Label’vie raconte son premier recours à la titrisation
Le premier groupe ayant bénéficié de l’amendement de la loi sur la titrisation est le spécialiste de la distribution, Label'Vie. Cela s'est passé en 2013 pour un montant de 450 millions de DH.
Quand le marché de la titrisation s’est ouvert au privé en 2013, la première entreprise à en profiter fut Label’vie. Le spécialiste de la grande distribution a réalisé une opération de 456,8 millions de DH. Amine Bennis, directeur financier de Label 'vie, est récemment revenu sur cette initiative et a expliqué les raisons qui ont poussé le groupe à faire ce choix, lors d’un événement sur la titrisation.
Deux métiers, c’est beaucoup
Depuis son introduction en bourse en 2008, le groupe Label'vie a connu une expansion à un rythme assez soutenu. Si le nombre de points de vente en 2013 n’était que de 13, il est actuellement de 75 et le chiffre d’affaires a été multiplié par 10 durant cette période. La surface globale des magasins est passée de 15.000 m² en 2008 à plus de 180.000 m² actuellement.
"Cet effort et cette expansion ont contraint le groupe à investir en moyenne 500 millions de DH par an, dont 50% vont dans la composante foncière et immobilière. Il faut savoir aussi que sur notre réseau de vente aujourd’hui, 75% sont détenus en propre", précise Amine Bennis.
Si le groupe s’est retrouvé avec autant de foncier dans son actif, c’est parce qu’il avait beaucoup de difficultés à trouver des opportunités en location et il fallait absolument acheter.
C’est ainsi que le patrimoine foncier et immobilier de Label'vie augmentait au fur et à mesure des ouvertures. "Nous nous sommes retrouvés dans l’obligation de gérer deux corps de métier, à savoir la distribution en plus d’un métier parallèle qui est la gestion de l’immobilier qui s’est imposée à nous par la force des choses", avoue le directeur financier de l’unique acteur de la grande distribution coté à la Bourse de Casablanca.
Cette situation pouvait en tout logique devenir problématique pour cette entreprise qui n’avait aucune connaissance ni maîtrise de la gestion d’un patrimoine foncier. Le top management du groupe a décidé de séparer les deux métiers, dans l’optique de pouvoir se concentrer sur la distribution.
Une séparation et des avantages
Label'vie avait plusieurs choix, dont la création d’une nouvelle entité à vocation foncière et immobilière dans laquelle il fallait transférer l’ensemble des actifs immobiliers constitués depuis le début. Le leaseback était aussi une solution en plus de la titrisation qui s’offrait au groupe vu qu’à la même période, la réglementation relative à la titrisation ouvrait la porte au secteur privé.
"Nous avons fait les trois. Il y a eu la création d’une foncière qui s’appelle VLV en plus du leaseback et de notre première opération de titrisation de plus de 450 millions de DH", rembobine Amine Bennis.
Cette opération a été une très belle opération pour le groupe en question. Car Label'vie et ses équipes ne devaient s’occuper que de leur métier de base, la distribution en l’occurrence. L’autre avantage que présente la titrisation, c’est qu’elle a allégé le bilan de Label'vie des actifs qui ne sont pas censés y figurer.
"Il est très difficile de faire une comparaison avec les autres moyens de financement. Mais ce qui est certain, c’est qu’un crédit bancaire ou une levée obligataire n’allaient pas nous permettre l’allégement du bilan qui était l’un de nos premiers objectifs", rappelle Amine Bennis.
Mais à part cet aspect, le volet fiscal est encore plus intéressant. Parce que le groupe pouvait céder ses actifs à une foncière classique, mais la législation autour de la titrisation offre un avantage fiscal non négligeable.