Covid: La directrice régionale de la Santé n’exclut pas un reconfinement à Casablanca

Lors d’un entretien accordé à Médias24, Nabila Rmili, directrice régionale de la Santé de la région de Casablanca-Settat, s’est dite inquiète des conséquences sanitaires de la baisse de la vigilance observée parmi les citoyens. Elle appelle la population à ne pas baisser la garde, quitte à adopter une politique d’éloignement les uns des autres.

Covid: La directrice régionale de la Santé n’exclut pas un reconfinement à Casablanca

Le 6 octobre 2020 à 18h36

Modifié 11 avril 2021 à 2h48

Lors d’un entretien accordé à Médias24, Nabila Rmili, directrice régionale de la Santé de la région de Casablanca-Settat, s’est dite inquiète des conséquences sanitaires de la baisse de la vigilance observée parmi les citoyens. Elle appelle la population à ne pas baisser la garde, quitte à adopter une politique d’éloignement les uns des autres.

La circulation du virus du Covid-19 dans la région de Casablanca ne faiblit pas. Dans une interview accordée lundi 5 octobre à Médias24, Dr Nabila Rmili, directrice régionale de la santé de Casablanca-Settat, a rappelé que la région avoisine en moyenne les 1.500 cas positifs par jour. Sur la totalité des cas recensés quotidiennement, près de 5% nécessitent la réanimation ou les soins intensifs.

Nabila Rmili a également fourni des chiffres relatifs aux contaminations dans les établissements scolaires de la région Casablanca-Settat: depuis la rentrée, le 7 septembre, 260 cas de Covid-19 ont été enregistrés, enseignants aussi bien qu’élèves. Conformément au protocole sanitaire, un processus de dépistage de l’ensemble de la classe est initié à partir de trois élèves positifs par classe.

Concernant le profil des sujets testés positifs, 70% ne présentent aucun symptôme. Les 30% restants concernent des sujets âgés, diabétiques ou souffrant d’hypertension, ou d’autres maladies encore, comme le cancer. Ces 30% de patients subissent une aggravation systématique de leur état de santé, et sont par conséquent hospitalisés.

3.000 lits opérationnels dans la région Casablanca-Settat

A l’heure actuelle, la région Casablanca-Settat réunit pratiquement 3.000 lits dédiés aux patients atteints du Covid-19, dont 300 places en réanimation et soins intensifs. Pour l’instant, la capacité totale de ces 3.000 lits n’est pas entièrement utilisée. De plus, la région dénombre 34 réanimateurs dans le secteur public, hors CHU et secteur libéral. ''On essaie d’avoir au minimum 4 réanimateurs dans chacune de nos structures hospitalières'', précise Nabila Rmili.

Les hôpitaux de campagne implantés à El Jadida, Benslimane et à l’Office des foires et des expositions de Casablanca, sont dédiés à l’accueil des patients qui n’ont pas la possibilité de s’isoler à domicile. Ces trois structures se partagent quant à elles une capacité totale de 2.000 lits – pour l’heure non saturée. Au total, 62% des cas Covid sont suivis à domicile. Certains sujets asymptomatiques, mais cardiaques, diabétiques ou âgés, sont tout de même hospitalisés car ils sont plus susceptibles de développer une forme grave.

En matière de tests, le CHU Ibn Rochd et l’Institut Pasteur du Maroc (IPM) disposent d’une capacité de 2.000 tests par jour. ''Avec les différents laboratoires privés, nous sommes parvenus cette semaine à 7.000 tests par jour, ce qui explique l’augmentation du nombre de cas positifs : plus on teste, plus on a de cas.'' 

La région de Casablanca-Settat dénombre 651 décès cumulés depuis l’apparition du Covid-19 en mars.

Autre précision : 65% des sujets décédés sont âgés de plus de 65 ans, et 70% sont des hommes. Chez les sujets dits jeunes, c’est-à-dire dont l’âge est inférieur à 60 ans, le taux de décès est de 22%. Enfin, aucun décès de nouveau-né n’a été constaté. Concernant les décès de personnels soignants, le chiffre n’est pas encore officiellement établi, mais Nabila Rmili l’estime à ''une vingtaine''.

Que doit faire une personne qui constate des symptômes proches de ceux du Covid?

Nabila Rmili est également revenue sur le parcours que doit suivre un citoyen, pas forcément malade mais qui présente en tout cas des symptômes similaires à ceux du Covid-19 (un cas suspect donc), ou qui a été en contact avec un cas positif confirmé. Il y a deux options : soit la personne se rend elle-même dans l’un des 16 centres de référence Covid implantés dans chaque préfecture de la région Casablanca-Settat ; soit elle se rend dans un laboratoire pour effectuer un test PCR.

Casablanca dispose de 300 centres de santé qui ''trient'' les patients: si le personnel médical de ces centres constate que les symptômes correspondent à ceux du Covid-19, les patients sont alors redirigés vers un centre de référence Covid. Ce dernier effectue un examen clinique, réalise le test sérologique sans rendez-vous, ainsi que le test PCR. Des médicaments sont alors administrés au patient. La relève est ensuite assurée par la cellule épidémiologique préfectorale: les médecins sont chargés d’appeler le patient au minimum une fois par jour, afin de s’assurer de son état clinique et de voir s’il ne développe pas une forme grave, auquel cas il est hospitalisé.

Le patient est donc suivi par téléphone chaque jour. Si son état ne s’aggrave pas, il est déclaré guéri le 7e jour sans PCR. En revanche, il doit se maintenir isolé, c’est-à-dire confiné, pendant 7 jours supplémentaires pour éviter toute contagion. Au total, la période d’isolement est donc de 14 jours.

Redoubler de vigilance

Ce circuit, Nabila Rmili le qualifie de ''fluide'', mais elle souhaiterait tout de même qu’il le soit davantage par une réduction des cas. Elle en appelle ainsi ''à la responsabilité et à la vigilance'' de tous les citoyens, en l’occurrence dans la région de Casablanca-Settat, ''où entre 10 et 15 patients décèdent chaque jour''.

''Un malade décédé du Covid est considéré comme un malade que nous aurions pu sauver s’il n’y avait pas un relâchement de l’adhésion des citoyens aux mesures sanitaires. Il faut absolument que nous soyons tous soudés pour lutter contre le Covid, en adoptant une politique d’éloignement les uns des autres. Il faut éviter les rendez-vous et les sorties inutiles ; il ne faut pas que la population se dise que l’épidémie est terminée. Nous ne sommes pas du tout, du tout, du tout dans une vie normale, mais au contraire face à une grave pandémie'', a-t-elle conclu.

Un durcissement des mesures actuellement en vigueur à Casablanca est-il envisagé? Le spectre d’un reconfinement plane-t-il sur la région, ou du moins sur la ville? Réponse de l’intéressée: ''Tout est envisageable dans le cas où la situation sanitaire s’aggraverait davantage.''

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