Neutraliser les tueurs séduits par Da'ech, l'impossible défi du FBI
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Le 14 juin 2016 à 9h46
Modifié le 14 juin 2016 à 9h46Le FBI avait repéré Omar Mateen, l'auteur de la tuerie d'Orlando, mais il n'a pu l'empêcher de passer à l'acte, illustrant la difficulté de lutter contre les loups solitaires poussés au meurtre par Da'ech.
La police fédérale avait en effet interrogé Mateen à plusieurs reprises, en 2013 et 2014, pour "d'éventuels liens avec des terroristes". Mais elle n'avait pas pu engager de procédure contre lui, faute d'avoir quoi que ce soit à lui reprocher sur un plan judiciaire.
Comme elle n'avait rien pu faire en 2011 contre Tamerlan Tsarnaev, qu'elle avait aussi repéré, et qui était devenu deux ans plus tard le co-auteur avec son frère de l'attentat contre le marathon de Boston.
Les Etats-Unis sont de plus en plus confrontés à des actes de terrorisme intérieur, comme à Boston ou à San Bernardino (Californie) début décembre, où un couple radicalisé a abattu 14 personnes.
"Il semble que le tireur ait été inspiré par diverses sources d'informations extrémistes sur Internet", a déclaré Barack Obama, à l'issue d'une réunion dans le Bureau ovale avec, entre autres, le directeur du FBI et le ministre de la sécurité intérieure.
"Cela semble être similaire à ce que nous vu à San Bernardino, mais nous ne savons pas encore", a-t-il dit, soulignant qu'il n'y avait pas à ce stade "de preuves claires" que l'attaque ait été commanditée depuis l'étranger.
Le FBI avait repéré Mateen suite à des propos inquiétants qu'il avait tenus sur son lieu de travail, quand il était garde de sécurité dans un tribunal et avait enquêté sur lui pendant 10 mois à partir de mai 2013, a précisé lundi 13 juin le directeur du FBI James Comey.
Le nom de Mateen avait resurgi en juillet 2014 lors de l'enquête sur un jihadiste américain du Front Al-Nosra, Moner Mohammad Abusalha, mort en Syrie. Mais là encore, le FBI n'avait pas prolongé ses investigations, aucun lien fort ne pouvant être établi entre les deux hommes.
"Des propos de cinglé"
"Je ne trouve rien, en revoyant notre travail, qui suggère que nos agents auraient dû agir différemment", a déclaré le directeur du FBI lundi matin.
"Nous ne pouvons pas garder les gens sous investigation indéfiniment", a ajouté M. Comey, précisant que Mateen avait figuré dans le fichier des personnes à surveiller pendant les dix mois de la première enquête, avant d'en être retiré.
Pour Steve Pomerantz, ancien responsable anti-terroriste du FBI, l'institution policière est juridiquement démunie dans ce genre de situation.
"Si tout ce que Mateen faisait était d'aller sur certains sites Internet" encourageant le jihad "et de tenir des propos de cinglé, il n'y avait peut-être rien qui pouvait être fait contre lui", a-t-il expliqué à l'AFP.
Tant que les suspects "ne franchissent pas le pas de lever des fonds pour Da'ech ou de recruter pour eux, ce n'est pas contre la loi, donc que voulez-vous faire ?"
"Est ce qu'on met sur écoute ce type? Pour combien de temps? Est ce qu'on le suit?... Mais les effectifs qu'il faudrait pour faire ça sont hors du domaine du possible", poursuit-il.
Sans compter les risques pour les libertés individuelles si les autorités décident d'un accroissement de la surveillance policière.
(Avec AFP)
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