Habib El Malki: “L’USFP doit changer de logiciel de fonctionnement en gardant son identité”

Après de longs mois de silence, le numéro 2 de l’USFP revient sur la crise de son parti et les défis à relever pour revenir au premier plan. 

Habib El Malki: “L’USFP doit changer de logiciel de fonctionnement en gardant son identité”

Le 19 janvier 2016 à 16h23

Modifié 19 janvier 2016 à 16h23

Après de longs mois de silence, le numéro 2 de l’USFP revient sur la crise de son parti et les défis à relever pour revenir au premier plan. 

Médias24: Quelles décisions ont été prises lors de la dernière session de votre comité administratif de décembre?

Habib El Malki: La plus importante concerne la mise en œuvre d’un dialogue pour remobiliser nos cadres et nos militants. L’écoute permanente deviendra une priorité organisationnelle, morale et politique pour rassembler et convaincre, car les défis actuels et de demain nécessitent de nouveaux mécanismes pour alimenter le débat.

-Vous reconnaissez que l’USFP a banni le débat et donc les opinions divergentes?

-Pour devenir plus audible, nous ne devons plus limiter nos discussions aux réunions formelles. Grâce aux nouvelles technologies informatives, nous voulons dépasser le formalisme des réunions pour insuffler une nouvelle manière de faire de la politique.

Le médium digital doit devenir une priorité, car les structures d’organisation traditionnelles sont devenues insuffisantes, même si elles doivent continuer à remplir leur fonction.

Nous sommes donc en train réfléchir à la mise en œuvre de nouveaux mécanismes de communication, car le nombre de nos militants mécontents n’a cessé d'augmentert.

-Certains parlent d’hémorragie de vos troupes

-Je n’utiliserai pas ce terme, car ce que nous vivons n’est ni nouveau ni exceptionnel.

Dans les années 80, les fondateurs du PAGDS nous ont quittés pour protester contre ce qu’ils ont appelés la normalisation de l’USFP avec le système.

Ce phénomène s’est reproduit avec une partie de notre élite, qui a refusé l’alternance en 1998.

En 2001, le 6e congrès de l’USFP s’est aussi traduit par plusieurs ruptures au niveau syndical et politique.

-Comment expliquez-vous cette dynamique ?

-Le parti est en train de vivre une mutation profonde pour repasser d’un parti d’opposition à un parti de gouvernement, mais avec avec un nouveau logiciel qui puisse sauvegarder notre identité.

Nous ne sommes pas un parti caserne, mais une entité vivante, avec des hauts et des bas. L’USFP interagit de façon positive et négative avec son environnement et cette force peut aussi générer des faiblesses.

-Cet aveu est-il une main tendue vers vos anciens camarades d’Alternative Démocratique?

-Nous ferons le maximum pour que notre ouverture aboutisse à des résultats positifs. Ceux qui n’ont pas trahi en se présentant sous d’autres couleurs politiques auront toujours leur place à l’USFP.

-Vous excluez ceux qui se sont portés candidats indépendants aux dernières élections ?

-Ceux de nos rangs qui se sont présentés en indépendants ont commis une erreur et pas une faute politique irrémédiable. Les transfuges par contre n’ont plus leur place dans notre parti.

Pour les prochaines législatives, l’USFP a besoin de rassembler ses enfants pour créer un nouveau souffle, car les Marocains sont fatigués de l’expérience gouvernementale actuelle.

La politique spectacle n’est pas une alternative, car elle engendre manipulation et faux espoirs. Nous devons donc nous préparer à constituer une alternative démocratique en 2016.

-Driss Lachgar s’est réuni avec des leaders du PJD, du PPS et de l’Istiqlal. Est-ce un premier pas pour ressusciter la Koutla et intégrer la coalition avec vos adversaires d’aujourd’hui?

-L’éventualité de ce scénario est prématurée, car à l'heure actuelle, notre priorité est la préparation des élections législatives de 2016.

Si l’USFP n’insulte pas l’avenir, notre parti doit d’abord se concentrer sur ses bases électorales. Attendons de voir les résultats de chaque parti et nous nous prononcerons le moment venu sur les choix à prendre en toute souveraineté.

-Le vrai problème de l’USFP n’est-il pas Driss Lachgar?

-On ne peut pas attribuer la situation actuelle à tel ou tel responsable de notre direction, car le phénomène de désaffection remonte à notre participation au gouvernement d’alternance de 1998.

Le fait d’avoir connu des jours meilleurs est la raison pour laquelle nous vivons des difficultés actuellement.

Même quand il était menacé de mort au cours des années de plomb, notre parti a toujours montré une capacité de résilience.

Nous sommes capables de trouver des solutions et de surmonter les problèmes que nous vivons actuellement, c’est ça le miracle de l'USFP. 

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