En 2021, l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) a déployé une enveloppe d’investissement dépassant les 9 MMDH dans le développement des capacités de production, de transport et de distribution. Objectif : satisfaire la croissance continue de la demande du Maroc en électricité et en eau potable, ainsi qu’en matière d’assainissement liquide.

Dans un communiqué publié ce lundi 28 février, l’ONEE détaille les principaux projets développés dans ses différents domaines d’intervention.

4,7 MMDH investis dans l’énergie électrique

Concernant l’activité relative à l’énergie électrique, les investissements réalisés en 2021 ont atteint un montant d’environ 4,7 MMDH, et ce, "en dépit des différentes contraintes rencontrées, notamment celles liées aux effets de la pandémie", explique l’ONEE.

La puissance installée de production d’énergie a atteint 10.968 MW à fin décembre 2021, contre 10.627 MW à fin 2020, à la suite de la mise en service de ces deux nouvelles installations :

- les centrales solaires photovoltaïques de Zagora et de Missour (80 MW) dans le cadre du projet du complexe solaire photovoltaïque de Tafilalet (120 MW) ;

- le parc éolien Oualidia dans le cadre de la loi 13-09 (36 MW).

S’agissant de l’activité du transport de l’énergie électrique, les nouvelles réalisations ont permis d’étendre et de renforcer le réseau national par la mise en service de 836 km de lignes THT et HT, pour atteindre une longueur totale avoisinant les 28.350 km à fin 2021.

L’ONEE explique que "ces réalisations ont été nécessaires pour accompagner la reprise de la demande en électricité au cours de l’année 2021, qui a enregistré une augmentation de 5,6% par rapport à l’année 2020".

La demande a dépassé la barre des 40 TWh après la régression qui a marqué l’année 2020, en raison des effets de la pandémie. De même, la pointe du jour s’est établie à 6.710 MW contre 6.440 MW en 2020, soit une hausse de 4,2% (+270 MW). "A souligner que ce pic de l’appel d’énergie a été totalement satisfait dans les meilleures conditions de sécurité", indique l’ONEE.

La production éolienne devient la deuxième source d’énergie

La contribution des énergies renouvelables dans la satisfaction de la demande devient de plus en plus importante, avec une part de 4,5% pour la production solaire (hausse de 20% par rapport à 2020) et de 12,4% pour la production éolienne (hausse de 11% par rapport à 2020).

La part de la production éolienne dépasse désormais la part de la production en gaz naturel (8,5%), devenant ainsi la deuxième plus importante source de production du pays.

L’ONEE indique, par ailleurs, que la production électrique répondant à la charge de base (baseload) est assurée par les centrales à charbon, utilisées pour garantir la sécurité du système électrique. "Ces centrales, qui contribuent à hauteur de 68,5% de la production nationale, permettent de faire face à la variabilité de la production hydroélectrique et à la baisse de la production à base de gaz naturel, et ce, en attendant la mise en service des projets en énergie renouvelable planifiés ou en cours de réalisation."

En ce qui concerne les échanges extérieurs, le volume des exportations en 2021 a atteint 851 GWh, correspondant à 2% de la production nationale, soit l’équivalent de la production hydroélectrique du pays (hors station de transfert d’énergie par pompage). Ces échanges ont permis de réaliser des recettes en devise de plus de 565 MDH, enregistrant ainsi une hausse de près de 700% par rapport à l’année 2020. Quant au volume des importations, il s’est établi à 688 GWh, soit une baisse de 20% par rapport à l’année 2020.

4,4 MMDH investis dans l’activité eau potable et assainissement liquide

En ce qui concerne l’activité eau potable et assainissement liquide, une enveloppe d’environ 4,4 MMDH a été investie. L’objectif est de renforcer et de sécuriser l’alimentation de la population en eau potable en milieux urbain et rural, et de développer l’assainissement liquide.

L’Office a équipé, en 2021, un débit supplémentaire de 1,1 m3/s, ce qui a porté le débit équipé global à 78,6 m3/s, afin de répondre à la demande croissante en eau potable.

La production globale de l’Office s’est ainsi établie à environ 1,3 milliard de m3. Le débit équipé par l’ONEE représente plus de 94% de la capacité de production nationale.

Le linéaire total des conduites de production d’eau potable a atteint 14.100 km, dont 430 km posés en 2021. Quant au réseau de distribution, son linéaire global avoisine 63.000 km. Le nombre des clients de l’Office a atteint environ 2,5 millions d’abonnés.

Dans le milieu rural, le taux d’accès à l’eau potable est passé de 97,8% à fin 2020 à 98,2% à fin 2021, contribuant ainsi à l’amélioration de la qualité de vie de la population rurale.

En matière d’assainissement liquide, l’Office a réalisé 11 stations d’épuration (dont 4 extensions) et procédé à la pose de 260 km de réseau d’assainissement. Ainsi, l’ONEE dispose à fin 2021 de 126 stations d’épuration d’une capacité globale de 471.400 m3/j, soit une capacité additionnelle installée, en 2021, de l’ordre de 17.000 m3/j.

En outre, l’Office intervient pour la gestion de ce service au niveau de 150 villes et centres, en faveur d’une population de l’ordre de 6 millions d’habitants.

Plusieurs projets structurants en cours

L’Office fait également le point sur plusieurs projets structurants. Il cite :

- La réalisation de la nouvelle station de traitement pour renforcer l’alimentation en eau potable de la ville de Taroudant, à partir du barrage Aoulouz avec une capacité de 17.280 m3/j.

- L’achèvement des travaux d’extension de la station de traitement pour renforcer l’approvisionnement en eau potable de la ville de El Kelâa des Sraghna, avec un débit supplémentaire de 5.184 m3/j.

- Le renforcement de l’alimentation en eau potable de Tanger à partir du barrage Kharroub, par la pose de 23 km de conduites d’eau brute.

- Le démarrage des essais de mise en exploitation progressive de la nouvelle station de dessalement mutualisée. Elle est destinée à l’alimentation en eau potable du Grand Agadir avec une capacité de démarrage de 50.000 m3/j pour atteindre, à la réception définitive, un débit de 150.000 m3/j.

- Les travaux de la nouvelle station de dessalement de la ville de Laâyoune pour une capacité de 26.000 m3/j sont achevés. Le démarrage des essais de mise en service est prévu début 2022.

- Le renforcement de l’alimentation en eau potable de la ville de Targuist et des centres avoisinants à partir des installations de production d’Al Hoceima, par la pose de 50 km de conduites.

- L’achèvement des travaux d’extension et de transformation des stations d’épuration existantes de Taourirt et de Berkane, avec une capacité d’épuration supplémentaire de 10.300 m3/j.

- La mise en place de la feuille de route de transformation digitale de la Branche eau, dans le cadre d’un financement de la Banque mondiale, dont la mise en œuvre progressive sera opérée à partir de 2022.