Que sait-on d'Ithmar Capital, le fonds souverain marocain?

Sara El Hanafi | Le 24/9/2018 à 16:16

Depuis qu’il a rejoint le Forum mondial des fonds souverains en 2015, Ithmar Capital doit faire preuve de conformité à des principes et bonnes pratiques définis par le FMI. Mais depuis sa création en 2011 en tant que FMDT, et sa mue en fonds multisectoriel, que sait-on réellement sur Ithmar Capital?

Le 18 septembre dernier, le Fonds souverain marocain, Ithmar Capital, ex-Fonds marocain de développement touristique (FMDT), a accueilli la messe annuelle des fonds souverains de différents pays, membres de l'IFSWF (International Forum of Sovereign Wealth Funds).

Depuis qu’il a rejoint l’IFSWF en 2015, Ithmar Capital doit faire preuve de conformité à des principes et bonnes pratiques définis par le FMI, baptisés "Principes de Santiago". Mais depuis sa création en 2011 en tant que FMDT, et sa mue en fonds multisectoriel, que sait-on réellement sur Ithmar Capital ?

Pas grand-chose jusqu'à présent, ou, du moins, pas d'éléments significatifs sur le fonctionnement du fonds, sa gestion, sa gouvernance, mais aussi des éléments clés tels que ses investissements, les actifs qu'il gère, ou ses niveaux de rendement.

Des documents présentés à l'IFSWF, notamment l'auto-évaluation d'Ithmar Capital par rapport à son application des Principes de Santiago, permettent de lever le voile quoique très légèrement sur les questions précitées.

Dans son rapport à l'IFSWF, Ithmar Capital se présente comme étant un instrument de mobilisation de l'investissement, national et international, doté d'un capital de 15 MMDH, apporté en deux tiers par l'Etat et en un tiers par le Fonds Hassan II, à son tour détenu à 100% par l'Etat.

"Le Fonds prend des enjeux stratégiques dans des projets socio-économiques, et promeut les politiques qui contribuent au développement de secteurs clés de l'économie marocaine", peut-on lire sur le document. Et alors que le fonds se focalisait au départ sur le tourisme et l'infrastructure, le domaine de son intervention s'est élargi à d'autres secteurs dont l'énergie ou l'industrie.

"En tant que tel, Ithmar a joué un rôle important dans le financement de projets lorsque les liquidités se sont faites rares, tout en apportant des investissements directs étrangers", rapporte le fonds dans son auto-évaluation, qui s'est faite en 2017. A l'époque, Ithmar Capital indique qu'il n'a aucune opération directe dans des pays étrangers. Mais actuellement, Ithmar Capital ne confirme ni infirme si la situation est toujours la même.

Cela dit, Ithmar Capital affirme exercer des droits de propriété sur ses investissements, afin de protéger les intérêts financiers des actifs sous gestion: "Notre approche générale de l'exercice de nos droits de propriété est guidée par des considérations financières conformes aux objectifs de performance fixés par la Direction", peut-on lire sur le rapport.

Le fonds, qui a été désigné comme Société d'Etat Stratégique en vertu d'une loi organique, a une politique d'investissement étroitement liée à la politique monétaire et budgétaire du pays, d'autant plus que la composition du Conseil d'administration comprend le ministre de l'Economie et des Finances, ainsi que des représentants des principaux départements dudit ministère.

D'ailleurs, Ithmar Capital explique que le budget qui lui est alloué par le gouvernement est indiqué à la fois dans la loi de Finances annuelle et dans le "Rapport sur le secteur des établissements et entreprises publiques" élaboré et publié périodiquement par le ministère des Finances.

Par ailleurs, le fonds affirme disposer d’un cadre de responsabilité juridique clair en termes de comptabilité, de données financières et de reporting: "Le fonds produit des rapports annuels sur les opérations et la performance, un rapport de gestion et un rapport d’activité annuel accompagnant les états financiers annuels, conformément aux normes comptables nationales et internationales reconnues".

Ithmar Capital assure in fine qu’en termes d’indépendance et d’éthique, un cadre de gouvernance clair et solide a été mis en place pour assurer l’indépendance de la direction: "Ithmar a un Directeur général et un conseil d’administration avec des comités spécialisés (comité de pilotage et d’investissement, comité d’audit, comité de rémunération, etc.)".

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