Label’vie raconte son premier recours à la titrisation

E.M.B | Le 19/12/2017 à 15:03

Le premier groupe ayant bénéficié de l’amendement de la loi sur la titrisation est le spécialiste de la distribution, Label'Vie. Cela s'est passé en 2013 pour un montant de 450 millions de DH.

Quand le marché de la titrisation s’est ouvert au privé en 2013, la première entreprise à en profiter fut Label’vie. Le spécialiste de la grande distribution a réalisé une opération de 456,8 millions de DH. Amine Bennis, directeur financier de Label 'vie, est récemment revenu sur cette initiative et a expliqué les raisons qui ont poussé le groupe à faire ce choix, lors d’un événement sur la titrisation.

Deux métiers, c’est beaucoup

Depuis son introduction en bourse en 2008, le groupe Label'vie a connu une expansion à un rythme assez soutenu. Si le nombre de points de vente en 2013 n’était que de 13, il est actuellement de 75 et le chiffre d’affaires a été multiplié par 10 durant cette période. La surface globale des magasins est passée de 15.000 m² en 2008 à plus de 180.000 m² actuellement.

"Cet effort et cette expansion ont contraint le groupe à investir en moyenne 500 millions de DH par an, dont 50% vont dans la composante foncière et immobilière. Il faut savoir aussi que sur notre réseau de vente aujourd’hui, 75% sont détenus en propre", précise Amine Bennis.

Si le groupe s’est retrouvé avec autant de foncier dans son actif, c’est parce qu’il avait beaucoup de difficultés à trouver des opportunités en location et il fallait absolument acheter.

C’est ainsi que le patrimoine foncier et immobilier de Label'vie augmentait au fur et à mesure des ouvertures. "Nous nous sommes retrouvés dans l’obligation de gérer deux corps de métier, à savoir la distribution en plus d’un métier parallèle qui est la gestion de l’immobilier qui s’est imposée à nous par la force des choses", avoue le directeur financier de l’unique acteur de la grande distribution coté à la Bourse de Casablanca.

Cette situation pouvait en tout logique devenir problématique pour cette entreprise qui n’avait aucune connaissance ni maîtrise de la gestion d’un patrimoine foncier. Le top management du groupe a décidé de séparer les deux métiers, dans l’optique de pouvoir se concentrer sur la distribution.

Une séparation et des avantages

Label'vie avait plusieurs choix, dont la création d’une nouvelle entité à vocation foncière et immobilière dans laquelle il fallait transférer l’ensemble des actifs immobiliers constitués depuis le début. Le leaseback était aussi une solution en plus de la titrisation qui s’offrait au groupe vu qu’à la même période, la réglementation relative à la titrisation ouvrait la porte au secteur privé.

"Nous avons fait les trois. Il y a eu la création d’une foncière qui s’appelle VLV en plus du leaseback et de notre première opération de titrisation de plus de 450 millions de DH", rembobine Amine Bennis.

Cette opération a été une très belle opération pour le groupe en question. Car Label'vie et ses équipes ne devaient s’occuper que de leur métier de base, la distribution en l’occurrence. L’autre avantage que présente la titrisation, c’est qu’elle a allégé le bilan de Label'vie des actifs qui ne sont pas censés y figurer.

"Il est très difficile de faire une comparaison avec les autres moyens de financement. Mais ce qui est certain, c’est qu’un crédit bancaire ou une levée obligataire n’allaient pas nous permettre l’allégement du bilan qui était l’un de nos premiers objectifs", rappelle Amine Bennis.

Mais à part cet aspect, le volet fiscal est encore plus intéressant. Parce que le groupe pouvait céder ses actifs à une foncière classique, mais la législation autour de la titrisation offre un avantage fiscal non négligeable.
 

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 2/5/2024 à 15:20

    En mars, l'encours des crédits progresse de 69 MMDH sur 12 mois glissants

    L'encours global des crédits en mars a progressé de près de 19 MMDH d'un mois sur l'autre. Les créances en souffrance progressent de 4,8 MMDH sur une année glissante. L'encours des crédits bancaires concernant la branche d'activité du BTP a fortement progressé de 16% à 96,6% au premier trimestre. Une hausse notable qui provient de la hausse des mises en chantiers des grands projets d'infrastructures.
  • | Le 2/5/2024 à 13:03

    La barre des 400 MMDH de cash en circulation a été franchie en mars (BAM)

    Le cash en circulation a atteint les 400 MMDH en mars 2024. En un mois, il a progressé de plus de 5 MMDH et de plus de 37 MMDH sur 12 mois glissants. Les dépôts bancaires progressent également en mars. En 12 mois, ils ont augmenté de près de 50 MMDH pour atteindre 1.177 MMDH.
  • | Le 2/5/2024 à 10:49

    Baisse de 5,1% des recettes touristiques à fin mars

    Les dépenses de voyages progressent bien plus fortement que les recettes à fin mars. Le solde de voyages recule de 17,6% à fin mars à 16 MMDH.
  • | Le 1/5/2024 à 16:30

    Inetum Maroc se renforce : “Il y a les talents, les conditions et la taille critique pour le faire” (PDG)

    Le géant des services numériques a annoncé vouloir tripler ses effecifs au Maroc d'ici 2027. Le PDG du groupe revient pour Médias24 sur les raisons de ce choix stratégique et sur l'évolution de l'activité du groupe depuis 20 ans d'implantation dans le royaume. Base offshore réputée dans l'Hexagone, le Maroc devient également de plus en plus attractif avec un marché local en fort développement. Entretien.
  • | Le 29/4/2024 à 14:30

    Le retrait des banques françaises du Maroc renforcera la compétition sur le marché

    Le Crédit Agricole et la Société Générale se sont désengagés du Maroc, et leur retrait aura, à terme, un impact sur la concurrence au sein du marché. Cette dernière se renforcera avec l'arrivée dans l'actionnariat d'acteurs locaux, plus indépendants, agiles, réactifs et déterminés à gagner des parts de marché.
  • | Le 26/4/2024 à 15:26

    Dislog Group clôt l'acquisition de CMB Plastique auprès de Mutandis

    La transaction a été bouclée pour un total de 330 MDH. L'objectif, à terme, est de changer le positionnement de CMB Plastique. L'usine de préformes deviendra une entité qui vendra aux clients de Dislog Group, in situ, des bouteilles fabriquées avec leurs bouchons et étiquettes, leur permettant ainsi de variabiliser leurs coûts de production.