A fin juin, la demande pour l'or a atteint son plus bas niveau depuis 2009
La demande pour l'or a reculé pour quasiment toutes les catégories d'investisseurs. La demande technologique (smartphones, consoles de jeux, etc.) a pour sa part continué de croître.
«Les investisseurs en or ont vu leur fortune changer au cours du second trimestre de 2018, après avoir profité de la bonne performance de l’or au premier trimestre», explique le World Gold Council (Conseil mondial de l'or) dans sa dernière publication relative à l’état de la demande pour l'or et aux perspectives pour ce métal précieux au second trimestre de l'année.
La demande pour l’or au second trimestre a en effet régressé de 4% en glissement annuel, selon les estimations du WGC, pour se situer à 964,3 tonnes. Pour l’ensemble du premier semestre, la demande s’est située à 1.959,9 tonnes, soit le niveau le plus bas depuis 2009.
Le WGC fait remarquer que la demande de bijoux en or pour le deuxième trimestre a reculé de 2%, à 510,3 tonnes, «principalement en raison de la faiblesse du marché indien», gros contributeur aux chiffres mondiaux de la joaillerie en or. La tendance est d'ailleurs la même au Maroc.
En dépit de cette baisse, la demande de joaillerie au premier semestre a quasi-stagné, à 1031,2 tonnes. La faible demande indienne ainsi qu’au Moyen-Orient a été partiellement compensée par une croissance enregistrée en Chine et aux Etats-Unis.
D’une autre part, le rythme des achats des banques centrales a également ralenti au second trimestre. Sur cette période, celles-ci ont ajouté 89,4 tonnes d'or aux réserves officielles mondiales, soit 7% en moins qu'une année auparavant.
Par ailleurs, la demande de barres et de pièces en or est demeurée pratiquement inchangée à 247,6 tonnes, grâce à la croissance enregistrée dans certains marchés clés qui a annulé la faiblesse ailleurs : «La demande accrue en Chine et en Iran, alimentée par les tensions géopolitiques croissantes avec les Etats-Unis, a été amortie par les baisses enregistrées en Turquie, en Inde et en Europe, où les prix locaux sont restés élevés», explique le WGC.
C’est la demande technologique qui a apporté un certain soulagement face à ces reculs, progressant de 2% pour atteindre 83,3 tonnes. Le T2 de cette année a été le septième trimestre consécutif de croissance du secteur des technologies.
«L’or utilisé dans les équipements électroniques continue à prospérer en raison de la demande persistante pour les smartphones, les consoles de jeux, et l’électronique automobile», indique la publication.
L’offre en or a pour sa part enregistré un second trimestre consécutif de croissance (+3%) pour atteindre 1.120,2 tonnes.
Des perspectives globalement positives
Le WGC indique que «le premier semestre de 2018 s’est avéré très mouvementé pour les marchés financiers. Le marché Actions a connu quelques reculs au premier trimestre avec l’augmentation des tensions géopolitiques, mais a rebondi depuis le début du second trimestre. Jusqu’à présent les investisseurs semblent avoir ignoré l’escalade de la rhétorique de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et bon nombre de ses partenaires commerciaux ou, du moins, ne tiennent plus compte de l’effet qu’elle pourrait avoir sur la croissance économique à long terme».
Tenant compte de ces tendances, le Conseil indique que l’or a jusqu’ici évolué dans la direction opposé. Son prix a augmenté de plus de 4% au cours des premiers mois de l’année, mais a fini en juin par perdre ces points de croissance.
Cette tendance baissière s’est poursuivie en juillet, alors que le prix de l’or a chuté de presque un point de pourcentage supplémentaire, en lien avec plusieurs facteurs dont notamment le renforcement du dollar américain, ainsi qu'une demande en berne.
«En même temps, l’élan des prix de l’or et le positionnement des investisseurs sur les marchés dérivés a accéléré sa descente», indique le WGC. Celui-ci estime cependant qu’il y a des raisons pour être plus optimiste pour le reste de l’année.
«Les rendements à long terme de l’or sont liés positivement à la croissance économique, mais sa performance à court terme est plus sensible au risque et à l’incertitude», précise le WGC. Celui-ci indique sue cette double nature de l’or pourrait bénéficier des principales tendances macroéconomiques qui se développeront au second semestre, à savoir une croissance économique mondiale positive mais inégale, les guerres commerciales et leur impact sur la monnaie, en plus de la hausse de l’inflation.
«En outre, le récent recul de l’or est favorable à la demande des consommateurs, car les prix bas ont tendance à stimuler les achats, en plus d’offrir une intéressante porte d’entrée pour les investisseurs», conclut le WGC.
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