Une année difficile pour les agrumes dans la région méditerranéenne

Alors que la production marocaine a atteint des records dans certaines régions notamment à Berkane (+25%) et Béni Mellal (+18%), le retard des pluies a freiné la maturation des fruits et donc provoqué une accumulation du produit, en plus d’une variation de qualité, ce qui s’est reflété sur l’effort à l’export. Cette situation est loin d’être spécifique au Maroc. À seulement quelques kilomètres, le voisin ibérique vit une crise quasi-similaire.

Une année difficile pour les agrumes dans la région méditerranéenne

Le 14 mars 2019 à 15h36

Modifié le 10 avril 2021 à 20h49

Alors que la production marocaine a atteint des records dans certaines régions notamment à Berkane (+25%) et Béni Mellal (+18%), le retard des pluies a freiné la maturation des fruits et donc provoqué une accumulation du produit, en plus d’une variation de qualité, ce qui s’est reflété sur l’effort à l’export. Cette situation est loin d’être spécifique au Maroc. À seulement quelques kilomètres, le voisin ibérique vit une crise quasi-similaire.

En Espagne,  les manifestations ont eu lieu devant les bureaux de la Commission européenne à Madrid pour dénoncer les conséquences de la crise des agrumes sur les revenus de milliers de producteurs d'agrumes en Espagne. A Valence, selon un bulletin d’information du conseil des agrumes de la Lonja de València, publié en début de campagne, le secteur des agrumes a connu de rares opérations de ventes pour les variétés de mandarines les plus précoces avec des prix qui sont restés stagnants ou en baisse. 

Les producteurs de citrons de la région de Valence n'ont pas échappé à la crise. La campagne a été désastreuse et, selon une étude de La Unio de Llauradors, les pertes enregistrées par la variété Fino s'élèveraient à 39 millions d'euros. Le citron Fino est la variété la plus répandue et sa récolte s'étend d'octobre à mars. Ce chiffre s’ajoute aux 200 millions d’euros de pertes enregistrées à ce jour par les producteurs d’oranges et de mandarines de Valence.

Les raisons de cette stagnation se rapprochent de celles que connaissent les agrumes marocains aujourd’hui, à savoir, la faible demande sur le marché européen ainsi que le retard des pluies et la température élevée enregistrées en septembre dernier.

Des conditions qui ont contraint un certain nombre de maires et de représentants des principales organisation agricoles à la fin du mois de novembre, à approuver une résolution demandant au Conseil espagnol de l'agriculture de retirer entre 200.000 et 250.000 tonnes d'agrumes de faible calibre du marché. L'objectif était de donner un nouvel élan à la campagne.

Les gilets jaunes, et les agrumes

En Espagne, Le Comité de Gestion des Agrumes (CGC) a déclaré que les barrages routiers dressés en France, suite aux manifestations des gilets jaunes, impactent les expéditions espagnoles d'agrumes alors que la consommation de clémentines et d'oranges augmente généralement en Europe au cours de la période de fin d'année.

Le CGC a demandé au gouvernement espagnol de négocier un circuit sécurisé pour les produits périssables à travers la France afin d’atteindre des pays comme les Pays-Bas, la Belgique et l’Allemagne.  Autrement, l’impact économique des manifestations sur le secteur serait important et potentiellement catastrophique, d’autant plus que décembre est le mois au cours duquel les exportations les plus importantes sont effectuées chaque année (entre 620.000 et 700.000 tonnes métriques).
 
A Valence, l'association valencienne des agriculteurs (AVA-ASAJA) a décidé, lors d'une réunion tenue début Décembre, de commencer la préparation d'actions de protestation pour exiger des mesures visant à contrecarrer "la situation désastreuse dans laquelle la campagne des agrumes est plongée". En effet, selon une étude réalisée par les services techniques de cette association, les résultats de la première partie de la saison sont désastreux pour les producteurs d'agrumes de Valence, qui ont déjà accumulé des pertes évalués à plus de 163 millions d'euros.

Cette situation a poussé le ministère espagnol de l’agriculture à donner son accord pour le retrait du marché et à la transformation en jus d’un quota de 50.000 tonnes d'oranges, de mandarines, de clémentines et de mandarines satsumas.

L’autre raison pour laquelle les produits stagnent, est la rude concurrence des agrumes provenant d’autres pays. L'association valencienne des agriculteurs (AVA-ASAJA) a exigé au ministère espagnol de l'agriculture de prendre les mesures nécessaires pour lancer le processus visant l'application future d'une clause de sauvegarde contre les agrumes en provenance de pays tels que l'Égypte et la Turquie.  La Direction Générale de l'agriculture et développement rural de la Commission européenne (DG AGRI) a nié que les importations d'agrumes en provenance des pays tiers, notamment d'Afrique du Sud, soient à l'origine de la crise des prix en Espagne.

 

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