Bourse: Karim Hajji appelle à davantage de privatisations pour améliorer la liquidité du marché
Le DG de la Bourse de Casablanca mise sur la liquidité comme critère nécessaire au Maroc pour regagner sa place de marché émergent au sein de l'indice MSCI Emerging Markets, que le royaume a perdu en 2013 à cause justement du manque de liquidité et un faible flottant sur le marché boursier marocain.
Afin de booster la liquidité de la bourse casablancaise, son Directeur Général Karim Hajji a appelé à davantage de privatisations des entreprises et établissements publics, entre autres; lors d’une conférence organisée ce 22 janvier à Marrakech par la banque d’affaires russe Renaissance Capital.
Karim Hajji a indiqué néanmoins que la majorité des grands EEP ont déjà été privatisés, à l'exception de quelques entreprises publiques comme OCP ou la Royal Air Maroc.
"Je doute qu’OCP puisse être privatisée mais certaines de ses filiales peuvent l’être. La RAM, quant à elle, attend probablement qu’elle génère de meilleurs profits avant de penser à une privatisation", a-t-il expliqué.
Le DG de la Bourse de Casablanca a par ailleurs annoncé qu’une étude a été lancée par l’Association des bourses africaines, dont il est le président, en partenariat avec la Banque Mondiale à travers la Société financière internationale (SFI); afin de démontrer l’intérêt de lister les EEP sur les différentes bourses africaines pour améliorer la liquidité de celles-ci.
"Je pense que nous pouvons avoir une meilleure performance en termes de financement de l’économie à travers le marché boursier; alors qu’aujourd’hui les banques s'accaparent environ 95% du financement dans la plupart des pays africains, à l’exception de l’Afrique du Sud", explique Karim Hajji. "Au Maroc surtout, les taux d’intérêt bancaires sont bas et il est plus intéressant pour les entreprises de se tourner vers les banques que vers la bourse".
Par ailleurs, Karim Hajji mise surtout sur la liquidité comme critère nécessaire au Maroc pour regagner sa place de marché émergent au sein de l'indice MSCI Emerging Markets, que le royaume a perdu en 2013 à cause justement du manque de liquidité et un faible flottant sur le marché boursier marocain.
"Nous avons à présent tous les critères nécessaires pour regagner le statut de marché émergent, et ce sont les grands fournisseurs d’indices internationaux qui le disent. Nous sommes un peu faibles sur le critère de la liquidité et nous travaillons pour l’améliorer", a ajouté M.Hajji.
Outre la privatisation par cotation d’autres EEP, Karim Hajji avance que la réforme de la bourse de Casablanca récemment mise en place permettra de lancer de nouveaux produits qui amélioreront son niveau de liquidité. M. Hajji évoque en particulier les ETF qui permettent d’investir dans la diversification sans pour autant investir dans plusieurs actions ; ainsi que les OPCI qui pourront éventuellement être cotés.
"Grâce à ces réformes, nous sommes confiants que le Maroc pourra regagner le statut de marché émergent", estime Karim Hajji.
D'une autre part, M.Hajji a annoncé que deux entreprises issues du Programme Elite devraient lancer des IPO en 2020, après les deux dernières IPO d'Immorente et de Mutandis en 2018.
Le Directeur Général de la Bourse de Casablanca défend toutefois la position actuelle du marché marocain: "Être un marché frontière n’est pas une mauvaise chose en soi, surtout que le poids du Maroc dans l’indice MSCI des marchés frontières qui est actuellement de 9%, va passer à 15% lorsque le Koweït aura le statut de marché émergent en mai prochain", affirme-t-il.
Il ajoute: "Avec ce poids là, nous arriverons à un niveau où un dollar sur six investis dans les marchés frontières serait investi au Maroc, ce qui est même plus intéressant que d’être dans l'indice des marchés émergents. Mais pour le prestige, il est bien évidemment plus significatif d’avoir ce statut".
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