Sonasid : pourquoi les investisseurs boudent-ils la valeur?
Malgré les multiples recommandations à l'achat formulées par les analystes du marché, le titre du sidérurgiste ne cesse de chuter. Après une baisse de 33,8% en 2018, l'action a lâché depuis le début 2019 pas moins de 15,4% de sa valeur. Quelle est l'origine de cette chute vertigineuse ? Eléments de réponse.
Evolution du cours de Sonasid (1 mois)
Source: LeBoursier
Cette baisse s'inscrit en ligne droite de la tendance du titre en 2018, année où Sonasid avait perdu 33,8% pour un volume de plus de 264 MDH.
Evolution du cours de Sonasid (1 an)
Les professionnels du marché anticipaient pourtant une croissance significative du cours de l'action sur le court et moyen terme. En septembre 2018, Attijari Global Research avait par exemple maintenu sa recommandation d’acheter le titre Sonasid pour un placement moyen terme. La filiale recherche d’Attijariwafa Bank estimait que le sidérurgiste poursuit son redressement entamé en 2017, et a donc valorisé le titre à 995 DH (potentiel de croissance de plus de 100%).
Idem pour CFG Capital Markets qui a évalué le titre à 565 DH en octobre 2018, soit un potentiel de croissance de 43,9% par rapport au cours observé ce jeudi 24 janvier 2019.
Mais le marché a semble-t-il déjoué tous les pronostics. Comment s’explique donc cette chute ?
Pour un analyste de la place consulté par Le Boursier, ceci est dû essentiellement aux arbitrages que font les investisseurs sur les différentes valeurs de la cote. « Il n’y a pas actuellement d’acheteurs pour Sonasid, c’est une valeur qui n’intéresse plus les investisseurs surtout dans un contexte défavorable », explique-t-il.
Selon notre spécialiste, le titre ne présente pas un profil de croissance aussi attractif que beaucoup d’autres valeurs, d’autant plus que la société n’a pas rémunéré ses actionnaires depuis 2014 (voir tableau ci-dessous). Ces deux éléments sont suffisants, selon lui, pour expliquer la chute du titre en Bourse.
Les dividendes distribués par Sonasid entre 2002 et 2017
Source: Bourse de Casablanca
"Les arbitrages s’effectuent actuellement en faveur des grosses capitalisations"
« Aujourd’hui, l’arbitrage est effectué en faveur des grosses capitalisations du marché, notamment les valeurs défensives qui présentent un profil résilient, un rendement de dividende attractif et un faible niveau de volatilité », explique notre analyste. Il cite à titre d'exemple le cas d'Attijariwafa bank ou encore de Maroc Telecom, des valeurs prisées actuellement par les investisseurs pour leur potentiel de rendement et leur résilience.
Autre argument avancé par notre source : la survalorisation du titre. Notre analyste explique ainsi que la valeur s’échangeait, depuis longtemps, à des niveaux relativement élevés. Une cherté qui pouvait être justifiée par les perspectives de résultats du sidérurgiste, hypothèse battue en brèche par les résultats du premier semestre 2018 de la société qui témoignaient d’un faible niveau des marges malgré une hausse significative des bénéfices.
Reste une question : comment peut-on justifier les avis favorables des entités de recherche rattachées aux sociétés de bourse sur le sidérurgiste ?
Notre analyste estime que les business plans établis par les bureaux de recherche sont généralement très optimistes. « Les investisseurs ne s’y réfèrent pas nécessairement, ils effectuent les arbitrages qui leur conviennent», conclut-il.
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