Driss Lachgar: “70% des nouveaux conseillers ont acheté leur siège”

Le 1e secrétaire de l’USFP conteste le processus électoral de la chambre des conseillers ainsi que sa légitimité en poursuivant que les ministres chargés de la superviser sont les seuls responsables de ce fiasco.

Driss Lachgar: “70% des nouveaux conseillers ont acheté leur siège”

Le 6 octobre 2015 à 13h36

Modifié 6 octobre 2015 à 13h36

Le 1e secrétaire de l’USFP conteste le processus électoral de la chambre des conseillers ainsi que sa légitimité en poursuivant que les ministres chargés de la superviser sont les seuls responsables de ce fiasco.

Lors d’une conférence de presse tenue mardi 6 octobre au siège du parti de la rose, Driss Lachgar a déclaré que le Maroc était revenu à l’époque des années de plomb où la corruption battait son plein et faussait les résultats électoraux.

"C’est un véritable coup contre la démocratie qui s’est produit le 2 octobre dernier. L’USFP ne reconnaît pas la validité du processus électoral de la chambre des conseillers. Nous considérons qu’au moins 70% des conseillers ont été élus grâce à l’achat de voix des grands électeurs.  Pour l’instant, nous ne comptons pas déposer de recours mais cette décision n’est pas définitive".

D’après lui, le seul responsable de cette chambre «mal-élue» est le gouvernement qui n’a pas su empêcher la corruption et les trafics tarifés de voix. Les services de Mohamed Hassad, ministre de l’Intérieur, et de Mustapha Ramid, ministre de la Justice ont été longuement pointés du doigt par le leader de l’USFP.

«Avec l’adoption de la nouvelle Constitution, nous pensions que la page des magouilles électorales était tournée. Il n’en a rien été car même Nabil Benabdellah, ministre de ce gouvernement, a confirmé que la majorité des conseillers avaient été élus grâce à l’achat massif des voix des grands électeurs».

Driss Lachgar a poursuivi que les ministres auraient dû être plus réactifs au lendemain des élections des présidences de communes et de régions qui avaient été entachées par l’achat de voix.

Les deux ministres chargés de superviser la validité de l’élection sont accusés de ne pas avoir mis en place une logistique dissuasive ni une mobilisation effective des services de police et de gendarmerie.

«Alors que ce gouvernement affirme mettre au rang de priorité la lutte contre la corruption, les anciennes pratiques perdurent. Le gouvernement a non seulement failli dans sa mission d'organisation électorale mais en plus il n’a pas respecté les engagements de son propre programme électoral».

L’annonce dimanche 4 octobre par la Commission gouvernementale de suivi des élections de l’existence de crimes électoraux liés à l'usage de l'argent n’est qu’un aveu a posteriori de la faiblesse du gouvernement.

«Il fallait agir en amont mais cette commission composée des ministre de l’Intérieur et de la Justice n’a rien fait pour anticiper la corruption généralisée. Ce qui s’est passé vendredi est au final digne d’un mercato des voix des grands électeurs».

A la question de savoir si les 5 conseillers de l’USFP allaient se retirer de leur mandat en signe de protestation, Driss Lachgar a déclaré que ses troupes ne pratiqueraient pas la politique de la chaise vide.

«Nous ne reconnaissons pas la validité de ces résultats mais nous nous battrons de l’intérieur pour faire changer les choses. Ce ne sont pas tant les résultats qui nous posent problème que le processus électoral car sur les 10 candidats que nous avons présentés à cette élection, 50% ont été élus».

Selon Driss Lachgar, l’absence de femmes élues conseillers sous la bannière de l’USFP s’explique par le fait que l’achat de voix des grands électeurs est une affaire d’hommes soucieux de leurs intérêts pécuniers.

«L’achat d’une seule voix de grand électeur s’est négocié à un tarif compris entre 500.000 et 1 million de DH. La gente féminine a été disqualifiée car certains candidats masculins n’ont pas hésité à débourser jusqu'à 10 millions de dirhams pour se faire élire ».

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