Défense. Pourquoi les menaces de guerre du “polisario” ne sont pas crédibles
L’opération sécuritaire marocaine à Guergarate a été l'occasion pour le “polisario“, de menacer de reprendre les armes, relayé en cela par des médias complaisants ou peu professionnels. Cette menace n’est que de la propagande. Voici pourquoi.
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Abdelhamid Harifi
Le 21 septembre 2016 à 13h37
Modifié 21 septembre 2016 à 13h37L’opération sécuritaire marocaine à Guergarate a été l'occasion pour le “polisario“, de menacer de reprendre les armes, relayé en cela par des médias complaisants ou peu professionnels. Cette menace n’est que de la propagande. Voici pourquoi.
Les unités armées du “polisario“, à la différence de plusieurs groupes similaires dans le monde, ressemblent à une armée régulière, avec une organisation par région militaire. Chacune de ces régions est dotée de bataillons et de compagnies de différentes unités blindées et d’infanterie.
Aujourd'hui, l'effectif total semble être inférieur à 7.000 hommes.
L'encadrement de cette “armée“ est fait par les vétérans ayant participé à la guerre contre le Maroc et la Mauritanie, des soldats ayant une expérience non négligeable dans le combat du désert.
L'équipement militaire du “polisario“ se compose de plusieurs unités, dont plus de 70 chars T54 et T62 et une centaine de blindés BMP1 et BTR60. La majorité des forces utilisent des unités plus mobiles, notamment les Jeep et Toyota 4x4 armés de bitubes 14.5mm.
L'artillerie se base essentiellement sur les lance-roquettes multiples BM21 et les pièces de D30 130 mm.
L'artillerie anti-aérienne du “polisario“ se compose de 2 batteries SAM 6 et une batterie SA-9. Le “polisario“ a été le premier groupe séparatiste dans le monde à se doter d'une arme stratégique comme le SAM6. Les batteries étaient pilotées par des Cubains et des Libyens.
Depuis le cessez-le-feu, l'arsenal du “polisario“ n'a pas connu de changements majeurs, notamment à cause de l'accord du cessez-de-feu. Par ailleurs, le matériel qui passait beaucoup de temps sous le soleil sans entretien majeur et notamment l'arsenal sensible de missiles, semble n'être qu'un tas de ferraille dépassé et sans aucune valeur sur le terrain, à part la propagande interne. Cela ressort des vidéos mises en ligne par les séparatistes.
Les menaces de reprise de guerre ne semblent pas devoir être prises au sérieux, même par les dirigeants du “polisario“. On l’a vu lors de la dernière crise de Guergarate, où le “polisario“ malgré ses menaces, ne hurlait que pour garder le statu quo dans la région et le maintien des prérogatives actuelles de la Minurso inchangées.
Le “polisario“ a parfaitement conscience du fait qu'il est dépassé militairement, surtout après la chute du régime de Kaddafi qui était le principal fournisseur d'armes des séparatistes. Le statu quo dans la région joue en sa faveur, pour continuer à profiter des aides humanitaires et continuer à s'enrichir sur le dos des populations de Tindouf. La question d’une guerre entre le “polisario“ et le Maroc ne se pose pas, tant la disproportion des forces est flagrante.