A Washington, des échanges saoudo-israéliens courtois et fermes

Invités du Washington Institute, le Saoudien Turki Ibn Fayçal et l’Israélien, le général-major Yaakov Amidror, ont échangé le 5 mai sur les relations entre leurs pays, Obama, l’Iran et le conflit israélo-palestinien.

A Washington, des échanges saoudo-israéliens courtois et fermes

Le 11 mai 2016 à 12h06

Modifié le 11 avril 2021 à 2h38

Invités du Washington Institute, le Saoudien Turki Ibn Fayçal et l’Israélien, le général-major Yaakov Amidror, ont échangé le 5 mai sur les relations entre leurs pays, Obama, l’Iran et le conflit israélo-palestinien.

Turki Ibn Fayçal est un diplomate chevronné, qui a servi son pays à Londres et à Washington et a dirigé les renseignements de son pays pendant plus de 25 ans.

Militaire de carrière, le général-major Yaakov Amidror a dirigé le CNS israélien sous Netanyahu, autour des années 2010.

Ils ont été présentés par le modérateur de la soirée, le directeur du WI Robert Satloff comme "deux hommes qui ont l’expérience pour que nous puissions tous ensemble affronter les menaces qui pèsent sur le Moyen-Orient aujourd’hui."

Obama et Washington

Turki: "Nous avons des relations spéciales avec les Etats-Unis et celles-ci ne se limitent à celles avec le gouvernement". Turki cite le cas des 60.000 jeunes Saoudiens qui étudient sur les campus américains et "leurs familles qui les financent et les encouragent à y étudier". "La relation stratégique avec les Etats-Unis va perdurer du point de vue saoudien."

"L’Amérique n’est plus aussi prête qu’il y a 25 ans [La première guerre du Golfe a été déclenchée en janvier 1991] à envoyer 500.000 de ses soldats combattre au Moyen-Orient. Ce n’est pas une décision personnelle d’Obama. L’Amérique a changé, comme nous avons changé". "Nous devons valoriser et travailler sur nos intérêts communs et laisser de côté ce qui peut provoquer des désaccords."

Amidror: "Je partage avec le prince Turki le fait que l’Amérique ne dispose pas d’alternative à nos deux pays au Moyen-Orient". "Je suis très optimiste sur notre relation avec les Etats-Unis."

"Dès la naissance de l’Etat d’Israël, nous avons décidé que nous défendrions notre Etat tous seuls. Nous l’avons fait dans le passé et nous avons l’intention que cela continue dans le futur. Aucun soldat étranger ne le fera pour nous. Ceci constitue une pierre angulaire de notre relation avec l’Amérique."

Iran

Amidror: "Notre principal souci est qu’un jour l’Iran se dote de l’arme nucléaire. Soit en violant l’accord 5+1, soit au terme du délai de 15 ans."

"L’Iran aide le Hezbollah à constituer ses stocks d’armements et une prochaine guerre sera dévastatrice, car le Hezbollah a accumulé des milliers de missiles. Certains toucheront Israël et il faudra aller les détruire en territoire libanais. Il n’y aura pas de plate-forme de lancement de missiles du Hezbollah sur les hauteurs du Golan". "Nous savons à quoi nous attendre, nous nous y préparons et nous sommes prêts à en payer le prix."

"Ceci est un bon exemple sur lequel la coopération entre certains pays du Moyen-Orient peut fonctionner. Pour l’instant, nous traitons le cas iranien en nous basant sur nos seules capacités."

Conflit israélo-palestinien

Turki: "Si Israël fait la paix avec les Arabes, je crois que nous pourrons affronter tout défi. L’initiative de paix arabe présentée en 2002 [par Riyad ] présente de mon point de vue la meilleure équation possible pour établir la paix". "A partir du contexte actuel, je ne comprends pas pourquoi le gouvernement Netanyahu ne se saisit pas de cette proposition. Nous parlons d’une solution deux peuples-deux Etats, depuis 1967."

Amidror: "Si nous coopérons, je n’ai aucun doute que le monde ira mieux. Ce n’est pas un problème de Netanyahu ou de Premier ministre, c’est entre Israéliens et Palestiniens qu’un accord doit être conclu. Nous devons réfléchir et agir autrement. Nous ne pouvons pas donner la clé de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient à Abou Mazen. Depuis l’initiative arabe de 2002 et maintenant, le monde arabe est différent. Nous devons d’abord coopérer sur les menaces communes et ensuite appeler les Israéliens et les Palestiniens à négocier la paix."

Turki: "Ceci est un point de désaccord entre nous. Le général veut faire oublier la réalité de la situation palestinienne."

Amidror: "Sur Jérusalem, le mont du Temple est le lieu le plus saint pour les juifs et c’est un lieu saint pour les musulmans. C’est aussi pour cela que c’est un point problématique. De Gibraltar à Téhéran, il n’y a pas lieu plus tolérant sur le plan religieux qu’Israël", indique le général, dont l’affirmation ne sera pas corrigée par le modérateur du débat.

Turki: "Je ne vois pas en quoi cela a à voir avec la fin de l’occupation israélienne. La situation humanitaire n’est pas ce qu’elle devrait être et la sécurité n’est pas égale pour tous."

Arabie saoudite-Israël

L’échange n’a pas porté sur les cas de coopération sécuritaire ou diplomatique entre les deux Etats, mais sur les deux îles de Sanafir et Tiran, que Le Caire vient de rétrocéder à Riyad. Celles-ci se trouvent en mer Rouge au sud du Sinaï, face à Charm el-Cheikh.

Depuis les accords de paix égypto-israéliens de 1979, des forces de l’ONU y stationnent avec des soldats américains notamment.

Turki répondra que "le gouvernement saoudien a déjà répondu à la question, en indiquant qu’il se conformerait aux accords internationaux". La gestion de ce dossier exige une coopération permanente entre Le Caire, Tel Aviv, Washington, l’ONU et maintenant Riyad. L’accord de Tel Aviv et de Washington était nécessaire pour ce transfert.

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