La décharge de Médiouna, un des plus grands défis du nouveau Conseil communal de Casablanca

Le nouveau Conseil de la ville de Casablanca a hérité de plusieurs dossiers sensibles du précédent bureau. L’un des plus importants est celui de la décharge de Médiouna, bloqué, depuis plus d’une dizaine d’années. Où en est le projet d’ouverture de la nouvelle décharge contrôlée ? Round Up.

La décharge de Médiouna, un des plus grands défis du nouveau Conseil communal de Casablanca

Le 11 octobre 2021 à 21h21

Modifié 12 octobre 2021 à 17h44

Le nouveau Conseil de la ville de Casablanca a hérité de plusieurs dossiers sensibles du précédent bureau. L’un des plus importants est celui de la décharge de Médiouna, bloqué, depuis plus d’une dizaine d’années. Où en est le projet d’ouverture de la nouvelle décharge contrôlée ? Round Up.

La décharge de Médiouna est l’un des points noirs dont souffrent les Casablancais, depuis plus de 11 ans. Durant cette période, deux bureaux communaux, présidés par Mohammed Sajid (2003-2015) et Abdelaziz El Omari (2016-2021), se sont succédé, sans pouvoir y mettre fin pour différentes raisons.

La nouvelle décharge prête à l’exploitation ?

La dernière en date est le refus du président de la commune d’El Mejjattia Ouled Taleb, qui abrite le nouveau site contrôlé, de délivrer le certificat de conformité pour son exploitation.

Dans un article précédent, l’ancien conseil communal nous avait confié que la nouvelle décharge est prête à être ouverte et qu'il ne manquait que ce certificat, pour pouvoir fermer la décharge sauvage.

Les aménagements qu’il fallait mettre en place, sur la base du plan autorisé par la ville, ont été réalisés et l’architecte désigné pour la réalisation du projet a livré, en janvier 2021, un certificat de conformité d’achèvement des travaux au président de la commune d’El Mejjatia.

La même source nous avait confié qu’une commission, composée de membres de la commune d’El Mejjatia et de la préfecture de Médiouna, réunie après la réalisation de la nouvelle décharge, a également validé les travaux et confirmé leur conformité au plan initial, approuvé par la ville.

Pour ce qui est de l’exploitation de la nouvelle décharge, le marché a été attribué en novembre 2020 à la société marocaine SOS NDD, pour un peu plus de 45 millions de DH. Cette même société est celle qui gère actuellement la décharge sauvage.

Le blocage persiste, en attente de nouvelles solutions

Joint par nos soins, Ahmed Khanoune, vice-président provincial de Médiouna, nous confie que "le blocage persiste toujours".

Le président d’El Mejjatia, l’istiqlalien Amine Hachem, réélu pour un nouveau mandat à la tête de la commune, à l’issue des dernières élections communales, n’a toujours pas délivré le certificat de conformité au Conseil de la ville de Casablanca.

M. Khanoune estime que pour mettre fin à ce dossier, tout doit être refait, à commencer par la nouvelle décharge elle-même. "Le nouveau site doit être déplacé de Médiouna. On n’en veut plus dans notre province. Avec la croissance démographique que connait Casablanca, la décharge actuelle (sauvage, NDLR) et celle nouvellement construite, se trouvent au milieu de la ville. Elles sont entourées de grands projets, tels que la ville verte. Leurs habitants sont, de plus en plus, nombreux à s’en plaindre."

En effet, des odeurs nauséabondes, qui s'accentuent durant l'été et suite aux départs de feu, se dégagent du site sauvage, qui accueille environ 4.000 tonnes de déchets par jour.

"Il faut donc déplacer la nouvelle décharge, dans un endroit éloigné et l’idéal serait d’en construire deux ou trois, au lieu d’une seule décharge, accueillant tous les déchets de la ville. Le nouveau cahier des charges exige la mise en place du recyclage et du tri, chose impossible avec une seule décharge pour une aussi grande ville, qui doit rester ouverte 24h/24h".

Le second point important évoqué par notre interlocuteur, est relatif au nouvel exploitant lui-même, à savoir SOS NDD. "Cette société est celle qui gère la décharge actuelle (sauvage, NDLR). Si vous venez sur place, vous remarquerez que son travail ne respecte pas le cahier des charges. Le lixiviat coule sur les routes avoisinantes, notamment la route régionale 3014 et celle qui mène vers la ville verte de Bouskoura. Si elle ne gère pas correctement la décharge actuelle, comment va-t-elle exploiter la nouvelle ?".

"A mon avis, il faudrait relancer un nouveau marché d’exploitation et choisir deux ou trois grandes sociétés de renom, ayant fait leurs preuves dans le domaine, pour gérer les nouvelles décharges qui devront être construites. Lorsqu’il y a de la concurrence, les résultats sont meilleurs".

En effet, les habitants dénoncent régulièrement le débordement du lixiviat aux alentours de la décharge sauvage. Ce liquide s'infiltre également dans les terres agricoles et les plantations voisines et pollue la nappe phréatique. Ajoutés aux odeurs nauséabondes et aux insectes, ces facteurs impactent lourdement la qualité de vie des riverains, dont une grande partie sont atteints de maladies chroniques.

"La province de Médiouna ressemble à un dépotoir à ciel ouvert", regrette-t-il.

SOS NDD: "La gestion du lixiviat ne relève pas de nos attributions"

Jointe par Médias24, une source à SOS NDD nous fait savoir pour sa part que "la gestion du lixiviat ne fait partie d'aucun de nos contrats d'exploitation. Ni celui relatif à la gestion de la décharge sauvage, ni celui du site contrôlé", ajoutant que "rien que le traitement du lixiviat vaut le double du coût d'exploitation de la décharge. On ne peut donc pas assurer une tâche pour laquelle nous n'avons pas les financements".

"Le lixiviat qui déborde de la décharge actuelle n'est autre qu'une conséquence d'une ancienne gestion catastrophique. C'est un liquide stocké, qui finira par sortir". Notons que SOS NDD gère provisoirement la décharge sauvage depuis le départ d'Ecomed en 2018.

Et d'ajouter: "contrairement à ce qui se dit, nous avons fait de notre mieux pour rallonger la durée de vie de la décharge sauvage, qui doit absolument être fermée dans les plus brefs délais. Avec les pluies qui arrivent, on risque de frôler la catastrophe. Nous avons d'ailleurs fait un courrier dans ce sens à la ville il y a une dizaine de jours, l'appelant à accélérer les choses et ouvrir la décharge contrôlée le plus vite possible".

"Pour ce qui est des fumées, il n'y en a plus depuis plusieurs mois", assure notre interlocuteur.

L’optimisme est de mise avec le nouveau conseil de la commune de Casablanca

L’istiqlalien Khanoune se dit toutefois optimiste, quant au nouveau bureau communal de Casablanca. "Un bureau diversifié, composé de plusieurs partis (majoritairement le RNI, le PAM et l’Istiqlal, ndlr), qui pourra peut-être mettre fin à ce dossier. Nous allons voir comment les choses vont se dérouler."

En effet, le changement du bureau communal pourrait débloquer les choses. Si la nouvelle maire se maintient à la tête de la métropole et si elle arrive à régler ce dossier si important et litigieux, durant son mandat, elle aura accompli un exploit.

La mise en service de la nouvelle décharge, ou de deux ou trois nouveaux sites aux normes internationales, permettra de mettre fin aux souffrances des habitants de la région, mais aussi du Grand Casablanca, de manière générale.

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