Les croissances des crédits à l'économie et du PNB ralentissent au premier semestre (AGR)
Dans une note diffusée le 6 septembre, Attijari Global Research dresse les performances trimestrielles des sociétés cotées au second trimestre.
La société de recherche note que la cote a bénéficié d’un effet de base favorable au second trimestre avec une croissance de 13,5% des revenus par rapport au second trimestre 2020. Rapporté au semestre, l’évolution des revenus par rapport à l’année précédente est de 7,3% à 128 milliards de dirhams.
Certains secteurs, fortement touchés l’an dernier ont bien rebondis depuis le début de l’année comme l’Automobile (+89%), le BTP (+32%) ou encore le Ciment (+22%). Mais quid du secteur bancaire ? Ce dernier compte pour plus de 30% de la capitalisation totale de la place boursière casablancaise.
Ralentissement notable de l’octroi des crédits
Sur les six premiers mois de l’année, une décélération forte de l’octroi des crédits a été observé. Au premier semestre, la progression de l’octroi des crédits s’est affiché à 3,7% contre respectivement 5,1% et 5,6% aux premiers semestre de l’année 2019 et 2020. AGR montre d’ailleurs que sur la dernière décennie, le rythme de progression de l’octroi des crédits était en moyenne de 5%.
Néanmoins, la décélération observée cette année n’est pas une surprise. Pour AGR, après une forte mobilisation des banques en 2020 pour le soutien aux entreprises, l’année 2021 marque une surveillance des créances douteuses. « En effet, après avoir déployé un effort considérable en 2020 pour soutenir l’économie marocaine face au choc inédit du Covid-19, les banques seraient à priori plus regardantes à l’égard de la qualité de leurs créances » explique la société de recherche.
Dans le détail, sur la période, les crédits de trésorerie ont affiché une croissance de 9,9% contre 10,8% au même semestre l’an dernier. « Cette tendance s’expliquerait par les besoins en fond de roulement grandissants des entreprises dans un contexte de reprise de leurs activités » explique AGR. Précisons que ces crédits pèse pour 23% des crédits distribués lors du premier semestre 2021.
Les crédits à l’habitat ont connu une forte progression de 7,1% sur la période, soit la plus forte hausse semestrielle depuis 2013. De leur côté, les crédits à l’équipement sont en repli de 2,8% sur la période. « Cette situation reflète l’attentisme des entreprises par rapport à l’évolution du contexte sanitaire au Maroc » explique AGR.
Les crédits promoteurs accusent une baisse de 8,1% sur la période. « Ainsi, le poids des crédits promoteurs dans la structure des crédits à l’économie a été quasiment divisé par 2 fois durant la dernière décennie, passant de 11% à 6% » précise la société de recherche.
Sur la période, l’activité des banques a également été impacté. Sur la période, le produit net bancaire des banques a connu une faible croissance.
Faible croissance des PNB, impactés par les activités de marché
Au premier semestre 2021, les banques cotés ont affiché un PNB en hausse de 1,4% par rapport à la même période l’an dernier à 34,1 milliards de dirhams. Il s’agit du taux de croissance le plus faible depuis 2015. A titre d’exemple, au premier semestre 2020, le PNB consolidé des banques cotés affichait une croissance de 6,7%.
Cette décélération du rythme de croissance n’est cependant pas le résultat d’une dégradation des marges sur intérêt ou sur commissions. Pour AGR, les activités de marché ont eu un impact négatif sur la croissance du PNB du secteur. « Le portefeuille obligataire des banques a été pénalisé par un effet de base défavorable en raison de deux baisses successives du taux directeur durant le S1-20 conjugué à une dynamique relativement faible du marché obligataire durant l’année en cours » explique la société de recherche.
La croissance du PNB des grandes banques universelles de la place au premier semestre s’élèvent à 1,5% en moyenne. CIH de son côté a affiché une hausse de 7% de son PNB porté par une croissance forte des crédits de +15,4% sur la période. Pour AGR, une telle hausse dans le contexte actuel « devrait générer un niveau de risque relativement supérieur durant les années à venir ».
Source: Attijari Global Research
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