Stabilité financière : la Bourse de Casablanca valorisée à un niveau élevé
La valorisation de la Bourse de Casablanca demeure globalement élevée avec un PER maximal de 22,9x, atteint le 9 mars de l'année dernière. Ce qui constitue un facteur d'instabilité signale le rapport sur la stabilité financière de l'année 2018 élaboré par Bank Al-Maghrib, l'AMMC et l'ACAPS.
A fin 2018, la valorisation de la Bourse de Casablanca est demeurée globalement élevée avec un PER maximal de 22,9x, ce qui a augmenté le risque d’instabilité. C’est ce qui ressort du rapport annuel sur la stabilité financière, élaboré conjointement par Bank Al-Maghrib, l'AMMC et l'ACAPS.
"Indicateur important dans l’analyse de la stabilité financière d’un marché boursier, le PER global de la Bourse de Casablanca ressort en hausse comparé aux trois années précédentes, et au-dessus de sa moyenne historique sur les cinq dernières années qui s’élève à 19,71x", souligne le rapport.
Il explique que le PER global de la Bourse de Casablanca a atteint au 9 mars 2018 un pic élevé de 22,9x, suivi d’une baisse continue pour terminer l’année autour de sa moyenne historique sur les cinq dernières années, soit 19,78x.
"En éliminant des PER insignifiants de certaines sociétés cotées, le PER global retraité du marché ressort à 18,48x à fin 2018", précise le rapport.
Le rapport souligne que le PER de la place casablancaise reste élevé comparé notamment au PER de l’indice du MSCI Frontier Markets, qui s’est établi à 12,52x à fin 2018 : "Ce niveau de valorisation élevé peut s’expliquer par le contexte de taux d’intérêt toujours bas où les investisseurs sont à la recherche d’instruments financiers avec un meilleur rendement. Toutefois, tel que constaté en 2018, cette situation augmente le risque d’instabilité dans le marché boursier", ajoute le document.
Le marché en berne, les sociétés de bourse sévèrement impactées
La chute du MASI observée en 2018 a été marquée avec une volatilité toutefois limitée. Dans ce contexte, la liquidité est restée structurellement faible : "Cette faiblesse de la liquidité s’explique par des facteurs structurels comme la faiblesse du facteur flottant, mais aussi par l’écart entre les prix de l’offre et de la demande fixés par les donneurs d’ordre", ajoute la même source.
En effet, le ratio "titres offerts/titres demandés" en 2018 s’est établi à 104,30% signifiant ainsi que le nombre de titres offerts à la vente est supérieur au nombre de titres demandés à l’achat.
Le taux de satisfaction de l’offre reste très limité en 2018 avec un pourcentage de 50,16% contre 48,71% en 2017, soit une légère augmentation. Par contre, le taux de satisfaction de la demande a baissé de quelques points de base pour s’établir à 52,31% en 2018 contre 52,52% en 2017.
Cette faiblesse de la liquidité a conduit plusieurs sociétés de bourse à enregistrer des pertes, compte tenu de la faiblesse de leurs chiffres d’affaires. Les revenus des sociétés de bourse se sont ainsi dégradés en 2018 du fait de la baisse du volume transactionnel en bourse et ce, après l’amélioration enregistrée durant les trois années précédentes.
En effet, le chiffre d’affaires consolidé des intermédiaires boursiers s’est établi à 188 millions de dirhams en 2018, contre 245 millions de dirhams en 2017. Le secteur reste concentré avec 30% des sociétés de bourse réalisant plus de 60% de part de marchés.
Le résultat net consolidé des sociétés de bourse ressort ainsi à un niveau négatif de -9 millions de dirhams en 2018 contre un résultat net positif de 51 millions de dirhams en 2017. Le document rapporte que neuf sur dix-sept sociétés de bourse ont enregistré des résultats nets négatifs en 2018.
La même source ajoute que les personnes morales marocaines ont été plus actives sur le marché boursier, en réalisant près de la moitié des transactions en 2018, contrairement aux personnes physiques marocaines et aux OPCVM.