de repositionnements stratégiques au niveau des sociétés, de nouvelles visions et donc de nouvelles organisations. Dans certains cas, les équipes n’étaient pas appropriées ; les entreprises ont donc dû les renforcer".

"C’est un mix des deux, estime de son côté Amina Ghazi. Des postes pour répondre aux nouveaux besoins des sociétés et d’autres de remplacement."

Et de préciser : "Ce sont des postes de remplacement lorsqu’il s’agit de départs et de démissions, mais de nouveaux postes ont également été créés, touchant notamment à la transformation digitale, qui n’existaient pas auparavant dans certains secteurs. Avec la crise du Covid-19, énormément de postes de direction et de cadres spécialisés dans la transformation digitale ont été ouverts, qui n’existaient pas durant les deux années précédentes."

Quid des secteurs qui recrutent le plus ?

Les secteurs changent d’un cabinet à un autre. D’après Abdelaziz Bennis, "tous les secteurs recrutent sauf ceux qui ont été lourdement touchés par la crise, tels que le tourisme".

"On peut toutefois noter un petit ralentissement dans le traitement des dossiers, dû simplement à la situation sanitaire. Le rythme ralenti dès qu’il y a une nouvelle vague de contaminations, mais reprend dès que la situation épidémiologique s’améliore", ajoute-t-il.

Par ailleurs, chez le cabinet H&F Associates, "le secteur des start-ups commence à être très important", observe son directeur Romain Ferrier. "Le secteur de la construction connaît également une forte demande depuis le début de l’année", précise-t-il, ajoutant que son cabinet "a également été sollicité par le monde du conseil et des banques. Ce sont les principaux axes de recrutement qui ressortent de notre carnet de commandes".

Chez ORH, ce sont plutôt "le secteur de l’industrie, le secteur pharmaceutique ainsi que les services, notamment les services informatiques. Ce dernier est celui qui recrute le plus depuis quelque temps, notamment durant la crise du Covid-19", souligne la chargée de recrutement du cabinet.

Quelle visibilité pour le reste de l’année ?

Sur ce point aussi, les avis divergent. Romain Ferrier, optimiste, espère que l’année se poursuivra comme elle a débuté dans son cabinet.

Amina Ghazi estime pour sa part que "le premier semestre de l’année 2022 s’annonce prometteur. Durant les six premiers mois, le marché de l’emploi sera dynamique, beaucoup plus agile qu’en 2021, et connaîtra une bonne croissance. On peut avoir une certaine visibilité jusqu’à juin 2022, mais pas au-delà. Pour le reste de l’année, tout dépendra de la conjoncture".

Ali Serhani nous confie pour sa part "qu’il n’y aura une éclaircie qu’à partir du second trimestre de 2022. Nous dépendons du marché international. Les multinationales qui recrutent sont en train de revoir leurs stratégies. Il n’y aura donc un horizon qu’à partir du deuxième trimestre de l’année en cours", conclut-il.

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