Le Maroc négocie un prêt de 400 millions de dollars avec la Banque mondiale

Il s’agit d’un prêt rétroactif qui servira à financer en partie les dépenses déjà engagées dans les opérations de transferts monétaires, réalisées entre avril et juillet, en faveur d’une partie de la population. Il inclut également le financement du programme Tayssir et une assistance dans le projet d’élargissement de la protection sociale. Les négociations prendront fin dans quelques jours.

Le Maroc négocie un prêt de 400 millions de dollars avec la Banque mondiale

Le 3 novembre 2020 à 13h32

Modifié 11 avril 2021 à 2h48

Il s’agit d’un prêt rétroactif qui servira à financer en partie les dépenses déjà engagées dans les opérations de transferts monétaires, réalisées entre avril et juillet, en faveur d’une partie de la population. Il inclut également le financement du programme Tayssir et une assistance dans le projet d’élargissement de la protection sociale. Les négociations prendront fin dans quelques jours.

Le Maroc est sur le point d'obtenir un prêt d'un potentiel de 400 millions de dollars auprès de la Banque mondiale. Cette opération s'inscrit dans le cadre du programme lancé par l’institution internationale pour soutenir les pays en développement à faire face aux répercussions économiques et sociales de la crise du Covid-19.

Pour bénéficier de ce programme, drivé par le ministère des Finances, le Maroc a d'ores et déjà préparé un plan de mobilisation des parties prenantes, procédure exigée par la Banque mondiale à tout pays souhaitant obtenir un financement auprès de ses services. Ce document qui a été publié sur le site du ministère des Finances présente les différentes mesures prises par le gouvernement marocain pour venir en aide aux populations vulnérables pendant la durée du confinement.

« Ce programme de la Banque mondiale finance différentes dépenses de nature sanitaire, sociale ou économique. Ce n’est pas la Banque mondiale qui choisit les programmes à financer, mais l'institution s'aligne sur les programmes lancés par les Etats et vient en soutien à ces programmes. Le Maroc a choisi de mettre en avant les opérations de transferts monétaires, réalisées pour aider les populations vulnérables, notamment l’opération Tadamon visant les populations de l’informel, ce qui s'inscrit parfaitement dans les objectifs du programme de la Banque mondiale », explique une source proche du dossier.

Un financement rétroactif de l’opération « Tadamon »

Financées à 100% par le fonds anti-Covid, les dépenses engagées par le gouvernement marocain pourront ainsi être refinancées par la Banque mondiale.

« C’est une opération très spéciale que le Maroc est en train de monter avec la Banque mondiale. Car il s’agit d’un prêt rétroactif qui va financer des dépenses déjà engagées par le gouvernement. C’est une première, car d’habitude, les financements de la Banque mondiale sont obtenus avant le lancement des programmes ciblés », confie notre source.

Celle-ci nous affirme toutefois que pour l’instant, rien n’est officiel. Et le Maroc n’est pas sûr, à l'heure où ces lignes sont écrites, d'obtenir les fonds. « Le projet est toujours en cours de négociation. Les discussions avec la Banque mondiale prendront fin la semaine prochaine. C’est à ce moment-là qu’on saura si le projet aboutira ou non. Car la Banque mondiale peut approuver le projet, mais le Maroc peut décider de ne pas recourir à ce mécanisme de financement. Tout dépendra des conditions qui seront exigées par la Banque mondiale… », explique notre source.

Ces conditions, précise notre source, ne sont pas d'ordre budgétaire comme on pourrait l'imaginer. Mais relèvent des fois de choses assez techniques ou procédurales sur lesquelles le gouvernement marocain ne peut pas s'engager, surtout dans ce contexte de pandémie. Exemple parmi d'autres : la Banque mondiale exige dans le cadre de ce programme de financement que les autorités et les différentes prenantes du projet (Banque mondiale comprise) organisent des réunions avec une partie de la population qui a bénéficié des transferts monétaires pour avoir leur feed-back sur l'efficacité du mécanisme, recueillir leurs avis, leurs plaintes… « Cela en particulier est quelque chose qu’un gouvernement ne peut pas s'engager à faire sachant qu’il y a des restrictions en matière de rassemblements des populations. C’est une contrainte sanitaire, logistique et technique. Les choses peuvent des fois buter sur ce genre de détails », explique notre source.

Tayssir et l’élargissement de la protection sociale également ciblés

Outre l'opération « Tadamon » qui a permis de distribuer des revenus de subsistance à près de 5,5 millions de chefs de ménage opérant dans l’informel (Ramedistes et non Ramedistes), ce programme de la Banque mondiale inclura également le financement d’une partie du programme Tayssir pour l’année scolaire 2020/2021, pour assurer, comme le précise le plan de mobilisation des parties prenantes, « que des familles avec des enfants en âge d’être scolarisés continuent à avoir accès au programme ».

« Dans le cadre de cette composante, un décaissement est prévu lors de l’adoption d’un changement pour suspendre temporairement les conditionnalités du programme Tayssir pour l’année scolaire 2020/2021, et suite à la préparation et diffusion d'un rapport annuel sur le suivi et l'évaluation des processus du programme Tayssir pour les années 2021 et 2022 », précise le document.

Ce qui signifie que le gouvernement doit au préalable lever les conditions qui sont exigées actuellement des familles pour pouvoir bénéficier des transferts monétaires dans la cadre du programme Tayssir. Ce qui va élargir sensiblement la base des bénéficiaires de ce mécanisme de transfert monétaire. 

Autre composante que le Maroc a incluse dans ce projet de financement : l'accompagnement technique dans la mise en œuvre de la politique d'élargissement de la protection sociale, chantier qui sera lancé dès 2021 et dont le projet de loi des finances a jeté les premières bases.

Enfin, le programme de financement prévoit une sorte de ligne de précaution, dite « d’urgence » qui permettra au gouvernement « de demander à la Banque mondiale une réaffectation rapide des fonds du projet pour répondre rapidement et efficacement à une urgence ou une crise éligible (catastrophe naturelle ou d'origine humaine) qui peut avoir un impact économique et/ou social défavorable », précise le plan de mobilisation des parties prenantes, mis en ligne par le ministère des Finances.

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