Flexibilité du Dirham: “Le dernier mot est revenu au marché”

N.E/Mouad Jamali Idrissi | Le 18/1/2018 à 15:31

Le gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri et le ministre de l'Economie et des Finances Mouhamed Boussaid, ont organisé ce 18 janvier une conférence de presse, à l'occasion de l'entrée en vigueur de la réforme de flexibilité du régime de change.

"Le dernier est mot est revenu au marché qui a prouvé sa confiance en notre économie et notre pays. Les trois premiers jours, le Dirham a flucuté dans les limites de la précédente bande de +/- 0,3%", a lancé, d'emblée, Mohamed Boussaid, qui a également indiqué que cela signifie que le Dirham est aligné avec les fondamentaux de l'économie marocaine.

Pour sa part, Abdellatif Jouahri a indiqué qu'"il ne s'agit pas d'un flottement du Dirham mais un assouplissement autour d'un régime de change fixe. C'est ce que le FMI appelle un ancrage souple".

Ci-après la classification des régimes de change par le FMI, tel que présenté par Bank Al-Maghrib. Le Maroc passe d'un type d'ancrage souple à un autre: il passe d'une bande de fluctuation inférieure à 2% à une bande supérieure à 2%. "La spécificité du Maroc c’est qu’il communique sur son ancrage", indique M.Jouahri.

M. Jouahri ajoute: "Le flottement est l'étape finale". Il ajoute que les pays qui ont de bons fondamentaux, et qui s'engagent dans la réforme volontairement, prennent entre 5 et 15 ans pour arriver au flottement.

Pour sa part, Boussaid donne l'exemple de l'importation d'un vélo. Si ce vélo coûte 100 euros à l'import, au pire en cas de baisse de 2,5%, il coûtera toujours 100 euros mais ces 100 euros reviendront 2,5% plus cher. On passerait par exemple de 1.100 DH à 1.127,5 DH.

D'une autre part, les études menées par Bank Al Maghrib et le ministère des Finances révèlent les éventuels impacts dans le cas extrême où le Dirham baisserait de 2,5%: "Les simulations effectués montrent que l'effet sur la croissance serait positif en 2018 (+0,2 point); l'impact sur l'inflation sera de 0,4 point, soit 1,9% (moins de 2%). Si on considère les carburants en particulier, une dépréciation de 2,5% du dirham contre dollar se traduirait par une hausse du prix du gasoil de 1,6%, c'est-à-dire, pour un prix initial de 9,6 DH/l, la hausse serait de 0,15 DH/l, soit un prix de 9,75 DH/l".

Boussaid indique toutefois: "Une baisse de 2,5% n'est pas certaine. De plus, la limite de 2,5% à la hausse ou à la baisse ne peut pas être dépassée. C'est impossible. Le FMI dit depuis 10 ans que le Dirham est aligné à nos fondamentaux, le taux de change effectif réel est égal au taux de change d'équilibre".

Jouahri indique à cet effet que "Bank Al Maghrib veillera au pouvoir d'achat et à la maîtrise, au ciblage de l'inflation".

A la question du timing d'un nouvel élargissement de la bande de fluctuation, Boussaid répond "Lorsque Dieu le voudra, lorsque nous aurons fait notre évaluation, cela peut être plus ou moins que les 5 à 15 ans constatés ailleurs, nous maintiendrons la progressivité et la prudence".

Jouahri ajoute: "Il y a des étapes dans l'assouplissement, graduelles, nous avancerons lorsque les conditions seront réunies. A chaque étape, s'assurer des prérequis. Le taux de change n'est qu'un instrument au service des politiques que mène le gouvernement, et en particulier dans notre cas, la compétitivité".

Il conclut: "La petite tempête s'est maintenant calmée. Et pourtant, c'était un petit assouplissement. Je n'ose pas imaginer ce que ce sera lorsqu'il y aura un flottement. Ceux qui seront là ce jour là, vous et nous, presse et BAM, j'espère qu'ils sauront mieux expliquer".

Suivez le live de cette conférence:

Ci-après la présentation de Abdellatif Jouahri lors d'une séance commune des deux commissions des finances du parlement, donnée la veille de cette conférence:

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