Collège des sanctions de l’AMMC: les premiers avis sont attendus

| Le 9/11/2017 à 17:15

Le nouveau collège de l'Autorité marocaine du marché des capitaux a expliqué, ce 8 novembre à Casablanca, des éléments de son fonctionnement notamment ses procédures d'instruction et de sanctions.

La procédure d’instruction du collège des sanctions, porte sur les faits dont il est saisi par la Présidente de l’AMMC et qui seraient, selon le cas, susceptibles de constituer soit des manquements, soit des infractions.

Après cette saisine, l’étape suivante de la procédure d’instruction vise à rendre à la présidence de l’AMMC, un avis lui proposant :

- Soit l’application d’une sanction disciplinaire et/ou pécuniaire ou l’application de pénalités de retard, lorsqu’il s’agit de faits susceptibles de constituer des manquements ;

- Soit le transfert du dossier à la Justice, lorsqu’il s’agit de faits susceptibles de constituer des infractions ;

- Soit le classement sans suite, lorsqu’il est estimé que le dossier concerné ne comporte pas d’éléments suffisants pour établir la matérialité des faits ou leur imputabilité à la personne mise en cause.

La procédure de sanction doit concilier célérité et respect des droits de la défense. Les délais à respecter par le Collège des sanctions sont:

- Le délai de 15 jours suivant la date de la saisine et durant lequel le Collège des sanctions doit tenir sa première réunion ;

- Le délai de 10 jours suivant la première réunion, durant lequel le Collège des sanctions doit adresser une notification des griefs à la partie mise en cause.

Pour ce qui est des délais imposés aux parties mises en cause, il y a lieu de citer:

- Le délai d’un mois suivant la notification des griefs et durant lequel la partie mise en cause doit, si elle le souhaite, répondre aux reproches qui lui sont faits, adresser ses observations écrites au Collège des sanctions;

- Le délai durant lequel la partie mise en cause peut consulter les éléments du dossier la concernant ou demander à être auditionnée, et qui court entre la date de notification des griefs et la date à laquelle l’instruction est clôturée.

Ces délais ne sont pas antinomiques des autres considérations qui doivent autant être prises en compte, telles que le respect des droits de la défense de la personne mise en cause durant l’instruction: le législateur ne cherche pas à atteindre l’objectif d’efficacité et de rapidité au détriment des droits de la personne mise en cause.

Parmi ces droits, M. El Afoui cite le droit de défense, qui peut s’exercer à travers les observations écrites que la personne mise en cause a le droit d’adresser au Collège des sanctions en réponse à la notification des griefs; le droit de se faire représenter et/ou assister par le conseil de son choix et ce tout au long de la procédure d’instruction; ainsi que le droit d’être auditionné.

La personne mise en cause dispose de droits également après l’émission de l’avis final, tels que le droit d’introduire devant le tribunal administratif de Rabat, un recours contre la décision de sanction prise à son encontre et ce, dans les 60 jours suivant la notification de ladite décision.

Il est à préciser que l’ensemble de ces droits sont reconnus à la personne mise en cause indépendamment du fait que celle-ci soit une personne physique ou une personne morale.

À noter que les personnes morales, pouvant faire l’objet d’une procédure de sanction, sont les sociétés de bourse, les conseillers en investissement financier, les intermédiaires financiers, les établissements gestionnaires et dépositaires d’OPC, les émetteurs faisant appel public à l’épargne, les émetteurs de certains titres de créance…etc.

Pour ce qui est des personnes physiques, elles peuvent être soumises à cette procédure à l’occasion d’opérations telles les offres publiques et les prêts de titres. Il en est de même des commissaires aux comptes des émetteurs faisant appel public à l’épargne.

Par ailleurs, les sanctions qui peuvent désormais être prononcées séparément ou cumulativement, sur avis du Collège des sanctions, sont des sanctions disciplinaires (avertissement, blâme, etc.) ; des sanctions pécuniaires pouvant atteindre un maximum de 200.000 DH; ou des pénalités de retard, d’un maximum de 5.000 DH par jour de retard lorsque le manquement consiste en un retard de diffusion au public, et de 3.000 DH par jour de retard de transmission à l’AMMC, de document ou d’information.

