Bank Al Maghrib devrait poursuivre sa politique expansionniste sur le reste de l'année (Attijari)
En maintenant le taux directeur à 1,5%, Bank Al Maghrib priorise le soutien de la reprise des secteurs productifs. Pour Attijari Global Research, ce taux devrait être maintenu sur l’ensemble de l’année. Malgré une hausse de l’inflation, la pression demeure parfaitement gérable. Le coût de financement demeure favorable à la relance de l’économie et la banque centrale dispose des moyens pour accompagner une éventuelle hausse des besoins en liquidité.
A l’issue de son conseil tenu le 22 juin, Bank Al Maghrib (BAM) a décidé de maintenir le taux directeur inchangé à 1,5%.
Suite à cette décision, Attijari Global Research a publié une note d’analyse. Pour la société de recherche, la décision est soutenue par une meilleure visibilité concernant la reprise économique. Notamment dans un contexte marqué par « des conditions de financement favorables, une situation sanitaire en amélioration continue et un niveau d’inflation toujours maîtrisable » explique AGR.
AGR rappelle que BAM a maintenu ses prévisions de croissance à 5,3% en 2021 après une récession de 6,3% l’an dernier. La société de gestion précise que cette reprise sera alimentée par trois facteurs principaux. Premièrement, le déploiement d’un plan de relance budgétaire de 120 milliards de dirhams, principalement centré sur la relance de l’investissement et la demande intérieure. Deuxièmement, une politique monétaire accommodante. Enfin, la diminution continue et progressive des restrictions sanitaires au Maroc et dans les pays partenaires.
L’inflation est scrutée de près par les banques centrales
Avec la reprise économique, le cours des matières premières a fortement augmenté en 2021. Cela provoque une crainte sur la composante inflationniste. Pour exemple, en YTD, le Brent a augmenté de 42%, le cuivre de 18%, le maïs de 18% et l’huile de soja de 41%. D’ailleurs, BAM a légèrement relevé ses prévisions d’inflation de 10 points de base en 2021 à 1% contre 0,9% initialement.
Néanmoins, AGR note que « la politique accommodante de BAM s’opère dans un cadre inflationniste maîtrisé à travers un niveau des prix à la consommation évoluant en dessous des 2,0% et ce, depuis 2008 ».
En 2022, l’inflation au Maroc est anticipée à 1,2% contre 1% en 2021, en deçà des chiffres observés dans la zone euro ou aux Etats-Unis.
Le coût de financement reste favorable à la relance
Pour AGR, le coût de financement de l’économie se fait à un taux favorable. « En atteste, l’évolution des taux de refinancement du Trésor, des entreprises privées et des ménages qui poursuivent leur tendance baissière depuis 2019 » explique AGR.
Pour la société de recherche, la baisse du taux directeur effectuée l’an dernier n’est pas pleinement intégrée dans les taux débiteurs en raison de la hausse de la prime de risque sur la période. Pour rappel, les taux débiteurs en 2019 s’élevaient à 4,97%. En 2020, ils diminuaient à 4,55% puis ont poursuivi leur baisse sur le premier trimestre de cette année à 4,45%.
Il en est de même sur le rythme de croissance des crédits. Une hausse de 3,9% a été observée en 2020, mais cette année, BAM table sur une hausse de 3,5%. « Face à la hausse des créances en souffrances qui dépassent les 80 milliards de dirhams en 2020, BAM s’attend à une évolution modérée des crédits bancaires cette année. À l’origine, la dynamique des crédits de trésorerie qui profitent des mécanismes Damane Oxygène et Damane Relance à des taux préférentiels plafonnés à 3,5% et dont l’encours s’élève à 53 MMDH en 2020 » note AGR. Elle ajoute : « BAM préfère marquer la pas dans l’attente d’une transmission plus visible des mesures monétaires déjà prises » ajoute la société de recherche.
Les moyens sont là pour accompagner une éventuelle hausse des besoins en liquidité
Pour AGR, la banque centrale bénéficie de marge de manœuvre confortable pour accompagner la hausse de la liquidité bancaire cette année. La société de recherche rappelle que « le déficit de liquidité bancaire devrait s’établir à 65 milliards en 2021, selon les dernières projections de Bank Al Maghrib ».
Selon la société de gestion, il n’y a pas de difficulté pour BAM à satisfaire les besoins en liquidité des banques. AGR rappelle que la banque centrale « avait procédé à l’élargissement des collatéraux éligibles à ses instruments d’injection de liquidité à court et à long terme en mars 2020, soit un triplement de la capacité de refinancement des banques auprès de BAM ». La banque centrale avait également décidé de libérer intégralement le compte de réserve au profit des banques.
AGR conclut en expliquant que « dans ces conditions, l’interventionnisme accru de BAM sur le marché monétaire, permettrait de maintenir les taux interbancaires en ligne avec le taux directeur en 2021 » explique AGR. Bank Al-Maghrib avait également décidé de libérer intégralement le compte de réserve au profit des banques.
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