OPCVM : 2021 devrait être l'année des actifs Diversifiés

M. Ett. | Le 18/10/2020 à 15:22

Compte tenu du degré élevé d’incertitude qui marque le contexte actuel et complique les projections futures, une source du marché des OPCVM anticipe que 2021 sera une année des actifs Diversifiés.

Avant d’entamer les projections 2021 pour les OPCVM, il importe de faire le point sur les principales évolutions récentes de ce marché.

L’actif net total géré par les OPCVM est en décélération au 9 octobre 2020 en comparaison avec le niveau observé au 18 septembre dernier. L’encours sous gestion par s’est établi à 493,31 milliards de DH, en hausse de 4,83% depuis le début de l’année en cours contre une progression de 6,56% au 18 septembre dernier, d’après les données de l’Association des sociétés de gestion et fonds d’investissement Marocains (ASFIM), relayées par LeBoursier.

Cette évolution sur un mois traduit une amélioration des OPCVM Actions, une décélération des Monétaires, une baisse des Obligations court-terme (OCT) et une stagnation des Obligations moyen et long terme (OMLT)

Dans le détail, la baisse cumulée depuis le début de l’année de l’actif géré par les OPCVM Actions est passée de 11,04% à 33,78 milliards de DH au 18 septembre à 9,99% pour se situer à 34,18 milliards de DH. Cette baisse reste néanmoins la plus forte en comparaison avec les autres actifs. 

D’après une source du marché, « la baisse de l’encours de cet actif a été limitée suite à un effet marché actions. Pendant cette période, on a observé que le MASI a réduit légèrement ses pertes annuelles au cours du mois d’octobre ».

A noter que la baisse annuelle du MASI est passée de 17,15% au 18 septembre à 16,15% au 9 octobre.

Les OPCVM monétaires, quant à eux, dégagent une hausse de 3,61% à 62,61 milliards de DH contre 13,36% à 68,51 milliards de DH pendant la période analysée. Notre source explique cette évolution par « les effets de la période des paiements des dividendes. Par ailleurs, leur tendance globale reste stable ».

Pour sa part, l’évolution de l’actif net géré par les OPCVM OCT est passée dans le rouge. Cette catégorie d’actif dégage une baisse de 3,01% à 62,67 milliards de DH contre une hausse de 3,05% à 66,58 milliards de DH. «Cette variation n’est pas importante. Il n’y a pas une vraie tendance sur cette catégorie d’actifs pour le moment », poursuit-elle. 

De leur côté, les OPCVM OMLT affichent une hausse de l’actif sous gestion de 8,48% à 300,53 milliards de DH contre 8,97% à 301,90 milliards de DH. Malgré le fait que l'encours de cette catégorie d’actif est en stagnation en cette période, elle reste quand même la plus performante. 

Notre interlocuteur estime que « sa stabilisation est tout à fait normale. Elle s’explique par le fait qu’on a commencé l’année avec de bonnes perspectives sur la partie taux. C’était une belle opportunité pour les investisseurs. On a eu pas mal de souscriptions sur cette poche d’actif depuis le début de l’année, maintenant ça se calme. Il n’y a plus de visibilité ou de bonnes perspectives sur la partie obligataire. On n’anticipe pas pour le moment une baisse du taux directeur, on n’anticipe pas non plus un retrait du Trésor du marché. Si sa dernière sortie sur le marché international était réalisée avec un volume plus important que 1 milliard d'euros, ça aurait pu drainer un peu les investisseurs vers la partie taux ».

Miser sur les OPCVM Diversifiés en 2021

2020 est une année des OPCVM Obligations moyen et long terme. Les investisseurs se projettent maintenant en 2021. « Les 3 grosses sociétés de bourse de la placent ont donné leurs perspectives d’évolution de la masse bénéficiaire en 2021. Elles sont positives toutes les 3. Ces prévisions varient entre +11% et +31%. Cet écart prouve qu’il y a beaucoup d’incertitudes. Ainsi, si on se base sur les éléments qu’on a à présent, on peut dire que 2021 pourrait être, en premier lieu, une année de Diversifiés, et peut-être d’Actions aussi », anticipe notre interlocuteur.

A noter que les OPCVM Diversifiés comportent différentes classes d’actifs, à savoir les actions, les obligations et les monétaires. Son niveau de risque dépend de la proportion de chaque classe d’actifs.
Pour la partie Actions, « l’année 2020 est catastrophique, en termes économiques. De toutes les manières, l’année 2021 devrait être moins catastrophique en comparaison avec l’année en cours. Les sociétés de la cote devraient en profiter. La masse bénéficiaire afficherait moins de pertes qu'en 2020. La partie Actions pourrait être intéressante, mais il faut analyser secteur par secteur. 

En ce qui concerne la partie Obligataire, « on a une banque centrale qui soutient l’économie par tous les moyens. Si jamais on pense que même sur le plan économique la situation va rester fragile, on peut assister à une décision de politique monétaire en faveur de l’économie, notamment à travers une baisse du taux, facilitation des crédits, etc. Même sur la partie finance publique, l’année 2021 pourrait être moins catastrophique que 2020 en termes de charges et ressources du Trésor. On table sur une autre sortie du Trésor à l’international. Tous ces éléments plaideraient pour une baisse des taux et à une hausse de la valeur liquidative des fonds OMLT ».

S’agissant des Monétaires, « on table sur une légère amélioration des conditions monétaires l’année prochaine. Néanmoins, cela ne devrait pas avoir d’impact énorme sur cette classe d’actifs. Celle-ci ne bouge pas vraiment. Le niveau de son encours oscille autour 60 milliards depuis 2 à 3 ans, à cause de la faiblesse de son rendement», explique notre interlocuteur.

« Même si 2021 devrait être à priori moins pire que 2020, il ne faut pas oublier que les incertitudes persistent. Dans ces conditions, il faut miser sur le Diversifié. Et au cas où la poche actions ne donne pas les résultats escomptés, les investisseurs peuvent compenser avec la poche obligataire », conclut-il.

>>> Lire aussi : 

OPCVM : les fonds Obligations signent la meilleure performance depuis début 2020

Peut-on se fier aux prévisions des analystes dans ce contexte de fortes incertitudes ?

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