OPCVM : le monétaire a profité de la panique, les investissements rebasculent vers l'obligataire MLT

M. Ett. | Le 12/6/2020 à 16:10

Les OPCVM Monétaires ont bénéficié du mouvement de panique qui a touché le marché au début de la crise du Covid-19. Cette catégorie d’OPCVM affiche la meilleur évolution d’actif sous gestion depuis le début de l’année 2020. Toutefois, les investisseurs commencent à voir un peu plus clair et reviennent petit à petit sur les OPCVM Obligations moyen et long terme. Voici l’analyse de quelques opérateurs du marché. 

L’actif net géré par les OPCVM Monétaires dégage la plus forte hausse enregistrée depuis le début de l’année en cours jusqu’au 5 juin 2020, selon les données de l’Association des sociétés de gestion et fonds d’investissement Marocains (ASFIM), relayées par LeBoursier à travers ce lien.

L’actif net de cette catégorie d’OPCM a augmenté de 10,20% depuis le début de l’année 2020 pour atteindre 66,60 milliards de DH. Rien qu’en une semaine, entre le 29 mai et le 5 juin 2020, il a augmenté de 2,58%.

Interprétant cette évolution, le directeur de gestion de Valoris Management nous a déclarés que « cette année connait un contexte assez particulier. En début d’année, il n’y avait pas de tension. Tout le monde s’attendait à une année un peu baissière pour les produits taux, au pire des cas, ça devait connaitre une stabilité. Mais, après le déclenchement de la crise du Covid-19, la panique a pesé sur les actifs gérés par les OPCVM. Tout le monde s’attendait au pire ».

Et de continuer : « Heureusement pour l’industrie de la gestion d’actifs, qu’au lieu d’effectuer des rachats et des sorties nettes massifs, il y a eu un basculement vers le monétaire. En période de crise, et par manque de visibilité sur tout ce qui est moyen et long terme, les investisseurs se dirigent vers le monétaire. C’est du très court terme qui n'implique pas un grand risque, sa sensibilité est limitée ».

S’ajoute à cela le fait que « le Trésor a géré son besoin de financement d’une manière assez optimale. Le Trésor s’est montré intelligent. Il y a eu un allégement des conditions de la liquidité qui a fait en sorte que l’arbitrage vers le monétaire est devenu favorable ». 

Selon un gestionnaire de fonds de la place, « les OPCVM Monétaires ont également bénéficié du report des échéances fiscales qui a été décidé pour soutenir les entreprises affectées par la crise et l’état d’urgence sanitaire ».

Et d’expliquer : « avec le report des échéances fiscales, la pression sur la trésorerie des entreprises s'est allégée légèrement. D’autres entreprises ont même vu leur trésorerie profiter de la crise, notamment celles appartenant au secteur de la grande distribution et de l’agroalimentaire. Ces entreprises ont donc décidé de placer leur trésorerie dans le monétaire ».

A rappeler que suite à la décision du comité de veille économique, qui date du lundi 16 mars, les entreprises dont le chiffre d'affaires est inférieur à 20 millions de DH, peuvent si elles le souhaitent, bénéficier du report des déclarations fiscales et du paiement de l'impôt, du 31 mars jusqu’à fin juin. Pour les entreprises dont le chiffre d'affaires est supérieur à 20 MDH et qui sont affectées par la crise du Coronavirus pourront demander au ministère des Finances l'échelonnement ou le report du paiement de l'impôt. Les dossiers seront étudiés au cas par cas.

Baisse de l’OCT et un regain d’intérêt pour les OMLT 

Pendant la période analysée, l’actif net des OPCVM Obligations Court terme (OCT) dégage une baisse de 10,86% à 57,6 milliards de DH

Selon le directeur de gestion de Valoris, « sa baisse n’est pas très significative. C’est un mouvement naturel du marché. Elle s’explique par des décaissements effectués par les entreprises. Il y a beaucoup de Corporate ou d’institutionnels qui investissaient sur l’OCT mais qui ont eu besoin d’argent pendant cette période pour faire face à leurs engagements et notamment pour contribuer au fonds Covid-19 ».

«Au début de la crise, l’attention des investisseurs était portée sur le monétaire et sur l’OCT. Maintenant, les investisseurs commencent à voir un peu plus clair. Ils attendent le projet de loi de finances rectificatif et ils voient comment le Trésor gère ses besoins de financement et, aussi, comment Bank Al-Maghrib accompagne le marché en injectant la liquidité nécessaire. D’autant plus qu’il y a des spéculations sur une nouvelle baisse du taux directeur. La coexistence de l’ensemble des éléments précités ont plaidé pour un regain d’intérêt pour les OMLT », conclut notre source.

L’actif net des OPCVM Obligations Moyen et long terme affiche une hausse de 4,21% à 288,70 milliards de DH, depuis le début de l’année 2020.

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