Catalogne: Madrid durcit le ton, les séparatistes appuient sur l'accélérateur

Les autorités espagnoles ont encore durci, vendredi 8 septembre, les menaces de sanctions à l'égard des séparatistes catalans qui préparent un référendum sur l'indépendance de leur région, accentuant la pression sur les centaines de maires prêts à ouvrir les bureaux de vote le 1er octobre.  

Catalogne: Madrid durcit le ton, les séparatistes appuient sur l'accélérateur

Le 9 septembre 2017 à 10h30

Modifié le 9 septembre 2017 à 10h30

Les autorités espagnoles ont encore durci, vendredi 8 septembre, les menaces de sanctions à l'égard des séparatistes catalans qui préparent un référendum sur l'indépendance de leur région, accentuant la pression sur les centaines de maires prêts à ouvrir les bureaux de vote le 1er octobre.  

"En Catalogne, il n'y aura pas de référendum d'autodétermination, d'aucune sorte", a réaffirmé vendredi la ministre de la Défense, Maria Dolores de Cospedal, assurant que l'Etat agira sans tomber dans "les provocations", avec "tous les moyens légaux nécessaires".

Le gouvernement "ne renonce à rien", pour que la loi règne, a insisté son porte-parole, Íñigo Méndez de Vigo.

Et il a demandé aux 948 maires de Catalogne de bien "penser que commettre des actes illégaux de cette nature, c'est attenter à la démocratie".

Dans la soirée, le président indépendantiste catalan, Carles Puigdemont, a répondu avec une vidéo de deux minutes diffusée sur son compte Twitter, en appelant les Catalans à participer en masse lundi à la grande manifestation rassemblant chaque année des centaines de milliers d'indépendantistes à l'occasion de la fête de la Catalogne, la "Diada".

Aux "menaces" et "poursuites", ainsi qu'à "l'utilisation des infrastructures de l'Etat" contre la démocratie, il a invité les habitants à répondre "à la catalane, de manière civique, festive, participative".

En 2014, la Cour constitutionnelle espagnole avait déclaré anticonstitutionnel le principe même d'un référendum d'autodétermination, que les Catalans réclament depuis des années, sur le modèle de ceux organisés en 2014 en Ecosse et en 1995 au Québec.

Ses juges ont "suspendu" jeudi soir les textes adoptés par le parlement catalan -dominé par les séparatistes- pour organiser d'ici trois semaines une telle consultation.

Dans une lettre en catalan envoyée aux maires, la préfecture de Catalogne a elle rappelé que la Cour leur enjoignait de respecter cette suspension, "en les avertissant de leurs éventuelles responsabilités, y compris pénales"...

Mais plus de 600 mairies ont déjà communiqué au gouvernement régional "la disponibilité totale" de leurs bureaux de vote habituels, ignorant l'avertissement, selon l'association des municipalités indépendantistes.

Quelques maires ont cependant assuré publiquement qu'ils n'organiseront pas ce scrutin, dans cette région aux 7,5 millions d'habitants, grande comme la Belgique et qui produit 20% du PIB espagnol.

A la question "Voulez-vous que la Catalogne devienne un Etat indépendant", 41,1% des Catalans sondés ont répondu "oui" en juin et 49,9% "non", selon le Centre d'études d'opinion catalan.

Délit de désobéissance

Vendredi, la Cour d'appel de Catalogne a ouvert une enquête judiciaire sur le président catalan et les douze membres de son gouvernement, pour déterminer s'ils ont commis les délits de "désobéissance", "prévarication" et "malversation de deniers publics", comme l'affirme le parquet.

Des hauts fonctionnaires catalans ont été avertis qu'ils ne devaient pas promouvoir le référendum, y compris les directeurs des télévision et radio publiques régionales ou le chef de la police catalane.

Des gardes civils ont inspecté une imprimerie, sans doute à la recherche de bulletins, mais apparemment sans succès, selon son avocat Tomas Gilbert, contacté par l'AFP.

Le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, avait sommé jeudi les dirigeants séparatistes de la région "d'abandonner cette escalade dans l'illégalité", assurant que "l'Etat de droit ne se plierait pas à (leurs) bravades".

Mais ces derniers ont presque aussitôt franchi une nouvelle ligne rouge en adoptant dans la nuit une loi "de transition juridique, fondatrice de la République", qui serait activée en cas de victoire du "oui".

(Avec AFP)

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