Dans les états-majors des partis, les législatives dominent tous les esprits

Finalement, les élections communales et régionales auront inauguré une longue année électorale qui ne s’achèvera que par les législatives. La date de celles-ci n’est pas fixée, mais septembre est dans tous les esprits comme date probable.

Dans les états-majors des partis, les législatives dominent tous les esprits

Le 27 octobre 2015 à 14h25

Modifié 11 avril 2021 à 2h37

Finalement, les élections communales et régionales auront inauguré une longue année électorale qui ne s’achèvera que par les législatives. La date de celles-ci n’est pas fixée, mais septembre est dans tous les esprits comme date probable.

Entre le 4 septembre 2015 et les législatives, il n’y aura pas de pause. La fièvre électorale va crescendo.

Sur le papier, deux blocs vont s’affronter: la Majorité théoriquement composée du PJD, du RNI, du PPS et du MP et l’Opposition en principe composée du PAM  Istiqlal, UC et USFP.

Dans les rangs de l’Opposition, une froideur s’est installée à l’égard du PAM, de la part de l’Istiqlal et de l’USFP. L’UC est assez calme dans son nouveau positionnement. Cela correspond à la personnalité et à l’image de son chef, Mohamed Sajid, qui incarne la sérénité.

L’Istiqlal affiche, à l’initiative de Hamid Chabat, un soutien critique au gouvernement. Mais ce soutien est plus une sorte d’armistice qui ne durera que tant que Chabat restera à la tête du parti.

Les dernières frictions au sein de la Majorité sont en réalité le symptôme d’un état de relations vigilantes, pour ne pas dire méfiantes, entre ses composantes. Les votes pour les présidences des régions et des communes en septembre ont accentué cette méfiance. La lecture des votes pour les présidences des régions, à titre d’exemple, est très instructive. On a même vu des élus voter contre leur propre candidat.

Dans la Majorité, il y a un bloc PJD-PPS marqué par une relation de confiance. Avec les deux autres parties, les relations fluctuent. Et c’est surtout entre le PJD et le RNI que la méfiance est à son comble. Des dirigeants du RNI expliquent sous couvert d’anonymat que leur place naturelle est auprès du PAM, pour ne pas dire à la tête du PAM, dans une sorte d’alliance idéologiquement cohérente, un centre moderniste.

Les mêmes sources jugent également que sans les ministres chargés du pôle économique, le Maroc ne serait pas aujourd’hui dans la position confortable où il se trouve.

Au cours d’une réunion de la majorité parlementaire tenue lundi 26 octobre au siège du parlement, Boussaid a rappelé que le redressement économique est l’œuvre de l’Etat et du gouvernement.

Abdelilah Benkirane a répondu par une boutade: "Passant devant un bâtiment indiquant sur son fronton 'Maternité', un homme rajoute sur le fronton '& Paternité'. 'Nous y sommes quand même pour quelque chose', explique le bonhomme." Si le Maroc se porte mieux, le PJD y est aussi pour quelque chose, insinue Benkirane (voir vidéo). Il a eu cette phrase: "Malgré les blessures, nous restons une majorité pour l'intérêt du Maroc."

Est-ce pour le rétablissement des équilibres économiques que les grandes villes ont voté PJD le 4 septembre? Ou pour un positionnement sur des valeurs morales décidément très recherché de nos jours?

Frictions avec le MP et le RNI, crise avec les étudiants en médecine, hausses des tarifs de l’eau et de l’électricité, protestations à Tanger contre Amendis…: Benkirane est sur la défensive. L’année va être chaude pour le PJD.

L’état de grâce issu du 4 septembre est terminé. Une année, c’est trop court pour relancer des partis (Istiqlal, USFP) et trop long pour être sûr de garder son avantage (PJD).

Le RNI de son côté, se positionne comme un parti d’experts, situé au Centre. Son score du 4 septembre le maintient dans le peloton de tête. Il a encore de la marge pour se renforcer. Mais il va devoir subir d’importantes frictions internes. Dans les milieux politiques, on lui prête, à tort ou à raison, une proximité avec le PAM. Une proximité jusqu’à en perdre son indépendance, accusent les mauvaises langues.

Le PPS est le mieux placé pour fédérer une partie de la gauche et en devenir le porte-drapeau. Il justifie son alliance avec le PJD par le fait que c’est une alliance historique des valeurs de sérieux et de moralité. Et que ces valeurs ne doivent pas être préemptées par le seul référentiel religieux.

L’Istiqlal n’a pas d’autre choix que de changer de secrétaire général. Le prochain Conseil National, en principe prévu pour ce samedi 31 octobre, sera décisif.

Au PAM, deux courant s’affrontent: un courant favorable à un retour aux fondamentaux, à une forme de libéralisme et à un positionnement idéologiquement cohérent; et un courant marqué par une alliance entre les anciens gauchistes et l’actuel secrétaire général adjoint. Ce dernier semble prendre ouvertement les commandes du parti. Le prochain congrès devrait apporter une clarification désormais indispensable. Il aura lieu en janvier ou en février, à quelques mois des législatives.

Le paysage politique est donc en pleine effervescence. C’est un signe de vitalité.

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