Une plus grande flexibilité du dirham, recommande S&P
Standard & Poor's qui a maintenu sa notation inchangée pour le Maroc, avance qu'elle relèvera sa notation notamment si la flexibilisation du dirham permet de renforcer la compétitivité extérieure du Maroc et sa capacité à résister aux chocs externes macroéconomiques.
Ce 4 octobre dernier, l’agence de notation Standard & Poor's a relevé la perspective de la note du Maroc, la portant à un niveau "stable" contre un niveau "négatif" auparavant. S&P a toutefois maintenu la notation du pays à BBB-/A-3.
L’agence avance qu’elle pourrait relever la note de crédit du royaume en fonction de certains facteurs, notamment l’amélioration de ses perspectives d’assainissement budgétaire, ou si la stratégie de diversification économique en cours au Maroc se traduit par des taux de croissance économique moins volatils et plus élevés.
L’agence indique également qu’elle envisagerait de relever la note en question si la transition en cours vers un régime de change plus flexible, qui cible l’inflation, renforce de manière significative la compétitivité extérieure du Maroc et sa capacité à résister aux chocs externes macroéconomiques.
S&P prévoit que les autorités financières et monétaires marocaines adopteront un régime de taux de change plus flexible à moyen terme: "Nous pensons que le régime de rattachement du dirham à un panier de devises limite la flexibilité de la politique monétaire" souligne l’agence dans sa synthèse.
Au cours de sa dernière conférence de presse, le wali de Bank Al Maghrib Abdellatif Jouahri a également évoqué le rattachement au panier actuel laissant entendre qu'il n'était pas éternel.
S&P estime que la réforme initiale du régime de change a été implémentée sans heurts, tenant compte particulièrement des tentatives antérieures de la flexibilisation du régime de change en 2017, lorsque les réserves de change de Bank Al-Maghrib avaient diminué de plus de 15% au cours des deux mois précédant la première date de la réforme.
"Nous attribuons la baisse des réserves de change en partie à la pression exercée par les acteurs du marché domestique suite à la demande croissante d’instruments de couverture", indique l’agence. "En conséquence, une partie non négligeable de ces réserves-là a été transférée aux bilans des banques domestiques, ce qui a entraîné une augmentation substantielle des avoirs en devises. Le système bancaire dans son ensemble n’a pas perdu ses réserves de change".
L’agence de notation ajoute que si l’élargissement de la bande de fluctuation du dirham continue de bien se dérouler, le passage vers une bande de fluctuation supérieure sera positif pour son évaluation monétaire globale sur le Maroc.
"Cela renforcerait probablement la compétitivité externe du pays et sa capacité à résister aux chocs externes macroéconomiques. Cependant, nous prévoyons que les autorités permettront tout d’abord aux développements financiers extérieurs de tester les bandes de fluctuation actuelles et d’attendre que d’autres paramètres, tels que le budget et le solde du compte courant, s’améliorent avant de procéder à un élargissement supplémentaire des bandes."
Mais bien que les autorités marocaines s’orientent vers un régime de change plus flexible, S&P prévoit que celles-ci maintiendront les restrictions sur les comptes de capital à court terme: "Ces restrictions seront progressivement assouplies afin d’éviter toute sortie de capitaux à grande échelle", conclut l’agence de notation.
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