Les fonds de capital investissement ont investi dans 9 nouvelles entreprises et opéré 11 sorties en 2019 (AMIC)

M. Ett. | Le 27/2/2020 à 14:39

Une forte présence des fonds transrégionaux, des tickets investis dépassant les 100 millions de DH, des prises de participation minoritaires plus nombreuses,… voici les tendances de la quatrième génération des fonds d'investissement (2017-2019), d’après le rapport annuel de l’Association marocaines des investisseurs en capital.

Les capitaux levés en 2019 se sont élevés à 1,18 milliard de DH contre 1,68 milliard une année auparavant, soit une baisse de 30% d’après le rapport d’activité du capital investissement pour l’année 2019, présenté par l’Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC) lors d’une conférence de presse organisée mercredi 26 février.

« Une période de faible levée correspond à priori à une période de sortie des fonds d'investissements des entreprises investies », a expliqué Omar Benchekroun, Manager chez Fidaroc Grant Thornton.

Capitaux levés (Entre 2011 et 2019)

 

Au cours de cette année, 9 nouveaux actes d’investissement (dans 9 nouvelles entreprises) ont été réalisés. En face, le secteur a totalisé 11 sorties cette année.

L’année 2019 a connu l’intégration de 3 nouveaux fonds d’Amethis (Amethis Fund I, II et Amethis MENA Fund II), qui est une structure qui opère d’une manière transrégionale. En plus de ces trois fonds, CDG Invest a été intégré à travers le fonds Fipart.

Ainsi, les levées de fonds atteignent un montant global de 4,2 milliards de DH sur la période 2017 – 2019. La 4ème génération de fonds (2017-2019) a largement dépassé les levées de la 3ème génération (2011-2016) qui s’élevaient à 3,6 milliards de DH.

Capitaux levés par génération de fonds (En MDH)

                                                               

Forte présence des fonds transrégionaux

Les Capitaux levés au Maroc au sein du secteur du capital investissement proviennent majoritairement des fonds transrégionaux. 

« Les fonds ne peuvent pas être purement marocains ou investis dans un seul pays, cela pose la problématique du risque pays », commente Adil Rzal, Président de l’AMIC. 

De plus, cela témoigne de la confiance que le marché marocain inspire aux fonds étrangers qui investissent dans la région.

Dans le détail, les fonds transrégionaux ont drainé 600 millions de DH de levés de fonds en 2019 contre 587 millions de DH pour les fonds marocains

Sur la période 2017-2019, les levées de fonds des fonds transrégionaux ont atteint 3,09 milliards de DH contre 1,09 milliard de DH pour les fonds marocains. 

Globalement, parmi les tendances observées au cours de la 4ème génération (2017-2019), il y a lieu de souligner que les organismes de développement internationaux, spécialement ceux établis dans l’Union Européenne, sont les principaux bailleurs de fonds au Maroc. Ils apportent plus de la moitié des fonds levés et représentent ainsi 2/3 des levées de la 4ème génération de fonds.

Les fonds transrégionaux s’accaparent, en effet, 73% des levées pour le Maroc depuis 2012 et adoptent une forme juridique étrangère pour des raisons liées aux contraintes de change, à la fiscalité et à la non connaissance de l’OPCC par les investisseurs étrangers. 

Pour leur part, les fonds locaux, soit 26% (en valeur), privilégient les véhicules juridiques marocains (OPCC et SA).

Les prises de participation minoritaires sont privilégiées

Pendant l’exercice analysé, 765 millions de DH ont été investis dans 9 PME et 4 entreprises ont bénéficié de réinvestissements, portant ainsi le montant global d’investissement en capital à 15,3 milliards de DH. 210 entreprises en ont bénéficié. 

Les fonds restent généralistes. Mais c’est le secteur industriel qui s’accapare la première place avec 34% des investissements réalisés en 2019. Il est suivi par le secteur des services et transport qui s’arroge ¼ des investissements. 

Pendant la période 2017-2019, il a été remarqué un net déclin des prises de participation majoritaires (>67%). Leurs part est passée de 12% pendant la période 2012-2016 à 1% lors de la 4ème génération. Cela montre que les fonds d’investissements privilégient les prises de participation minoritaires.

« On voit que les sociétés de gestion n’ont pas vocation à diriger les entreprises. Elles sont là juste pour les accompagner », commente Omar Benchekroun.

Une autre tendance a été soulignée : les transactions portent de plus en plus sur des tickets qui dépassent les 100 millions de DH. Leur part est passée de 13 à 23% entre la 3ème et 4ème génération de fonds. 

Les entreprises en phase de développement toujours favorisées

Les entreprises en phase de développement continuent d’attirer les investisseurs. 

La majorité des montants investis (93%) par les fonds de 4ème génération le sont dans des entreprises en phase de développement et 6% sont consacrés à des opérations d’amorçage et risque.

Dans le détails, la part des investissements (en valeur) dans ces entreprises est passée de 75% (2012-2016) à 93% (2017-2019). 

Les entreprises en phase de développement, transmission ou retournement reçoivent des tickets bien plus importants que ce qu’elles recevaient auparavant. Le ticket moyen investis dans ces entreprises a plus que doublé, passant de 43 millions de DH (2006-2011) à 92 millions de DH (2017-2019).

En face, la part des investissements dans les entreprises en phase d’amorçage est passée de 7% à 5%. Mais en nombre, cette catégorie a connu une hausse en passant de 8% à 29%.

S’ajoute à cela le fait que le ticket moyen des investissements en Amorçage et risque a connu une baisse en passant de 12 millions de DH à 8 millions de DH (entre la 3ème et 4ème génération). 

Cela montre que les fonds investissent davantage dans les entreprises en phase d’amorçage en comparaison avec les périodes précédentes mais les tickets investis restent moyens voire faibles. 

A noter que le ticket moyen global investi entre 2017 et 2019 est de 67 millions de DH.

Précisons que l’étude exploitée est réalisée par le cabinet Grant Thornton sous la houlette de la Commission études et statistiques de l’AMIC.

Les informations qui alimentent cette étude ont été collectées auprès de 20 sociétés de gestion, soit la quasi-totalité des sociétés de gestion ayant un bureau au Maroc. Ces sociétés gèrent plus de 50 fonds (17 actifs, les autres en phase de désinvestissement ou désinvestis) et totalisent plus de 200 entreprises investies.

Voici la retransmission Live de la conférence de presse de l'AMIC : 


 

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