Toutefois, la nouvelle grille de sanctions ne s’applique pas aux faits antérieurs au 22 mai 2017, date de publication du règlement général de l’AMMC qui permet l’entrée en fonction du nouveau Collège des sanctions, et ce conformément au principe constitutionnel de non rétroactivité des lois.

Depuis l’entrée en vigueur du règlement général, le collège des sanctions a reçu des saisines de la part de la Présidente de l’AMMC et s'est attelé à les examiner.

Les dossiers en cours sont à différents stades d’avancement selon la date de saisine mais également eu égard à la nature du dossier traité, au niveau de complexité des faits relevés ou encore à l’attitude de la ou des personnes mises en cause.

Certains dossiers sont donc en cours de finalisation, ce qui signifie que les instructions sont bouclées et que les avis sont en cours d’établissement, tandis que d’autres en sont encore à leur début avec notamment des notifications de griefs aux personnes mises en cause. 

Bientôt, les premiers avis...

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 6/5/2024 à 15:48

    Auto Hall : légère croissance du marché attendue cette année, bonne perspective sur les VUL

    En 2023, le groupe détenait 39,2% de part de marché sur le segment des véhicules utilitaires légers (VUL). Les ventes en volume de ce segment sont en forte hausse à fin avril. Le groupe devrait tirer profit de cette croissance. Le léger recul des taux débiteurs à la consommation au T4-23 et le portefeuille diversifié du groupe devraint lui assurer une bonne résilience. Auto Hall peut aussi compter sur le marché de l’occasion en croissance.
  • | Le 6/5/2024 à 15:04

    Mutandis : chiffre d’affaires stable à fin mars

    Le segment produit de la mer a connu une contre-performance du fait d’une forte baisse des volumes dans un contexte de manque de stock. Les revenus du segment boissons ont en revanche fortement progressé du fait de la bonne performance de l’eau minérale et des jus de fruits. La dette bancaire recule légèrement de 2,45% par rapport à fin décembre 2023.
  • | Le 3/5/2024 à 16:28

    BTP : une bonne tenue du secteur attendue cette année

    Anticipée comme bonne par les professionnels du BTP, l’année 2024 devrait confirmer un bon trend dans les mois à venir. Au premier trimestre déjà, l’encours des crédits bancaires au secteur du BTP bondissait de 16% à 96,6 MMDH. Les ventes de ciment à fin avril, elles, progressaient de 3,5% par rapport à l’année précédente.
  • | Le 3/5/2024 à 9:08

    Forte reprise de la consommation de ciment en avril

    Le mois d’avril a connu un sursaut de consommation de ciment. Depuis le début de l’année, les ventes de ciment ont progressé de 3,5% à 4,1 MT.
  • | Le 2/5/2024 à 15:20

    En mars, l'encours des crédits progresse de 69 MMDH sur 12 mois glissants

    L'encours global des crédits en mars a progressé de près de 19 MMDH d'un mois sur l'autre. Les créances en souffrance progressent de 4,8 MMDH sur une année glissante. L'encours des crédits bancaires concernant la branche d'activité du BTP a fortement progressé de 16% à 96,6 MMDH au premier trimestre. Une hausse notable qui provient de la hausse des mises en chantiers des grands projets d'infrastructures.
  • | Le 2/5/2024 à 13:03

    La barre des 400 MMDH de cash en circulation a été franchie en mars (BAM)

    Le cash en circulation a atteint les 400 MMDH en mars 2024. En un mois, il a progressé de plus de 5 MMDH et de plus de 37 MMDH sur 12 mois glissants. Les dépôts bancaires progressent également en mars. En 12 mois, ils ont augmenté de près de 50 MMDH pour atteindre 1.177 MMDH.