Affaire russe: forte manipulation sur internet, trois ex-conseillers de Trump poursuivis

Les tentatives de manipulation politique par des intérêts liés à Moscou sur les réseaux sociaux pendant la campagne de l'élection présidentielle de 2016 aux Etats-Unis ont été beaucoup plus vastes qu'initialement estimé, ont indiqué lundi 30 octobre plusieurs sources.

Affaire russe: forte manipulation sur internet, trois ex-conseillers de Trump poursuivis

Le 31 octobre 2017 à 10h00

Modifié le 11 avril 2021 à 2h43

Les tentatives de manipulation politique par des intérêts liés à Moscou sur les réseaux sociaux pendant la campagne de l'élection présidentielle de 2016 aux Etats-Unis ont été beaucoup plus vastes qu'initialement estimé, ont indiqué lundi 30 octobre plusieurs sources.

Plusieurs commissions parlementaires doivent auditionner des représentants de Facebook, Twitter et Google mardi 31 octobre et mercredi 1er novembre. Selon plusieurs médias, dont le Wall Street Journal, Facebook devrait dévoiler mardi que jusqu'à 126 millions d'utilisateurs américains du réseau social ont pu visionner l'an passé des contenus mis en ligne par des intérêts russes dans le but d'influer les élections américaines.

Facebook, Twitter et Google sont dans la ligne de mire du Congrès américain, qui enquête sur une possible ingérence russe dans la campagne qui a mené à la victoire de Donald Trump et qui considère que les réseaux sociaux ont servi de plates-formes pour de la propagande venue de Russie.

Facebook avait indiqué début octobre qu'environ "10 millions de personnes aux Etats-Unis" avaient visionné des contenus sponsorisés ("ads") financés par près de 500 comptes activés depuis la Russie et qui avaient pu servir à manipuler l'opinion, principalement en attisant les clivages idéologiques au sein de la société américaine.

Selon Facebook, ces contenus étaient financés par une entité russe appelée "Internet Research Agency" et destinée à diffuser des messages sur les réseaux sociaux via de faux comptes d'utilisateurs.

Selon le renseignement américain, Moscou a payé pendant la campagne de 2016 des groupes de "trolls" (internautes malveillants ou provocateurs) comme l'Internet Research Agency pour diffuser des messages néfastes pour la candidate démocrate Hillary Clinton et favorables à son rival victorieux, le républicain Donald Trump.

Outre les "ads", Facebook a relevé que cet organisme, basé à Saint-Pétersbourg, avait également diffusé des contenus non-payants -des "posts" traditionnels- qui ont atteint un nombre beaucoup plus importants d'utilisateurs, selon le témoignage écrit préparé par Facebook en vue de ses auditions au Congrès, et cité par le Wall Street Journal et le Washington Post lundi.

Selon ce document, entre 2015 et 2017, l'Internet Research Agency a publié 80.000 fois sur le réseau et 29 millions d'utilisateurs ont reçu ces publications sur leur fil d'actualités, portant ce chiffre à 126 millions en tenant compte des partages, des commentaires et des mentions "j'aime" dont ces "posts" ont fait l'objet.

Sollicité par l'AFP, Facebook n'a pas donné suite. Sur son blog officiel, Google a reconnu lundi, pour la première fois officiellement, avoir également trouvé des contenus du même genre.

Trois ex-conseillers de Trump poursuivis

Nettement plus embarrassantes pour M. Trump sont les révélations concernant un de ses anciens conseillers subalternes, jusqu'à maintenant resté dans l'ombre: George Papadopoulos a plaidé coupable d'avoir menti aux enquêteurs de la police fédérale (FBI).

Cet homme chargé des questions de politique étrangère au sein de l'équipe de campagne a tenté de cacher ses contacts approfondis avec des intermédiaires russes auprès desquels il avait appris que Moscou détenait "de quoi salir" Hillary Clinton, sous la forme de milliers d'e-mails.

Mme Clinton assure que l'un des facteurs de sa défaite a été la fuite d'e-mails du parti démocrate et de ses proches, piratés par les Russes.

M. Papadopoulos a par ses fausses déclarations "entravé l'enquête en cours du FBI sur l'existence de liens ou de coordination éventuels entre des personnes associées à la campagne et le gouvernement russe", a souligné le procureur Mueller.

Après s'être rendus lundi matin au FBI, MM. Manafort et Gates ont dans l'après-midi plaidé non coupables devant une juge fédérale à Washington.

La magistrate Deborah Robinson a assigné les deux hommes à résidence, en attendant de statuer sur leur régime de liberté lors d'une prochaine audience en novembre.

Réagissant sur Twitter, M. Trump a affirmé que les faits reprochés à M. Manafort remontaient à "des années". "Il n'y a AUCUNE COLLUSION!", a-t-il également écrit.

M. Manafort avait rejoint l'équipe de campagne du milliardaire républicain en mars 2016, avant d'être contraint de démissionner quelques mois après.

"Pourquoi Hillary la crapule et les démocrates ne sont-ils pas visés?????", a ajouté le président américain.

Ces poursuites annoncées publiquement offrent un vif contraste avec le secret qui entoure depuis six mois la tentaculaire enquête menée par Robert Mueller, un ancien patron de la police fédérale américaine.

Contrairement à un simple procureur fédéral, M. Mueller dispose d'une plus grande latitude d'action et d'une indépendance renforcée.

(Avec AFP)

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.