Le Maroc est représenté à la réunion des responsables militaires par Abdellatif Loudiyi, ministre délégué au près du chef du gouvernement chargé de l’administration de la Défense nationale et par Mbarka Bouaida, pour la réunion des responsables des Affaires étrangères.

La première réunion tenue mercredi 20 juillet sous la présidence du secrétaire d’Etat à la Défense américain Ashton Carter a lancé un appel à une augmentation des contributions des pays membres de la Coalition, “en vue des batailles pour Mossoul en Irak et Raqqa en Syrie“.

Daech recule  mais…

Cependant, après la perte par Daech de près de 50% des territoires conquis en Irak en 2014 et la perte de 20% à 30% des territoires conquis en Syrie, les membres de la Coalition préparent désormais “le jour d’après“.

Au cours de ces dernières semaines, Daech a reculé à Fallouja et à Ramadi, notamment. Les forces irakiennes soutenues par les Américains se trouvent à moins de 70 km au sud de Mossoul, après la conquête de la base militaire de Qayyarah.

 Après les expériences des échecs en Irak et en Libye d’installer des gouvernements stables au lendemain de la chute de Saddam Hussein et de Moammar Khaddafi, les membres de la Coalition anticipent et préparent la chute de Mossoul et de Raqqa.

 «La préoccupation stratégique la plus importante du moment a indiqué Ashton Carter mercredi, est que la stabilisation et la gouvernance prennent du retard sur la campagne militaire».

Américains et nombre de leurs alliés sont convaincus qu’une reconquête de Mossoul  par les troupes de la Coalition avant un accord de gouvernance préalable entre une armée irakienne à prédominance chiite, les combattants kurdes et les milices sunnites anti-Daech créerait de nouveau les mêmes problèmes dans lesquelles la région est empêtrée depuis 15 ans.

Les membres de la Coalition ont également en tête le scénario libyen, qui a vu le pays sombrer dans le chaos après la chute et la mort de Khaddafi.

… un accord de gouvernance préalable est nécessaire

Du côté des responsables de la diplomatie réunis autour de John Kerry, ceux-ci ont mis en avant l’important travail de déminage qui reste à accomplir dans les zones libérées, les besoins humanitaires.

Les Américains ont annoncé un renfort de troupes de 560 hommes aux côtés de troupes irakiennes, tandis que la France annonce la multiplication des frappes aériennes après l’attentat de Nice. Après quelques jours d’interruption au lendemain du putsch avorté en Turquie, l’armée américaine peut à nouveau mener des frappes au départ de la base aérienne turque d’Incirlik.

Parallèlement à leurs relatifs progrès sur le terrain en Syrie et en Irak, les pays membres de la Coalition anti-Daech restent confrontés à deux défis majeurs dans l’immédiat: leurs succès au Levant provoquent le retour de combattants vers l’Europe d’un côté, avec les menaces d’attentats que cela représente.

De l’autre côté, de nombreux anciens de Daech se redéploient vers la Libye, où une autre guerre moins médiatisée fait également rage, entre milices libyennes d’un côté et entre Daech et les services occidentaux de l’autre.