Ali Belhaj est un poids lourd de l’Oriental. Il en a fait un fief du PAM. Cet homme qui a commencé tôt dans la politique, à Dar Bouazza dans les environs de Casa et à Berkane, avait créé l’Alliance des libertés, le premier vrai parti libéral marocain.

En 2008, ce parti fusionne avec cinq autres pour créer le PAM. Ali Belhaj apporte de vraies convictions libérales, ce qui est rare dans le monde politique marocain, ainsi que de nombreux militants comme lui jeunes et pétri de libéralisme à l’anglo-saxonne, un libéralisme à la fois politique et économique.

A Berkane, Ali Belhaj s’est investi totalement. Puis dans toute la région. Aujourd’hui, il annonce qu’il «redevient un militant parmi les autres». On ignore la raison et Ali Belhaj n’a pas répondu à nos appels. Par contre, les milieux politiques proches du PAM supputent que ce retrait de cette candidature évidente peut être le fruit d’une négociation passée avec des alliés de l’Opposition. Tout le monde pense à l’Istiqlal, qui détient déjà la mairie d’Oujda.

La raison n’est donc pas connue et ne sera certainement pas connue de sitôt. Il y aura, comme le veut la politique, des déclarations politiquement correctes. Avec Ali Belhaj, le PAM s’était ancré dans l’Oriental. Il présidait le conseil de la région de l'Oriental depuis six ans (ce n’était pas encore la régionalisation avancée). A cette date, le PAM ne présidait aucune ville de la région, et ne présidait aucune chambre…
“Aujourd'hui, il préside toute les chambres de la région et sera, sans doute , leader dans toutes les grandes villes de la région... Cela prouve que le travail de fond est payant...“, écrit Ali Belhaj sur sa page Facebook.

En attendant d'avoir des déclarations plus précises, il faut espérer que Ali Belhaj poursuivra dans la politique autrement qu'en tant que militant de base.

Voici le texte de l’annonce de son retrait, tel qu’il l’a publié :

“Je souhaite remercier tous les habitants de l'Oriental pour la confiance qu'ils ont placée en moi ces six dernières années. Jamais je n’oublierais cet honneur. Jamais je ne pourrais vous rendre tout ce que vous m'avez donné. Au moment d'écrire ces quelques mots, je ne peux m'empêcher de revivre les moments exaltants passés à votre service, au service de ma région, et plus important encore, de mon pays.

“J’ai consacré toute mon énergie, de la première à la dernière seconde, à œuvrer pour le développement socio-économique de l'Oriental. Si je quitte aujourd'hui les instances de décision régionale de l'Oriental, il est certain que j’en ressors avec un amour de ma ville, de ma région et du Maroc plus grand, plus fort encore.

“Je resterais l’un des vôtres mais ma place ne pourra plus être la même. Mon engagement à la vie de ma ville, de ma région et de mon pays sera désormais différent, mais toujours aussi intense, j'en fais ici la promesse solennelle. Au moment où je m'apprête à redevenir un militant parmi les militants, je sais que le temps ne distendra jamais les liens tissé entre nous. Plus que jamais j’ai l’amour de l'Oriental et de notre pays chevillé au corps“.