Incendie de Londres: l'insupportable attente des proches des disparus

A Londres, 7 corps considérés comme probablement marocains, feront l'objet d'une idetification dans la journée, sous l'égide des autorités de la ville et du consulat marocain. En plus de 30 morts de diverses nationalités, de nombreux disparus ont été recensés.

Incendie de Londres: l'insupportable attente des proches des disparus

Le 16 juin 2017 à 14h25

Modifié le 16 juin 2017 à 14h25

A Londres, 7 corps considérés comme probablement marocains, feront l'objet d'une idetification dans la journée, sous l'égide des autorités de la ville et du consulat marocain. En plus de 30 morts de diverses nationalités, de nombreux disparus ont été recensés.

 

"Ca fait deux nuits que je ne dors pas. Je cherche mon ami", confie à l'AFP Nadir. Autour de la Grenfell Tower de Londres, où au moins 30 personnes ont péri dans un gigantesque incendie, les proches des disparus cherchent des réponses.

"J'ai été partout, dans chacun des hôpitaux. Ce centre c'est ma dernière chance", ajoute Nadir, la vingtaine, le visage marqué par la fatigue et l'angoisse, en s'approchant du Westway Sports Centre, où des voisins de la tour ont été évacués par précaution dans la nuit de mardi à mercredi.

Il cherche Yacine El Wahabi, un jeune homme d'origine marocaine qui vivait au 21e étage et est porté disparu avec toute sa famille.

"Je ne sais pas ce qui se passe, je ne sais rien", s'agace-t-il, très remonté contre la Première ministre Theresa May, qui n'a "pas parlé à une seule famille de victimes" lors de sa visite jeudi.

- 'Justice pour Grenfell' -

 

Nadir explique qu'en cette période de ramadan, bon nombre des musulmans du quartier avaient fait l'Iftar, la rupture du jeûne, pendant la nuit et se trouvaient à la mosquée du quartier.

"La prière était autour de minuit et le feu a commencé aux alentours de 00H30-00H40. Les gens de la mosquée se sont précipités vers la tour en feu", raconte-t-il.

Un ami de Nadir et Yacine s'approche. "Il n'est pas là, j'ai vérifié, il n'est pas au centre", dit Imad Deen Zeggaf à Nadir, qui craque en apprenant la nouvelle.

"L'année dernière, quand ils ont pris la décision de bombarder la Syrie, c'était facile pour le Royaume-Uni d'envoyer des avions et des bombes, mais quand il s'agit de sauver les gens ici, il n'y avait qu'un hélicoptère qui filmait et rien pour envoyer de l'eau sur le brasier", regrette Imad, qui travaille au centre de Westway et aide les sinistrés.

"Nous sommes en 2017, c'est tellement triste de voir qu'on ne s'occupe pas mieux des gens", ajoute-t-il.

 

Dans leur tristesse mêlée de colère, les proches des disparus s'épaulent tant bien que mal. Partout dans le quartier, des photos de personnes disparues ont été fixées au mur. Les donations de vêtements, jouets ou nourriture s'amoncèlent et les centres appellent désormais à donner de l'argent ou des vivres non périssables.

La façade du centre catholique de Latimer, à proximité, a été transformée en mémorial pour les victimes. On peut y lire beaucoup de messages de condoléances, des prières, mais aussi des messages de colère: "Theresa May, ne t'approche pas!", "Justice pour Grenfell" ou "Allez en enfer, tous les responsables!"

- 'Brisée, en colère, triste' -

Devant ce mur du souvenir, Sawsan Choucair, une Britannique d'origine libanaise, veut garder espoir. Elle est sans nouvelle de six membres de sa famille qui vivaient au 22e étage: sa mère, sa soeur, son beau-frère, leurs enfants. Elle-même vit au 21e étage mais était chez une amie.

 

Elle explique avoir contacté la police, les hôpitaux, en vain. "Je n'ai aucune nouvelle, rien du tout. J'espère qu'ils sont à l'hôpital, je n'abandonne pas", dit-elle en confiant se raccrocher à sa foi.

A côté d'elle, Amina Ahmed, d'origine yéménite, pleure son amie Faouzia El Wahabi. Il s'agit de la mère de Yacine, l'ami disparu de Nadir.

"Elle a essayé de sortir, mais la police lui a dit de rester à l'intérieur, que c'était plus sûr", explique-t-elle à l'AFP. Selon elle, la famille s'est réfugiée dans la salle de bain pour attendre les secours.

"J'espère avoir des nouvelles, mais je suis sûre à 100% qu'elle est morte", dit-elle les yeux embués de larmes, alors que les pompiers ne s'attendent pas à trouver de survivants dans la tour. "Elle a appelé sa cousine et elle a dit +je meurs+, le feu est en train d'entrer. Depuis, plus rien. Elle est partie..."

"Je me sens brisée, en colère, triste, j'ai perdu mon amie, elle était là et je ne pouvais pas l'aider, personne n'a pu l'aider, l'immeuble a brûlé trop vite", dit entre des sanglots cette jeune femme frêle qui a assisté, impuissante, à l'incendie.

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